"Aujourd'hui, c'était la grève de la douleur. Comme ça. Sans préavis."
"Je donnerais toute ma vie pour avoir une vie."
"Nous connaissons les mailles du corps, comment elles se cherchent et se trouvent pour nous protéger des coups. Nous posons des questions sans réponses, les yeux de Maman nous invitent à ne plus demander.
J'aimerais savoir, pourtant, d'où je viens, de quel amour je suis née, si je serai même une fois l'endroit de quelqu'un."
Entre nous, tout est simple puisque j'apprends ses doigts
P29
Le ciel s'emmêle dans mon ventre.
On se plante, on pousse, on fleurit et ce ne sont que pinces à linge au-dessus de soi.
P72
Je voulais une mère avec des épaules pour poser mes joues brûlantes. Je voulais un père avec une voix pour m'interdire de faire des grimaces à table. Je voulais un chien avec un passé de chat pour ne pas oublier qui j'étais. Je voulais un professeur pour me surprendre. Je voulais des livres pour construire une cabane à la cime des arbres. Je voulais être un homme pour sentir ce que ça fait d'être une histoire.
Je m'apprete à répondre sans demander mon reste, comme j'ai senti ma vie très tôt se rompre en mille fragments de plaisirs étalés et de douleurs retenues.
Au village, ils croient que nous travaillons tristement, que l’odeur nous punit ou que les sabots nous cabossent. Ils se trompent : les bêtes nous sauvent.
Maman plaisante en tristesse, je fais du quarante-deux, j’ai du mal à mettre les bottes, vous êtes mon chausse-pied, mon plaisir avant la foudre. Nous sommes pris au piège, du sommet jusqu’au puits en passant par la case Se taire.
A l'odeur de ses mots flous dans mes cheveux, je qais que F a souci du puzzle que je suis, tandis que s'estompe l'image clouée à l'envers de ma boîte