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Ce livre est une belle anthologie qui rend hommage aux artistes japonaises auteures de haïkus. Si les femmes ont très tôt dominé la littérature nippone dans les formes du roman et de la poésie classique de style waka tanka (dès le Xème siècle, voir les Murasaki Shikibu (Le Dit du Genji) ou Sei Shonagôn, elles ont investi plus tardivement l'art du haïku, écrasé par le talent des 4 fantastiques masculins, Buson, Issa, Bashô, Shiki.

Pourtant, les femmes se sont frayé un chemin peu à peu, surtout depuis le début du XXème siècle, et particulièrement après la seconde guerre mondiale. Elles expriment avec sensibilité l'amour, la nature, mais aussi la souffrance de la maladie par exemple, en respectant les principes de saisonnalité, avec le fameux mot de saison. Tout en restant donc pour l'essentiel de facture classique, ces haïkus apportent leur pierre renouvelant l'ancestral édifice de ce type de poésie japonaise.

Ce recueil témoigne généreusement de la richesse de ces talents, à raison de 3 haïkus par page, exposés sur plus de 240 pages. Pour des raisons pratiques, et pour découvrir chacune de ses artistes, la présentation se fait par auteure et pas selon les quatre saisons, comme il est de tradition. Les plus célèbres sont mises en avant par un plus grand nombre de haïkus. Les auteures sont présentées en trois, quatre lignes, c'est appréciable même si c'est un peu le service minimum.

D'une manière générale, les co-auteurs, qui avaient déjà commis l'excellente anthologie de haïkus d'aujourd'hui La lune et moi, font dans la simplicité, la concision et l'humilité. Leur introduction est courte, et assume de ne pas rappeler ce qu'est le haïku et d'avoir un peu adapté la traduction de certains d'entre eux, qui littéralement n'aurait pas été très compréhensible en français. Mais évidemment, comme dans l'ouvrage précité, le gros point fort est l'édition bilingue +, puisqu'on a l'original en langue japonaise, sa conversion dans notre alphabet (rômaji), et la traduction française. C'est donc aussi un outil pour apprendre quelques mots et tournures japonaises. Et puis j'aime à dire que cette langue est particulièrement belle à l'oreille, avec ses voyelles dominantes à l'italienne. J'ai donc tenu dans mes nombreuses citations à reprendre le rômaji, ce qui peut permettre de se le déclamer en japonais. Les auteurs reprennent en outre à leur compte dans leur introduction la formule d'un anthologiste de haïkus japonais : « la langue japonaise est comme un croquis à l'encre de Chine, alors que les langues européennes, qui sont plus exactes dans leur façon d'exprimer les choses, ressemblent à une peinture détaillée à l'aquarelle ou à l'huile. »

Encore un de ces livres qu'on pourra toujours ouvrir avec plaisir de temps en temps, à n'importe quelle page, pour un petit moment de méditation, pour suspendre un instant la folle course du temps...
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Je bois à la source
oubliant que je porte
du rouge aux lèvres

Chiyo-ni


Une très belle anthologie bilingue de haïkus japonais écrits exclusivement par des femmes du XVII ème siècle à nos jours. L'introduction insiste sur les racines du haïku , la place des poétesses à chaque époque et les choix des auteurs Dominique Chipot et Makoto Kemmoku. Quarante haïjins japonaises sont présentées dans l'ordre chronologique de leur naissance. La petite notice biographique permet de comprendre certains haïkus très personnels.

J'ôte mon kimono
après la visite aux fleurs de cerisier
que de liens !

Hisajo Sugita

Trois haïkus sont disposés par page avec leur idéogramme dans le sens horizontal, leur transcription en écriture romane et leur traduction en français. Une partie du recueil est consacré aux poèmes de la bombe atomique ( 12 haïkus ).

Je remercie les amis Babélionautes de m'avoir fait découvrir cette anthologie, vraiment très riche.

Souhaitant être amoureuse
je fourre une fraise
dans ma bouche

Masajo Susuki
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Anthologie de femmes autrices de haïkus. J'aimais beaucoup l'idée mais la réalisation n'a pas fonctionné pour moi.

J'ai apprécié:
- La bonne quantité de haïkus, on n'est pas sur une édition où on a un haïku pour deux pages, c'est appréciable.
- le livre présente plusieurs autrices au fil du temps.

J'ai trouvé dommage:
- Qu'il n'y ait aucune explication, aucun contexte. On ne sait pas dans quelles circonstances ces poèmes ont été écrits et cette lacune est perceptible, du coup j'ai senti que je passais à côté de la plupart des poèmes.
La différence avec "En village de miséreux" et ses nombreuses explications (bien que le fait de les trouver en fin de livre ait été très désagréable) est flagrante!
- La présentation des hajins est lacunaire, presque d'état-civile, elle est froide, on ne les rencontre pas.

Pour moi il a manqué un travail de lien de ces autrices à nous qui les découvrons aujourd'hui. Les livres sont un lien, lorsqu'on réalise une anthologie, il faut veiller, soigner ce lien qui est plus fragile que lorsqu'on noue avec un·e auteur·rice unique d'un livre; à moins d'être dans un livre technique (et encore). Sinon, quel intérêt par rapport à une recherche sur Internet? Pour moi le travail d'édition n'est pas fait, dommage, vraiment dommage, c'était un livre prometteur. Peut-être lors d'une révision?
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Au coeur de la vie…


Des haïkistes japonnais, on connaît surtout des hommes et des classiques : Bashô, Buson, Issa et Shiki. Dans ce recueil, Dominique Chipot, spécialiste français du haïku, et Makoto Kemmoku présentent et traduisent des haïkus écrits par des femmes, depuis le 17ème siècle jusqu'à aujourd'hui. Les textes sont classés par ordre chronologique de la naissance des auteures et une courte biographie situe chacune d'entre elles dans le contexte historique, culturel et littéraire.

