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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"J'ai pensé à maman, à l'idée qu'elle meure sans que je sois là, sans qu'elle ait vidé son sac. [...] je te connais pas, m'man, et je suis déjà vieux, faut que je sache qui tu es, [...]. Parle-moi de toi, fais-moi souffrir mais dis-moi des vérités, j'ai besoin de savoir qui je suis"

Lors de l'enterrement du père de son meilleur ami, Slimane cinquante ans, cuisinier de burgers halal fraîchement divorcé et sans travail, prend conscience de la nécessité de renouer le lien avec sa propre mère qu'il n'a pas vue depuis huit mois. Mais cela n'est pas si simple car Taos est loin d'être facile, entre les douleurs de la vieillesse et le ressentiment, le quotidien avec elle s'avère rude.

Écrit par la voix et le parolier du groupe Zebda, "La vie de ma mère" est un roman qui, à travers une relation mère-fils houleuse, raconte le poids des traditions et la difficulté à s'en départir, l'intégration plus ou moins réussie et la famille qu'on n'a pas choisie.
Tout commence avec ce fils prêt à tout pour redorer son blason auprès de sa mère et l'aider à traverser l'ingratitude de la vieillesse. Mais la mère en question s'avère peu encline à y mettre du sien. Acariâtre, vexante et dure, difficile de la supporter, d'ailleurs les frères et soeurs de Slimane ont lâché l'affaire. C'est dans une ambiance tendue où chacun règle ses comptes à bout portant que Taos finit par intégrer un centre de rééducation suite à une opération. Cette opération et ce séjour vont marquer un tournant inespéré dans sa vie. En plus de lui permettre de remarcher, ils lui ouvrent la voie de la liberté, cette liberté qui lui a été interdite par le mariage, les maternités et le poids des traditions algériennes. Commence alors un autre combat pour les enfants notamment pour les fils, accepter de perdre la mère sacrificielle et soumise qu'ils ont  toujours connue, accepter que leur mère soit avant tout une femme.
J'ai trouvé ce roman très riche aussi bien dans le fond que dans la forme. "La vie de ma mère" est en premier lieu le chemin tardif et semé d'embûches vers la liberté d'une femme écrasée par sa vie de mère et d'épouse. C'est aussi l'histoire d'une famille issue de l'immigration qui oscille entre les traditions du pays d'origine et la vie à la française, des individus en quête d'une identité difficile à trouver.
Menée par une plume tantôt élégante tantôt prosaique, l'histoire de Slimane et de sa famille est à la fois truculente et touchante. Un très beau portrait de femme avec une vraie portée féministe.

Merci à Babelio et à Actes Sud pour cette belle découverte.
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Une lecture que j'ai appréciée !
L'écriture m'a surprise, rythmée, fantasque et plurielle, mixant voix de banlieue et délicatesse littéraire.
Il m'a manqué parfois un lexique pour certains termes, et surtout la voix même de l'auteur qui aurait ajouté une musique toute particulière à ses mots ! (donc titre à trouver très vite en livre-audio!).
Je me suis attachée à Slimane, ce fils cinquantenaire qui sent confusément qu'il a quelque chose d'important à faire pour sa mère, et que leur relation teintée de violence et de hargne mérite peut-être d'être rafistolée.
J'ai aimé les différents personnages de la fratrie qu'il entraine à sa suite, aussi englués que lui dans une identité complexe qui multiplie les injonctions tacites et parfois contradictoires, alors que leur mère s'en libère.
Car elle se moque bien de ce qu'elle aurait ou n'aurait pas le droit de faire, cette femme !
Enfin soulagée de ses douleurs, enthousiasmée par ses rencontres, elle envoie balader tous les diktats qui régentaient sa vie !
Un beau portrait de fils, touchant de sincérité et de perplexité, qui tient bon malgré les affrontements, qui tâtonne devant cette émancipation, et qui accepte de se sentir choqué et de dire « Pourquoi pas ! ».
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Slimane ou plutôt Slim, après avoir assisté aux obsèques du père de son meilleur ami, va tenter de renouer avec sa mère dont il s'est éloigné depuis huit mois... En pleine crise dans sa vie personnelle et professionnelle, il va tenter de l'accompagner dans une sorte de renaissance physique et morale et va ainsi renouer avec ses frères et soeurs.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début tant l'écriture est particulière: tournure orales, mots d'autres langues, argots...mais rapidement le charme a pris et j'ai suivi ce narrateur fragile et perdu dans sa quête de famille avec beaucoup de plaisir! Que dire également de cette mère dont la personnalité et les envies ont été réprimées toute sa vie et qui renaît à la fin celle-ci! Un joli sujet, traité avec tendresse et humour!
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Comme c'est compliqué la famille, la filiation, surtout dans les familles méditerranéennes patriarcales ! Là j'ai vu l'histoire d'un petit garçon aimant et souffrant, qui se met à mûrir volontairement et difficilement. J'ai admiré sa façon d'accepter bon an mal an, du coup ça apaise tout le monde : chacun commence à déposer son rôle et les personnes comme les relations deviennent plus vraies. Tout ça m'a rendue optimiste : il n'est jamais trop tard !
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Quel plaisir de découvrir ce premier roman. Slimane va à l'enterrement du père de son ami Boris. Et du coup, il décide d'aller voir sa mère qu'il n'a plus vue depuis un certain temps. La famille est éparpillée, chacun ayant sa vie. Slimane trouve sa mère très seule, qui souffre d'un genou, qui se plaint. Pas loin de faire son dernier voyage…Elle a vécu avec un mari violent, elle s'est occupée de ses 5 enfants, comme on vivait en Kabylie, comme une femme soumise ! Slimane va aller la voir plus régulièrement. Il la fait marcher, la fait sortir. Il cherche un contact avec elle, comme dans son enfance. L'écriture est très directe, assez crue, mais il y de l'humour. On comprend un peu mieux l'éducation arabe (Beur) et leur religion. J'ai beaucoup aimé ! HS
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