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EAN : 9782234063389
576 pages
Stock (20/01/2010)
4.05/5   266 notes
Résumé :
C’est en passant devant un kiosque à journaux du boulevard Pierre-Seymard, à Nice, qu’Ondine apprend le suicide de sa mère, la grande écrivaine Zita Chalitzine. On l’a retrouvée dans une voiture enveloppée dans un magnifique manteau de fourrure blanc. Zita, qui avait passé sa vie à faire scandale, ne se départ pas de sa réputation. Et juste avant de disparaître, elle faisait encore parler d’elle : elle n’aurait été qu’un prête-nom aux livres qui ont fait son succès.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Découverte à l'arrière de sa Mercédès, le corps emmitouflé d'une fourrure de vison blanc, l'écrivaine Zita Chalitzine est morte comme elle avait vécu, en attirant l'attention.
Un suicide à l'alcool et aux barbituriques a mis un terme à la vie de cette femme dont chacun, fille, mère, connaissances, s'attachait à dénigrer la personnalité, le comportement, le passé sulfureux, l'égocentrisme et l'ambition démesurée.

Fille ingrate, mère indigne, call-girl de luxe du réseau de Madame Claude dans les années 1970, femme de lettres suspectée de supercherie littéraire, maîtresse de grand écrivain, épouse d'un homme de vingt ans son cadet ? Qui était réellement celle qui a toujours laissé planer autour d'elle un parfum de scandale?
De sa fille Ondine, à sa mère Mme Lourdes en passant par son amie Solange, devenue Lady Beauchamp, tous les proches de Zita en ont gros sur le coeur. Mais non de tristesse…plutôt de colère, de rancune et d'aigreur. Abandon, trahison, indifférence, tous ont des reproches à fleur de bouche. « Une vraie s… qui a gâchée la vie de tous ceux qui l'ont approchée. »
Seul, Pierre, le dernier amour de Zita et tout jeune mari, est sincèrement anéanti par le décès de l'écrivaine et tente maladroitement de joindre Ondine à sa cause. Mais cette dernière, brouillée avec sa mère depuis près de dix ans, est loin de vouloir pardonner, surtout que la mort de Zita lui ôte à jamais toute chance de connaître le nom caché de son père.
La découverte, dans son appartement, du dernier manuscrit de Zita, sorte d'autobiographie posthume dédiée à sa fille Ondine, permettra peut-être de réhabiliter la femme malmenée, méprisée, désirée, honnie, adulée, convoitée et détestée que fut Zita tout au long d'une vie consacrée à l'écriture et aux livres.

Petite fille aux origines modestes, enfant de concierge dans un immeuble de la haute bourgeoisie, femme objet aux amours tarifés au sein du sérail de Mme Claude, égérie d'un auteur narcissique et névrosé aux allures de pygmalion, femme meurtrie n'aspirant qu'à l'élévation sociale, le lecteur entre alors de plain-pied dans l'univers de Zita Chalitzine.
Livre dans le livre, l'ouvrage de l'écrivaine, tel une voix d'outre-tombe, remet les pendules à l'heure, règle les comptes, dit la douleur et les fautes, les plaies et les bosses, les éclats et les désordres d'une femme ivre de liberté et d'indépendance qui aura voulu « être maîtresse de son destin jusqu'à son dernier souffle ».

Avec « Fourrure », Adélaïde de Clermont-Tonnerre fait une première entrée sensationnelle et très remarquée dans le monde littéraire. Faisant fi de la bienséance, elle n'hésite pas à égratigner le beau monde, celui en vase clos du milieu littéraire parisien et celui de la haute-bourgeoisie. Ses coups de griffe associés à un humour plein de finesse et une observation délicate dévoilent avec beaucoup d'à-propos cette comédie humaine faite d'autant de bons sentiments que d'hypocrisie.
Si la jeune normalienne use pour la forme du « name-dropping » (Sagan, Giscard, Mme Claude), s'inspire de personnages réels et attribue certains traits de caractères d'auteurs connus à ses propres protagonistes (les homards de Sartre, les pseudonymes de Romain Gary), ceux-ci sont tellement bien incarnés qu'ils prennent très vite la distance d'avec ceux qui les ont influencés. C'est toute la force de ce roman, un écho d'histoire connue qui résonne dans l'inconscient du lecteur et dans le même temps une texture, une tonalité et une épaisseur tout à fait personnelles qui rend l'ouvrage tout bonnement captivant.
Récompensée par le Prix Bel Ami 2010 et le Prix Maison de la Presse 2010, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, avec ce premier roman, peut se targuer de jouer déjà dans la cour des grands.
Le tout file et défile avec tant de fluidité et d'entrain que le lecteur, captif de l'indomptable Zita, ne demande rien d'autre que continuer ce bout de chemin avec elle.

