J'y vois aussi l'occasion de saluer ma mère, de lui déclarer, dans un livre qu'elle ne lira pas, tout l'amour que je lui porte.
Autour de moi, on considère la boxe comme un sport violent. Mais je trouve, moi, que la vie est violente. Ce qu'elle inflige sans crier gare est autrement plus douloureux que ce qu'on risque entre les cordes.
Certains mots ne se prêtent pas à la traduction. À vouloir trouver des équivalents à ce qui n'en a pas, on perd le sens.
L'esprit est assez vaste pour y faire cohabiter harmonieusement un chasseur-cueilleur kakoro et une église romane, une salle de boxe et un rayonnage de bibliothèque, le casque de Vercingétorix dans mon livre d'histoire et le casque de l'armée française dans la case de mon grand-père...
Sur un ring, j'éprouve une sorte de bien-être, de quiétude même. Je suis prévenue des coups, je les attends, je les contrôle. Il n'y a personne pour venir me frapper par derrière.
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Il ne ressemble pourtant pas aux garçons du quartier, qui s'infligent cette tâche obsédante, inutile et nuisible de veiller à l'honneur des soeurs qui ne leur demandent rien.
L'air est aussi plus doux qu'aujourd'hui, les gens moins craintifs, les crises n'ont pas ruiné la confiance que l'on peut se porter. Dans les années qui suivent, la relégation et la misère nécrosent le tissu. Il durcit.