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Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Poésie
978-2-243046-16-8
2015
Roi nu(l), Collection Les Hommes sans Epaules, éd. Librairie-Galerie Racine, 2015, a obtenu le Prix ANGELE-VANNIER 2016.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le titre polysémique du recueil renvoie à un vers de Louis Aragon : « ce que je n'ai plus donnez-leur / je reste roi de mes douleurs ». le roi, à la fin de sa vie, se retrouve nu, seul avec lui-même dans le dénuement le plus total. Il a tout donné de ce qu'il a engrangé, conquis, désiré. Il essaie dans ce qui reste de rassembler des fragments de sa vie et lance, comme en appel de détresse, une supplique pathétique à ses semblables : « Ici roi nu …» Il n'attend pas de réponse, ne faisant que passer, effleurant son temps sans dormir car il doit continuer de veiller malgré tout.

Ce titre « Roi nu(l) » peut évoquer le jeu d'échec : la partie est déclarée nulle lorsque le roi de la défense ne peut plus jouer sans se mettre en échec. Il a joué tous ses coups, il se retrouve « roi nu » sans pion ni pièce, il est pat. À noter que le pat est parfois le seul recours pour ne pas perdre la partie.
Si on a gardé son âme d'enfant, on se souviendra du conte d'Andersen Les habits neufs de l'empereur où le roi continue à aller nu aux yeux de tous comme s'il avait gardé ses atours, alors même qu'il a conscience de sa méprise. L'expression commune « le roi est nu » fait référence à un manque de pouvoir inavoué.

Dans les deux cas, le ton est donné : ce sera celui de l'échec, de la lucidité, de l'humilité et de l'impuissance à aider les autres malgré les efforts répétés : « Voyez j'habite si mal / Les pierres que je pose »… La maison reste inhabitable et l'on ne fait jamais que « le lit du vide ». Qu'on ne le craigne pas surtout, le roi ne demande qu'une petite place − il a encore besoin de chaleur −, il promet d'être invisible, d'effacer ses pauvres traces et de finir sa vie accroché « au fond de la remise ».

Le double titre du recueil s'ouvre sur deux suites poétiques fortement contrastées :
La première, Roi nu(l), dit la désillusion, le désenchantement dans une écriture pleine de vide, de blancs, parfois torturée, hachée, syncopée. le constat s'impose : la fête « se fêle sous les ailes », « les mots renâclent à passer la gorge ». le coeur boite, il sourit encore certes mais « comme les aveugles ». le roi nu(l) regarde avec un rien de sarcasme passer « les heureux » qui « ont tout le temps devant eux ». Ses mots se brouillent, la mort lui coupe le souffle, mais dans un sursaut d'amour il s'élance sur la mer, prenant « à présent la barre jusqu'à la déraison ». Oui, non ? « Le téléphone n'est plus le téléphone », son appel se perd dans l'espace, reste un « homme renversé par l'amour qui ne peut pas mourir ». La douleur a fait son nid maintenant, il faut accompagner la vie qui s'en va. C'est sûr, « le jour / se brisera / le cou », le feu mourra lui-même dans ses flammes, « l'idiot d'amour » sombrant avec lui. Cependant un conseil de sagesse rétablit l'embarcation : « Arrête de parler mon frère / écoute seulement ».
La seconde suite intitulée L'ivre lit/Livre lit, écrite dans une langue imagée plus ample, parfois picorée, joue sur un autre rapport polysémique. L'ensemble se veut moins sombre, plus charnel, plus vivant. Il s'agit ici d'un poème d'amour désirant, d'une ivresse très sensuelle où le poète célèbre avec ardeur la femme aimée dans tous les lits du paysage. Heureux cet amour doué d'un tel coefficient multiplicateur : il ouvre sur l'infini des nuits, des souffles et des mondes. « Le feu ravive le feu » dans les draps, l'amante a des pouvoirs de phénix, avec elle son roi « cravachera l'écume » sur « l'alezan plaisir », enluminé d'un soleil « débordant de lèvres ». Est-il d'autre pouvoir au monde que celui de l'amour ? le costume neuf de l'empereur est resté le même : le roi est nu, madame.

On sera sensible de poème en poème au balancement de l'écriture entre déferlantes et ressac, fortune de mer et naufrage, le roi se trouvant tour à tour ballotté entre amour et mort, plainte et sursaut, espace et abîme. le roulis des vers, les soulèvements, les craquements, les retours, les hésitations font partie du voyage. Ces textes se liront donc dans le silence du coeur-cabine et/ou à voix haute, face aux vents.
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