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Comment dire en quelques mots le tourbillon de la vie d'une femme pas comme les autres.

Ses errances, ses douleurs, ses amours surtout, et sa chute tout cela raconté de manière insolente, provocante parfois et romanesque surtout ; réunis dans un dernier manuscrit.

Comment ne pas aimer cette Zita belle, rebelle, cruelle aussi et sans concessions pour elle même et les actes qui ont jalonnés sa vie.

Elle a aimé et aimé encore et encore tout ce qui était possible de brûler jusqu'à se consumer.

Brûler de désir de s'en sortir, de devenir écrivaine à succès, femme désirée et désirable - aimer plus que de raison trois hommes d'un amour entier, total avec "fureur" , douleur, sous emprise et totale abnégation de soi.

"Il n'y a pas d'amour, que des preuves d'amour !"

Le Chapitre 29 une "tuerie" romanesque à souhait.

La page 36 - douleur et vide incommensurable.

Ses amours Romain, Timothée et Pierre aussi dissemblables qu'il est possible, mais en commun l'amour de la Femme et de son corps et du plaisir partagé.

Echelle de Richter sentimentale au top.

Se termine par une magnifique et émouvante lettre d'une maman à sa fille - une lettre retrouvée - amour maternel qui dit ses manquements mais aussi tout l'amour intense qui lui a brûlé le coeur.

Un bonheur de lecture

En remerciements : ceci
. Un grand merci à ...... pour ce cadavre exquis à quatre mains.

(ET , m'a fait remarqué un ami babelio beaucoup beaucoup d'aimer - BREF un livre sur l'Amour avec un grand A et les Amours)
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J'ai beaucoup vu Adelaïde de Clermont-Tonnerre sur les plateaux TV lors des funérailles de la reine Elisabeth II. Elle descend de la princesse Isabelle d'Orléans et dirigea la revue “Point de vue”, deux raisons de sa visibilité médiatique.

Ces éléments ne plaidaient pas vraiment en la faveur de cette lecture, alors je le dis tout net, j'ai été agréablement surpris par ce roman.

L'autrice réussit à rassembler ce que j'attends d'un roman : des personnages entiers et attachants, proches de la réalité, une époque décrite par petites touches qui stimulent nos souvenirs, une construction judicieuse et efficace avec une mise en abyme d'une biographie dans le livre qui remet en cause ce que nous avions initialement compris.
Le tout est servi par une jolie écriture qui m'a fait vibrer avec Zita et son livre.
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Je serai rapide, contrairement aux longueurs du texte... C'est un livre qui m'a été prêté, je ne l'aurais pas de moi-même lu.

La seule chose qui m'a un peu intéressée, ce sont les références à peine masquées à la vie de Romain Gary, si riche et pleine d'imprévu ...

Le début semblait prometteur: humour décapant et agressivité dans le comportement d'Ondine, la fille de Zita, l'actrice controversée décédée. Mais qu'Ondine ne pleure pas!

La suite m'a ennuyée. Le procédé assez artificiel du manuscrit retrouvé qui permet de retranscrire la vie de Zita ne m'a pas convaincue. L'écriture n'a rien de transcendant et l'aspect trop romanesque de l'histoire ne m'a pas emballée.

