Citations sur Le numéro un (63)
Tout le monde a le devoir de lutter contre le risque de revanche communiste, chacun apporte sa contribution.
Ils ne savent rien sur nous. Rien du tout. À part ce que nous leur racontons. Sur nous-mêmes et sur les autres. Et toutes ces légendes sur leurs yeux qui sont partout et leur omniscience diabolique ne sont que du bluff, un mythe, un appeau à moutons. La seule chose qui leur permet de nous contrôler,c'est notre peur.
Oui, demander conseil, c’est une bonne idée, mais à qui ?
Tout de même pas à ma mère avec sa fibrillation auriculaire, sa santé est si mauvaise qu’on doit faire venir l’ambulance un jour sur deux, et pas moyen de trouver un cardiologue compétent. Mon père ? Mauvaise idée. Il va me crier dessus, et quant au résultat... Il n’arrivera jamais à garder ça pour lui et finira par tout raconter à maman. Et surtout, si je lui en parle, je devrai me passer de voiture, pas besoin d’être devin.
Votre conduite, Volodia, va placer beaucoup de monde dans une situation difficile. Une conduite qui n’a rien d’héroïque, d’ailleurs, votre refus relève de la stupidité. Franchement, on dirait que vous avez trop lu de samizdat. Vous voyez le goulag partout... Il y a belle lurette que nous ne sommes plus l’organisation que vous imaginez.
Les gens, c’est une chose, mais il y a aussi des cercles sionistes, ce n’est pas moi qui vais vous l’apprendre. Notre tâche est simple : être au courant de l’état d’esprit de la population, et nos supérieurs nous orientent en conséquence.
Entre étudiants, on se comprend toujours, et on se soutient, la fraternité étudiante, c’est important.
Vous m’avez fait très bonne impression, si, si. Vous êtes un jeune homme cultivé, bien élevé, qui a de l’avenir. Et selon moi, le fait que nous nous soyons rencontrés précisément en ce lieu relève simplement d’un malheureux concours de circonstances.
Tout obscurantisme mis à part, il faut connaître ses racines, ça fait partie de l’histoire de chaque nation.
Que peuvent-ils savoir sur moi ? Cette histoire qui remonte à septembre... il n’est pas exclu qu’ils soient au courant, parce que dans cette ville, les gens ont la langue bien pendue... mais pourquoi maintenant ? S’ils m’avaient convoqué immédiatement, j’aurais compris... Ou alors ils considèrent que la date n’a pas d’importance ?
Un homme agréable, ce qui n’est pas le cas de l’organisation pour laquelle il travaille. Déplaisante au possible. Et je me demande vraiment ce qu’ils peuvent bien me vouloir. Le petit commerce illégal, ce n’est pas du tout de leur ressort. Activités antisoviétiques ? Ils ne vont tout de même pas m’accuser d’avoir raconté des histoires drôles à connotation politique, tout le monde en raconte, ni d’avoir lu Soljenitsyne : il faudrait d’abord qu’ils le prouvent et je ne garde pas de livres interdits chez moi... Quelqu’un m’a dénoncé ? Mais d’avoir fait quoi ? Et pourquoi ici ? Pourquoi pas dans leurs locaux ?