« Quand on parcourt la ville en la photographiant, on prend conscience de quelque chose que seuls ceux qui prennent des photos sont capables de percevoir : elle est criblée de trous noirs. Les endroits où il n’y a absolument rien sont légion. Je ne reviens jamais voir les lieux que j’ai photographiés. L’arbre qui se dresse seul dans la ruelle qui donne sur l’avenue, Singrou. Le mannequin dans le terrain vague de la rue Eolou. Le sex-shop ouvert la nuit…Le cliché que j’en ai pris les a effacés. Et je me déplace dans la ville entre ces trous noirs qui sont les photographies que j’ai déjà prises. »