Je ne connaissais cette auteure que pour les prix qu'elle a remportés avec " Le dernier des nôtres". Que je ne le lirai pas... Je suis peut-être sévère, mais c'est mon ressenti à chaud!
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Encore une belle découverte et une auteure à suivre...
Fourrure m'a beaucoup plus, l'écriture est fluide et ce roman se lit assez vite. On y découvre la vie de Zita qui m'a passionné : son enfances, ses rencontres....
Beaucoup d'émotions et de sentiments se détachent des pages, on rit, on pleure, on éprouve de la colère.
J'ai beaucoup apprécié l'alternance des personnages, tantôt Zita nous livre son histoire, tantôt c'est Pierre (le mari de Zita) ou Ondine (sa fille) qui deviennent narrateur. le personnage de Pierre m'a plu et j'ai éprouvé de la compassion pour lui mais Ondine m'a plutôt irrité. Zita, elle est une femme forte qui a fait des choix dans sa vie (sans doute pas toujours les meilleurs) mais qui est resté libre et indépendante.
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Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
Pour la route ce long passage dense et admirable de concision.
“Je le remerciai et le levait. Il était hors de question que je mette ma fille entre les mains de ces gens là. Depuis le temps que je leur faisais la guerre à ces simplificateurs de l’humanité qui voient les autres comme un amas de problèmes à résoudre, niant leur merveilleuse complexité, détruisant des années de créativité qui leur ont permis d’inventer ces charmants petits TOC, ces petites névroses passionnantes, ces rituels absurdes et poétiques, ces traumatismes émouvants, ces cicatrices guerrières, ces maladies imaginaires qui font toute l’originalité d’un être. Tout ça pourquoi ? Le bonheur ? On gave les gens avec ce mythe, on pompe leur fric, on décortique leurs rêves, on leur coupe les couilles et la libido au nom de cette fabuleuse arnaque, ce concept vide que personne n’a jamais été foutu de définir. Et les infortunées victimes de se lamenter, espérant sans relâche cette satiété inatteignable dont ils n’ont goûté, jusqu’ici, que les restes : le confort, le sexe ou même l’amour. Lamour, cet absolu à la portée des caniches, comme disait l’autre…Tout ça pour nourrir un néo-clergé de profiteurs des faibles et des cabossés. Des confesseurs qui s’entretuent pour des querelles de chapelles, des théologiens qui essaient de faire tenir le vivant, le mouvant, l’émouvant dans la forme contre nature d’une prétendue normalité. Normalité qu’ils décrètent en monarques absolus. […] Leur normalité ne vaut pas mieux que la moralité avec laquelle on nous a entravés des siècles durant. La névrose a remplacé la faute originelle, personne n’y échappe et ceux qui prétendent ne pas en souffrir sont en plein déni. Ah, il est très au point leur petit arsenal de soumission d’autrui ! L’exigence du bonheur n’est pas moins redoutable que le péché et sa culpabilité. Un merveilleux outil pour prendre le pouvoir sur l’esprit de son prochain, car c’est de pouvoir qu’il s’agit. Il faut être vraiment borné pour croire une seule minute que ces parasites veulent « aider » qui que ce soit.”
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Pierre avait aimé leur différence d'âge. Les vingt ans qui les séparaient la rendaient moins forte, plus accessible. Lorsqu'il tenait Zita contre lui, en pleine lumière, les marques que le temps avait laissées sur son visage l'émouvaient, comme les cicatrices d'une guerrière.
Sa vie se lisait sur sa peau et il la trouvait belle. Les hommes qui prétendent aimer la jeunesse ne font que s'aimer eux-mêmes, songea-t-il. Lui n'éprouvait pas le besoin de projeter l'encre de ses fantasmes sur la page blanche de femmes en devenir. Un être malléable ne lui inspirait pas de désir : c'était conquérir du vide. Il préférait les femmes que la vie avait polies et marquées, celles dont on touche, comme sur un livre en braille, les humiliations et les plaisirs au coin de la bouche et des yeux. Il aimait qu'avec un corps il y ait une âme un peu lasse et fourbue qui vienne se lover contre lui. Il l'aimait elle, Zita. Avec son passé, ses blessures, ses lâchetés et ses effrois. p.28
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" Ecrire c'est se prostituer. Se désaper, se montrer, s'exhiber. Vous donner envie, envie de continuer, de pénétrer plus avant, de dévoiler, de comprendre, de con-prendre.
Vous dire ce que vous voulez entendre, vous tromper.
Vous exciter et vous frustrer.
Vous asticoter, vous énerver, vous balader, vous faire croire qu'on vous aime, vous faire mal et plaisir.
Vous faire jouir et pleurer.
Les métaphores : la lingerie fine.
Les descriptions : le lubrifiant.
Les aphorismes : les gâteries.
Le tout pour 18 euros, avouez que ce n'est pas cher payé si la passe était bonne.
Mais si je n'ai pas su, si je n'ai pas été à la hauteur du fantasme, vous repartirez déçu, avec le sentiment vague d'avoir été floué, comme un client qui n'a pas osé demander ce qu'il voulait vraiment et qui m'en veut de ne pas l'avoir deviné.
L'écrivain est une prostituée, un objet de curiosité dont on se moque et que l'on craint.
A la différence près que l'auteur, c'est dans les allées des salons du livre qu'il fait le tapin".

