Avec le temps, ce que
Cioran m'a appris d'essentiel c'est que la concision est plus efficace que les développements infinis. On peut essayer de convaincre quelqu'un en lui balançant à la face un long pavé de mots ; s'il n'est pas prêt à comprendre, dix phrases seront aussi peu efficaces qu'une seule, si elles ne le sont pas moins.
Je pourrais m'en tenir là dans mon commentaire de ce Crépuscule des pensées mais si je ne le fais pas, c'est parce que tout ce qui déborde le sens relève du jeu et du plaisir. Chez
Cioran, on trouve aussi le rythme (pas aussi relevé cependant que dans ses textes les plus fulgurants :
Syllogismes de l'amertume ou
de l'inconvénient d'être né) et un malaise né de l'union entre Eros le vénéneux et Thanatos l'enrôleur.
Ainsi
Cioran se définit-il comme un nouveau Job, et on l'entend se plaindre et lever le poing vers Dieu non parce que celui-ci a détruit ses possessions et lui a infligé la lèpre, mais parce qu'il a forcé la chair de l'homme à se montrer lucide alors qu'il aurait préféré conserver son insipide insouciance.
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