Citations sur Les jours heureux (18)
Natalya expérimentait, sans le dire, la possibilité d'autres vies. Comme moi à travers le scénario. Nous fuyons tous le réel à notre manière. Nous inventons des histoires qui durent une heure, un jour ou des années pour donner un sens à ce chaos cruel et magnifique. Nous nous voulons multiples pour ne pas voir que chaque vie est une étincelle dans la nuit infinie du cosmos.
dans la poche de ma veste, j'ai glissé une photo: celle de mon père et ma mère sur ces mêmes marches, à leur premier festival de Cannes. c'est maintenant que commence notre histoire. Nos jours heureux.
Elle me fait un dégagement sur le mythe contemporain des vacances. La sacralisation du désœuvrement et du "temps pour soi". Du temps pour quoi ? La créativité rend heureux, les amis rendent heureux, fabriquer, construire, inventer, rire oui, mais cette idée qu'il faut se reposer ! Même les adolescents comptent leurs jours chômés, comme Harpagon ses écus. Un concept consternant, le repos ! Ne dort-on pas toutes les nuits ?"
Le spasme. Notre quête inlassable, dérisoire et vitale.
Ce moment animal et béni de l’oubli. Le cerveau qui
s’éteint, le corps qui jouit. Le spasme, celui qui secoue le
monde et que nous contemplons, impuissants, détruire
en quelques secondes ce que nous avons mis des années
– des siècles – à bâtir. Le spasme. Celui qui suspend le
battement du cœur, nous prive d’air, annonce que la fin
est proche. Naître de ce mouvement bref de suspension
de tout. Mourir pareillement. Nous ne sommes qu’une
contraction incontrôlée de douleur et de plaisir. Un
même visage crispé, au début et à la fin.
Tu es, pour moi, tout ce que quelqu'un peut être. Tu es le commencement et la fin. Je ne veux plus être séparé de toi, ni de corps, ni d'esprit. Je te l'interdis. Parle-moi. Et si tu dois partir, où que tu ailles, emmène-moi.
On ne se remet pas, Oscar [...] Mais la douleur s'éloigne oui. Tu le sais déjà. Les souvenirs s'estompent, le visage, la voix. Tu y penseras moins souvent, puis tu y penseras sans souffrir. Il restera en toi des lignes de faille. A la faveur de détails minuscules, elles peuvent t'ouvrir en deux.
« Natalya était droguée aux « Likes », incapable de décrocher.
Elle se levait et se couchait avec son portable, se réveillait au milieu de la nuit pour répondre à ses messages et partager ses insomnies .
Son téléphone continuait sa relation la plus passionnée et la plus exclusive .
Elle aurait voulu retrouver ses gratifications dans la vie réelle .
Comme dans toute addiction——-j’étais bien placé pour le savoir—— Natalya voulait plus et plus fort » ….
« Nous voulions nous purifier l’esprit . Il fallait inventer nos histoires au lieu de les recevoir.
Les paysages somptueux, l’ampleur du cadre , cette lente ascension vers le ciel, la verticalité même de notre périple nous décloisonnaient le cerveau et nous ouvraient le regard .
Rien ne venait plus enfermer la pensée . La marche nous renforçait les jambes, le cœur et l’imagination.
Elle renforçait aussi l’amour indéfectible, bien que tourmenté , qui nous unissait mon père et moi » ….
s'inquiéter, c'est vivre les évènements redoutés dix fois au lieu d'une
Comment faire face à ce qui m'attendait ? J'ai beau avoir vingt-neuf ans, ma mère a toujours été ma boussole. Sans elle, je perds le nord et le sud.]