Zita Chalitzine, (Un demi-monde meilleur).
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J'étais contente de moi et de l'effet que je produisis en me dépliant comme une liane qui aurait poussé de cette petite graine de tôle rouge et luisante. J'avançais sur de très haut talons, de mon pas élastique et impérieux. L'air était doux. Mon manteau de cachemire beige s'ouvrait dans un mouvement fluide sur ma robe de soie claire. Je sentais l'air dans mes boucles brunes et les regards des hommes qui déjà m'avaient aperçue se poser un à un sur moi. Je m'emplis de cette électricité narcissique qui faisait de moi l'égale de ces gens à qui la vie avait tout donné. Personne ne pouvait m'ignorer. Jétais bombardée de désir et de jalousie, d'une multitude de sentiments violents qui me grisaient. Je me prêtais à la caresse de ces regards, laissant entrevoir les parties de mon corps dont je connaissais le pouvoir. Je ralentis le pas, leur donnant le temps de m'admirer, savourant le moment, le faisant durer autant qu'il était possible sans trahir le plaisir que j'y prenais. J'étais le centre de leur attention et, en moi, la fillette méprisée du 31 bis, rue l'Université ne se satisferait jamais assez de cette revanche. Elle l'avait si longtemps attendue.
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(p.131)
Questionnaire de Proust de Zita Chalitzine paru dans l'Express le 7 mai 2005

- Le bonheur parfait selon vous ?
Ne plus penser.

- La qualité que vous préférez chez un homme ?
L'indulgence.

- Chez une femme ?
La beauté

- Votre principal défaut ?
Colérique.

- Votre principale qualité ?
Un certain humour.

-La dernière fois que vous avez pleuré ?
Il y a quarante ans, à la mort de mon père.

- Votre dernier fou rire ?
Hier, quand j'ai raté une marche dans l'escalier.

- Le personnage historique que vous admirez ?
Jeanne d'Arc, parce qu'elle a réussi à faire croire qu'elle était pucelle. La Sainte Vierge pour les mêmes raisons.

- Votre couleur préférée ?
Le rouge.

- Votre péché mignon ?
Le macaron à la pistache

- Votre film culte ?
Soudain l'été dernier de Mankiewicz

- Vos peintres favoris ?
Mark Rothko et Egon Schiele

- Votre écrivain préféré ?
Nabokov et cent autres.

- Qu'avez-vous réussi dans votre vie ?
A survivre.

- Qu'avez-vous raté ?.
Une marche, hier dans l'escalier.

- La faute pour laquelle vous avez le plus d'indulgence ?
L'infidélité

- Votre plus grande peur ?
La déchéance physique

- Comment aimeriez-vous mourir ?
Vite

- Qu'est ce qui vous énerve le plus ?
Quand on me demande ce que j'ai voulu dire dans un livre.

- Votre devise ?
Fais ce que tu peux.
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