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3,66

sur 176 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Deux vieux briscards – ils sont nés comme moi en 1946 – unissent leurs expériences (celle de Patterson est riche d'innombrables succès de librairie et forte d'une véritable industrie de l'écriture) pour pondre un roman de politique-fiction qui, certes, ne fera pas date dans l'histoire de la littérature, mais se lit facilement.
Le personnage central en est un Président des Etats-Unis idéal. Ancien héros de guerre – il a été prisonnier en Irak mais n'a pas cédé aux interrogatoires (ce qui n'est pas le cas de Bill Clinton mais fait sans doute référence à JFK) – ancien procureur puis gouverneur et, comme Clinton père d'une fille adorée qui fait ses études à la Sorbonne (seule référence à la France ...) – mais il vient de perdre sa femme rencontrée sur les bancs de l'université … Il est courageux, a une équipe soudée avec lui : on replonge dans l'atmosphère de « The West Wing », avec le rôle éminent du Chief of Staff, l'omniprésence des Services secrets, les tensions internationales.
Alors que le Président est menacé lui-même d'une procédure d'impeachement – Clinton en a eu l'expérience – une très grave cyberattaque menace de renvoyer les Etats-Unis à l'âge des ténèbres en détruisant la totalité du réseau internet : paralysie des forces armées, effacement de toutes les données financières, destruction du réseau électrique et de tous les moyens de communication, des systèmes de distribution d'eau, déconection de tous les téléphones portables …
C'est une course contre la montre pour neutraliser le virus tueur, mettre la main sur les hackers et, en plus, découvrir la taupe qui a informé au plus haut niveau les criminels ayant ourdi cette attaque. Une mécanique narrative bien huilée, qui fait appel aux techniques classiques du thriller technologique – je repense au Cinquième Cavalier de Dominique Lapierre et Larry Collins qui mettait en scène dès 1980 une bombe nucléaire au coeur de Manhattan. Rien de nouveau sous le soleil, donc.
L'intéressant réside en deux points : la description de la vulnérabilité de nos sociétés post-industrielles à une attaque massive contre l'infrastructure informatique d'une part et l'originalité de soulever un coin du voile sur les sentiments d'un Président (le POTUS) en exercice, seul au milieu de la tempête, qui ne peut compter que sur lui-même.
Pour le reste, un discours final particulièrement angélique qui ne convainc personne, surtout au regard des dérives du Président américain actuellement aux manettes …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Quand le 42ème président des Etats-Unis collabore avec un écrivain à succès, spécialiste du thriller, cela donne le président a disparu. La communication est belle. On s'attend à du costaud, du croustillant, du vécu ou à défaut quelques révélations. Et là, pas de bol. L'entreprise Patterson atteint son paroxysme, on tient l'archétype du techno-thriller - un scénario efficace digne d'une série télé où ne figure aucun temps mort mais avec un manque de fond et un lot d'incongruités.
Posons rapidement le contexte car tout va très vite. Même la lecture de ce thriller. le président Duncan - a war hero and not a draft-dodger- qui dégouline d'humanité (l'image de Bill ?) s'est entretenu avec le leader des "Sons of Jihad". Suliman Cindoruk, tueur d'Américains donc recherché par toutes les polices du monde. Les conservateurs du Congrès montent une procédure d'impeachment à son encontre alors qu'il est lié par les exigences de sécurité nationale, et fait face à la plus grande cyberattaque imminente qui se promet de mettre notre monde à genou, de le ramener à l'âge de pierre, au "Dark Ages".
Voilà, avec une pincée de House of Cards, une once de Designated Survivor, pour ce qui est des arcanes tordues de la Maison Blanche et du pouvoir, un soupçon de Mr Robot pour la partie nerd, et un poil de Jack Ryan de Clancy, la Patterson compagnie livre un thriller rapide gavé de chapitres courts aisément lisibles par le premier lecteur venu – curieux de la co-signature prestigieuse sans doute.
Oui Patterson maîtrise les effets et le rythme en esquissant ces journées de folies, mais il enchaine de trop nombreux clichés sans vraiment se soucier d'une quelconque vraisemblance pour ce qui est des événements. Certes, il pose quelques pages techniques sur le web et les techniques mises en place par les hackers, mais là où je rêvais de découvrir les rouages de la Maison Blanche, je reste sur ma faim. Il y a les méchants, les très méchants, les traites et les hommes du Secret Service. Tous sont de facture trop classique à mon gout. Seule la tueuse passionnée par JS Bach sort un peu du lot.
Dommage car ce qui promettait d'être un thriller basé sur drame mondial vu depuis les plus hautes allées du pouvoir se révèle en fin de compte, un thriller de vacances pas franchement mauvais, même plutôt sympa à lire, mais pas à la hauteur du battage médiatique et de la promesse.
J'ignore quel a été l'influence de William Jefferson Clinton dans la rédaction de cet ouvrage ... si ce n'est d'avoir vécu une procédure d'impeachment. J’ai néanmoins noté le coup de patte du dernier discours, fédérateur et si américain, avec des effluves d’état de l’Union. Mais je subodore que Patterson et ses équipes auraient très bien pu pondre cela sans lui. M'est avis que la politique éditoriale de Knopf Doubleday Publishing n'est pas innocente à ce coup de comm'. On ne devient pas l'écrivain à succès le plus fortuné du monde pour rien.