Cette anthologie bilingue nous permet donc de découvrir quarante haïjins japonaises à travers ces miniatures où transparaissent la richesse du genre et la sensibilité proprement féminine : les auteures parlent de leur quotidien, de leurs émotions et de leurs sentiments, de la maternité,… Un chapitre entier est également consacré aux émouvants haïkus de la bombe atomique.

Un recueil qui ravira les amateurs de haïkus et de culture japonaise.
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c'est très joli et poétique, mais je ne suis que rarement touchée par ce que je lis. Je trouve plus agréable de les écrire.
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Ce sont deux hommes qui présentent cette anthologie.
On peut les remercier pour ce travail parce que ce livre est une petite merveille.
L'introduction de cette anthologie explique les origines des Haïkus, cette poésie typiquement japonaise. Mais comme énormément de livres sont sortis sur le sujet, Dominique Chipot et Makoto Kemmoku se contentent de nous donner une explication simple sur la technique de ces petits poèmes japonais qui peuvent laisser perplexe un esprit occidental !
Les poètes écrivant des haïkus se nomment : Haïjins
Extrait de la définition du Haïku : poésie courte de 31 syllabes composées de deux parties : un distique de 14 syllabes (7-7) répond à un tercet de 17 syllabes (5-7-5) L'auteur s'appuie sur le tercet, souvent coup de projecteur sur la nature, pour exprimer, tout en retenue, son émotion dans le distique.
Les 2 auteurs expliquent aussi leur choix de présenter une anthologie exclusivement de haïjins japonaises : "car trop longtemps les francophones n'ont pu lire que des haïkus japonais écrit par des hommes.... Il est vrai que pendant la guerre, les hommes dominaient la société du Haïku au Japon. Les femmes étaient en revanche très présentes dans le monde du roman ou du tanka".
Il n'a pas été facile pour ces poétesses de faire entendre et reconnaître leur poésie dans ce monde d'hommes du haïku d'avant - guerre. Cette anthologie présentent les haïjins japonaises dans l'ordre chronologique de leur naissance afin que lecteur puisse appréhender la singularité de chacune :
L'amour, la souffrance, le quotidien nous apparaissent chaque fois sous un regard nouveau.
Cette anthologie présente des Haïkus écrits à partir du 17ème siècle jusqu'à nos jours.
Une petite biographie de quelques lignes présentent chaque poétesse.
Le livre commence par les poèmes de Chigetsu Kawaï, épouse d'un commerçant, elle est la soeur aînée du Haïjin Otokuni Kawaï. on ne connaît pas leur année de naissance et de mort.
Cette haïjin japonaise était disciple de Bashö, elle a souvent invité le maître dans sa maison, et l'a aidé au quotidien. Sa poésie est représentative de l'école de Bashö.
Ces Haïkus "féminins" sont des réflexions quotidiennes sur la vie. Ils sont souvent très pertinents avec un un humour décapant qui m'a beaucoup fait rire. Mais ils sont aussi très graves, quand il s'agit de parler de la maladie et de la mort.
Je vous invite vraiment à la découverte de cette anthologie. Ces haïkus sont des réflexions de femmes délicates, originales et pertinentes. Un peu complexe à notre mentalité occidentale, c'est néanmoins un vrai bonheur de lire et de méditer cette poésie.
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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J'ai beaucoup apprécié ce recueil. Il y a des petits résumés sur les autrices en début de section. On remarque assez vite que nombre d'entre elles ont vécues avec de longues maladies, ce qui se ressent sur les thèmes de leurs haïkus.
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Les femmes, avec leur sensibilité sont aussi de grandes poétesses. Les haïkus recensés dans cette anthologie ont été écrits par des femmes japonaises exprimant par la poésie leurs émotions au sujet de la nature, la vie, le quotidien, abordant également le thème poignant de la bombe atomique.
C'est Chigetsu KawaÏ vivant à l'époque du grand maitre Bashô au XVIIéme siècle qui ouvre le livre avec ses mots délicats:
sur la pointe des pieds
mon fils m'invite à regarder la lune
la montrant du doigt

Quelques traces de rouge aux lèvres plus tard, le livre s'achève avec la douceur des haïkus de la jeune contemporaine Ayaka Satõ:
parmi les parfums
des oliviers odorants
la nuit intense

ce livre est un voyage fabuleux à travers les pensées émouvantes des femmes, à travers les siècles et à travers l'art subtil de la poésie japonaise.
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Ce recueil a éveillé ma curiosité et a été pour moi l'occasion de découvrir la poésie japonaise, et tout particulièrement le haïku. Peut-être aurais-je dû me renseigner sur cette forme poétique avant de les lire, car je m'interroge sur cette esthétique particulière que j'ai eu un peu de mal à apprécier, surtout au début. C'est vraiment différent de notre poésie française et européenne et un peu trop minimaliste à mon goût. J'ai l'habitude de formes plus longues et plus "ornées". C'est une expérience intéressante, mais que je n'ai pas envie de renouveler, ou du moins pas avant de m'être renseignée davantage.

Malgré cette impression générale plutôt négative, certains haïkus ont su me toucher, et cette anthologie est très bien faite: les haijins sont présentées de manière concise et chronologique, et leur importance se remarque au nombre de haïkus traduits (6, 12 ou 24)

2,5 étoiles.
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