Il n'y a pas six ou sept merveilles dans le monde ; Il n'y en a qu'une : c'est
l'amour.
Je suis seule, il fait nuit, je suis plus en colère qu'apeurée, ce qui est déjà une bonne chose, mais un petit coin de mon cerveau peut encore réfléchir. Que faire dans cette situation ? Le mieux serait de:
1. bouffer toutes les barres de céréales que j'ai achetées à la station-service pour me faire de la graisse et survivre par ce froid
2. allumer un cierge.
3. me jeter du haut d'un ravin pour abréger mes souffrances à venir et la longue agonie de celle qui meurt de froid.
4. mettre le feu à ma robe de mariée posée sur la banquette arrière afin de me réchauffer et peut-être faire de la fumée qui attirera les secours.
- Hugo, je n'ai même pas pris mon portable! C'est nul.
- Pourquoi faire ? Tu veux téléphoner au yéti?
- Non, crétin, pour faire une photo.
- À quoi ça sert? Même avec le meilleur appareil tu ne reproduiras jamais ce que tu ressens, là, maintenant. La fraicheur de ta respiration, le rouge sur tes joues , les poumons en feu d'avoir chaud de l'intérieur et d'aspirer de l'air si froid. C'est ça, la vraie vie. Ce sentiment de bien être après avoir fait un peu de sport et de voir ce paysage à couper le souffle . Ces reflets, ces couleurs, la teinte que prend le lac au lever du soleil, le silence de la foret tout autour... Enregistre, Claire. La meilleure photo, c'est ta mémoire.
- Sophie, tu es au téléphone et ... oh, laisse tomber. Je souhaite bien du courage à Manu!
- C'est moi qui vais accoucher et faire passer une pastèque dans mon vagin, alors s'il te plait, ne plains pas la carotte qui a juste parfumé le ragoût !
- La carotte qui a...? Tu sais, Sophie, des fois, tu m'inquiètes.
La vie à deux vous paraîtra formidable alors, et vous ne verrez pas le temps passer.
C’est pas vraiment un ours, en fait. Il est en bas de pyjama et torse nu en train de se laver les dents. Je retire : pas de poils en abondance à l’horizon. Au contraire. Je n’avais pas vu ce corps, sous le pull informe qu’il avait hier soir ! J’avais bien senti que c’était ferme quand je m’étais cognée contre lui, mais les abdos que je vois sont hors concours, comparés avec ceux de la majorité des gars que je côtoie. Non, je rectifie : avec tous, en fait. Je n’en connais aucun autre comme lui. Juste un léger duvet sur le torse et un corps parfait. Immense, large et… et parfait.
La vie à deux vous paraîtra formidable alors, et vous ne verrez pas le temps passer.
C'est moi qui vais accoucher et faire passer une pastèque dans mon vagin, alors s'il te plaît, ne plains pas la carotte qui a juste parfumé le ragoût
En fait, l'aveugle vit bien jusqu'à ce qu'on luit montre ce qu'il manque. Là, il comprend qu'il passe à côté des couleurs, des reliefs et des beautés de la vie. Même le gris doit être attrayant quand tu ne peux plus le voir.
- Vous voyez, les gamins, reprend Patrick les yeux légèrement embués, choisissez votre femme comme ça. Elle doit avoir de l'humour et de l'autodérision. La vie à deux vous paraîtra formidable alors, et vous ne verrez pas le temps passer.