Il n'y a pas de calme, seulement un manque, un vide venimeux, un trou que rien ne viendra combler. Comment puis-je mourir alors que mon coeur n'est plus là ?
Un océan de douleur va bientôt presser ses flots contre mes fenêtres. Je voudrais me fermer comme un sous-marin, rentrer dans ma coquille et oublier le monde. Être un coquillage fixé à son rocher et qui reste indifférent aux marées et aux tempêtes.
Je me sens des humeurs de plante verte ce matin. J'aimerais cesser de dérouler les pensées qui encombrent mon cerveau et m'enfoncer dans l'humus pour profiter simplement du bon air de la Lozère.
Comment pourrais-je survivre désormais, avec mon coeur en sursis? Je suis une barquette d'abats avec une date de péremption collée sur le plastique !
Je commence à croire que, si je n'ai jamais été emportée par la passion que j'attendais de mes voeux, c'est que je me suis trop protégée. J'avais toujours peur que mon coeur s'emballe et s'arrête définitivement. L'amour aurait pu me tuer.
Mes sens sont éteints. Je n'entends plus rien, je ne vois plus rien, les parfums sont loin et mon corps a cessé d'exister. Je profite du silence.