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Citations sur La fabrique de l'opinion publique. La politique économi.. (11)

Nous pensons qu'entre autres fonctions, ces médias se livrent à une propagande qui sert les intérêts des puissantes firmes qui les contrôlent en les finançant et dont les représentants sont bien placés pour orienter l'information. Une telle intervention est généralement assez subtile : elle passe par la sélection de tout un personnel bien-pensant et par l'intériorisation, chez les journalistes et les rédacteurs, de certaines définitions de ce qu'il convient d'imprimer en priorité, conformément à la ligne politique de l'institution.
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Dans le cas des élections en Amérique centrale, le gouvernement américain fournissait à la fois les faits et les instruments adaptés à leur analyse “correcte“ – les grands médias se contentant de relayer l’information et de faire en sorte que la ligne gouvernementale ne soit pas sérieusement mise en cause. Avec l’attentat contre le pape Jean-Paul II, en mai 1981 à Rome, et les accusations impliquant les Bulgares et le KGB, dans un complot, ce sont les mass médias qui ont allumé la mèche et joué le rôle principal dans l’entretien de ce brûlot du début à la fin. Le schéma général offre des similitudes : on installe autour de l’attentat un cadre de référence qui lui confère l’interprétation utile souhaitée par “l’élite“ dominante de l’époque. La campagne mise en place rebat les oreilles du public avec une propagande utilisable qui ignore les autres alternatives : les sources suggérant d’autres approches du sujet sont exclues des grands médias. Certains faits sont sélectionnés et intégrés dans le cadre alors que d’autres, qui pourraient affecter la validité de l’ensemble sont écartés. (…) Ce qui rend la “filière bulgare“ si typique comme illustration du fonctionnement du modèle de propagande, c’est qu’il n’y a rien de crédible dans cette affaire qui, depuis le début (c’est-à-dire bien avant le procès de Rome) ressemble à une farce – prise au sérieux par les médias jusqu’à la fin. 
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Il est bien plus ardu de détecter la présence d'un système ou d'un "modèle de propagande" dans le cas de médias privés, en l'absence de censure "officielle", et c'est encore plus vrai quand des médias, qui se font une active concurrence, attaquent ou dénoncent périodiquement les méfaits ou les abus du gouvernement et du monde du capital, en se positionnant agressivement comme défenseurs de la liberté d'expression ou en se faisant les porte-parole de l'intérêt général. Ce qui est loin d'être évident (et peu discuté dans les médias), c'est la nature "limitée" de telles critiques, autant que la criante inégalité qui régit l'accès aux ressources ; cela se répercute autant sur l'accès aux systèmes médiatiques privés que sur leurs comportements et leurs performances.
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Pour les publicitaires ce qui importe aujourd'hui (comme au XIXe siècle), c'est d'abord le pouvoir d'achat des lecteurs-télespectateurs, non leur nombre.
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La publicité a grandement favorisé la concentration des médias , même parmi les concurrent avides des mêmes budgets commerciaux : pour un journal ou une station de télévision, une part supplémentaire de marché et un avantage publicitaire peuvent permettre d'augmenter les recettes, l'agressivité commerciale et la variété des programmes à un point tel que leurs rivaux ne s'en relèvent pas : ceci explique la mort de nombreux journaux et magazines. Dès l'introduction de la réclame, les journaux populaires de gauche ont été désavantagés par les moyens de leurs lecteurs. Comme le disait un publicitaire en 1856, "leurs lecteurs ne sont pas des acheteurs ; autant jeter son argent par les fenêtres !"
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Le principal soucis américain n’était pas l’Indochine mais la “théorie des dominos“, c’est-à-dire l’effet démonstratif d’initiatives indépendantes, susceptibles de s’étendre comme une “pourriture“ à la Thaïlande – et peut-être même jusqu’au Japon, qui serait attiré dans un “Nouvel Ordre“ excluant les États-Unis. Ceux-ci ont écartés la menace en “faisant la démonstration qu’une “guerre de libération“ peut être couteuse, dangereuse et vouée à l’échec“, comme le disait devant le Congrès, en 1966, le général Maxwell Taylor, conseiller du président Kennedy.
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Quand ils acceptent enfin, en 1973, un traité de paix pratiquement identique au consensus vietnamien de 1964 qu’ils ont détruit par la violence, le FLN a été démoli dans le Sud et il ne reste presque rien de l’Indochine à part le Viêt-nam du Nord, qui peut alors dominer toute la région – comme l’avaient prévu depuis longtemps les “enragés des coulisses“. La responsabilité des médias dans ces événements tragiques est énorme : leur couverture de l’incident du Golfe du Tonkin et du chèque en blanc donné par le Congrès à l’effort de guerre en est un brillant exemple. 
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Les États-Unis attaquent le Viêt-nam du Sud en 1962 et étendent leur agression à toute l’Indochine en 1965 avec des effets mortels durables. Toute couverture médiatique ne reconnaissant pas ces faits élémentaires n’est que propagande cherchant à excuser une agression terroriste. 
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 La télévision présente les événements comme une pièce de théâtre moralisatrice, un dilemme dramatique entre le bien, représenté par l’offensive américaine de 1966, et le mal personnifié par Hanoï.
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La “campagne de pacification accélérée“ qui suit l’offensive du Têt est une opération de massacres de masse qui démolit le FLN et sa base paysanne. Elle fait des dizaines de milliers de victimes et ruine ce qui reste du pays. La partie méridionale du Viêt-nam du Nord est réduite à un paysage lunaire ; le Laos est soumis à l’un des bombardements les plus lourds de l’Histoire qui détruit une société rurale qui n’a rien à voir (comme le reconnaît Washington) avec la guerre au Viêt-nam du Sud. Les États-Unis bombardent également la Cambodge avec de l’envahir et d’en détruire une grande partie, ralliant ainsi les paysans à la cause des Khmers rouges qui ne sont encore qu’une force marginale.
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