Aujourd hui, j'étais heureux. J'ai décidé de l'écrire, car les jours se suivent en devenant de plus en plus sombres. De plus en plus difficiles. Je sens que mon esprit noircit à nouveau.
Or, j'ai du mal à me faire à l'idée d'aller à la fac. N'ayant pas de passion ni de préférences particulières, comment suis-je censé décider quoi faire de ma vie ? J'ai déjà du mal à me sortir du lit le matin, bon sang.
S'ils me connaissaient vraiment, ils ne trouveraient pas reluisant de savoir qu'il me faut une volonté surhumaine pour m'extirper du lit tous les matins. Je me suis longtemps demandé s'il en était ainsi pour tout le monde, si tout le monde luttait pour se lever. Il y a des jours où ma seule envie est de m'enfouir sous la couverture pour n'en sortir que plusieurs semaines plus tard. Je n'arrive pas à dormir, mais j'ai envie de rester sous la couette, seul avec mes pensées macabres. Voilà ce que j'ai envie de faire en ce dimanche matin : être seul, dans mon lit.
Tout le monde voit à travers moi, ne me remarquant pas, comme si j'étais invisible, mais ces deux yeux m'étudient comme si j'étais une souris dans un laboratoire. Des yeux sublimes, qui voient au plus profond de mon âme. Shay est la seule qui prend la peine de me regarder, et je vois qu'elle m'analyse de nouveau. Elle plonge dans mes pensées et explore les pages de mon livre sans que je l'y aie invitée.
- Comment va ton cœur ?
- Il bat encore.
Parfois, être accompagné dans son silence fait plus de bien que de parler de ses souffrances.
Le fait qu'elle craque ne veut pas dire qu'elle est faible. Parfois, la chose la plus courageuse qu'une personne puisse faire, c'est de craquer. Il faut beaucoup de force pour être vulnérable.
« - Je t'aime, je t'aime.
- [...] Pourquoi tu le dis toujours deux fois ?
- Je le dis une fois pour que ton cœur l'entende, et une deuxième pour que ça s'imprègne. »
J'espère seulement que les cœurs brisés peuvent quand même recevoir de l'amour.
Car ce sont ceux qui en ont le plus besoin.
Je l’étreins si fort que je ne sais plus où les battements de son cœur commencent et où se terminent les miens. Ils semblent battre à l’unisson, ne faire qu’un.