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Critique de lolomito



Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio, les éditions Actes Sud et Magyd Cherfi pour m'avoir offert ce privilège de lecture en tout début de la rentrée littéraire.

1981.
Le bac en poche, Magyd Cherfi quitte le cocon familial pour voler de ses propres ailes et vivre sa vie de jeune adulte.
À cette époque là, sa vie est rythmée par la musique, le rock et les petits concerts.
C'est le début du groupe Zebda et dans la cité où il n'a de cesse envie de revenir, certains s'interrogent sur la passion que voue Magyd à écrire des textes bien français et à l'amour qu'il porte à la littérature française.
Côté culture musicale, il s'inspire de Reggiani, Renaud, Brel, Sardou entre autres...
Au grand dam des copains de cité qui voudraient le voir chanter en arabe, une langue qu'il peine même à parler.
Alors la chanter, il ne l'envisage même pas.
Tout ça, Magyd Cherfi nous l'expliquait à merveille dans « Ma part de gaulois » que j'avais tant aimé ( coup de coeur de la rentrée précédente et listé au Goncourt)
Mais malgré cela, Magyd, qui ne souhaite en rien renier ses origines, se retrouve justement face à ses propres contradictions et c'est exactement ce qu'il décortique dans «La part du sarazin »
Comment être bien français quand on est né en France de parents algériens et comment ne pas être moins d'origine arabe lorsque l'on se sent Français avant tout.
Et comment surtout s'imposer et faire sa place face au sentiment de «  déloyauté » que l'on inspire aux autres fils d'immigrés, copains de cité ?
J'avoue du coup que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman au départ avec le sentiment de ne pas reconnaître l'écriture de Magyd au début , tant pour la forme que pour le fond.
Moi qui avait tant aimé « Ma part de Gaulois » j'avais cette fois beaucoup d'incompréhension.
Il m'a fallu quelques chapitres pour parvenir à comprendre le tableau qu'il nous dressait.
Et puis, piano piano au fil des pages, tout s'est éclairé pour moi et j'ai commencé à retrouver le style de narration à laquelle j'avais tant adhéré dans « Ma part de gaulois » et le plaisir de lecture s'est installé.
Ce sentiment contradictoire qu'il décrit est analysé avec beaucoup de justesse.
Et puis dans ce livre, outre cette difficulté à se positionner, Magyd nous évoque aussi ses premiers émois, ses premières amours mais aussi sa relation à ses parents. Et c'est très beau.
Et bien sûr, comme l'histoire se déroule à Toulouse, j'ai eu l'occasion de retrouver à travers les pages, des endroits qui me sont familiers.
Et enfin, une scène décrite dans ce livre et qui m'a renseignée sur les raisons d'écriture d'une des chansons du groupe Zebda.
Pour résumer, malgré mes quelques difficultés du début, j'ai pris du plaisir à lire encore une fois ce récit autobiographique de Magyd dont la maîtrise textuelle est prouvée depuis longtemps.
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