Lien : https://nigrafoliablog.wordp..
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Impression très mitigée après la lecture de ce « Thriller politique » (lu en anglais)

L'histoire
Les auteurs ne se sont pas trop cassés la tête pour bâtir leur intrigue. le titre est trompeur, et c'est un premier motif d'irritation : l'histoire n'évoque pas vraiment ce qui se passe quand le président « disparaît ». Pour cette ligne narrative comme d'autres, des pistes et des idées sont vaguement amorcées sans être exploitées. le lecteur n'aura pas le plaisir, pourtant annoncé, de se plonger dans des intrigues politiques alambiquées, dans le récit d'un chaos sociétal, etc. le fait qu'un des deux auteurs soit un ex-président des USA n'ajoute absolument rien comme profondeur, détails, scoops, infos, etc., sinon un discours plombant évoqué plus loin.
Le roman est une succession d'innombrables scénettes se terminant par un « mini coup de théâtre », la résolution de l'histoire se faisant de manière trop artificielle et « cheap ». Je ne dis pas que l'on s'ennuie en permanence et que tout est ridicule (il y a quelques passages intéressants sinon captivants) ; mais la concurrence littéraire est rude dans ce registre, et ici, le manque d'aspérités, le fait que tout se résolve sans vraiment d'action mais plutôt avec de parlotte, etc., nous fait lire certains passages en diagonale.

Le personnage principal
Le héros, le président des USA, n'a pas de personnalité attachante ou intéressante. Comme de bien entendu il est hyper-patriote, assez terre-à-terre, intelligent et cultivé (mais pas trop, il ne faut pas s'aliéner ceux qui voyaient dans un Obama ou un Clinton les représentants d'une élite arrogante). Démocrate (mais pas trop à gauche quand même), c'est un ancien militaire (mais pas un bourrin) et il est veuf. En anglais, on dirait qu'il est « decent », « earnest ». What's not to like ? Pour les amateurs de séries TV, on est loin, très loin, immensément loin, d'un Frank Underwood retors et ultra-dark («House of Cards) ou même d'un Bartlet profond et malicieux (« The West Wing ») : on est plutôt du côté de la soupe tiède de « Designated Survivor »).
Ensuite, le fait que le héros soit président des USA n'est finalement pas un élément crucial dans le récit, son déroulement et sa résolution. C'est une autre manière de dire qu'ici encore les auteurs n'exploitent pas leur sujet. Encore une fois songeons à la manière dont Frank Underwood agit quand il veut arriver à ses fins.

Un « thriller politique » ?
Ici le politique, c'est d'abord une litanie de bons sentiments et une accumulation de poncifs « de gauche libérale », où nous ne pouvons faire autrement que d'écouter les leçons de morale passées au tamis NPR (un peu l'équivalent de notre France Inter). Ce roman, dont on a souligné les limites en tant que « thriller » est par contre d'une habileté sans fin pour désamorcer tous les pièges du politiquement correct. A part une lesbienne amérindienne handicapée, rien ne manque à l'appel parmi les personnages d'un choeur « melting pot » qu'on croirait sorti d'un clip de campagne du parti démocrate. Il faut dire que le président partait avec un lourd handicap, en tant qu'homme blanc hétérosexuel en position de puissance. Les procureurs levaient déjà les sourcils. Mais les auteurs ne sont pas idiots et prennent les devant. Par exemple ils nous rappellent (à deux reprises) que le méchant est, certes, issu d'un pays musulman mais que lui-même ne l'est pas (ouf) ; et tout au long du roman le lecteur passe sous l'interminable tunnel du prêchi-prêcha : les violences policières contre les Noirs, les effets pervers des médias modernes, etc. Un vrai travail d'équilibriste. Par ailleurs le récit tempère la testostérone et le patriarcat grâce à une galerie de personnages féminins (l'informaticienne géniale, la directrice de la CIA, la vice-présidente) tenant l'étendard d'un féminisme soft mais assez appuyé quand même. C'est astucieux, car, mettons qu'une de ces femmes se révèle traître ou intrigante, nul opprobre général ne saurait retomber sur son genre (re-ouf).
Il va de soi que toutes ces précautions prises par Clinton & Patterson tombent comme un cheveu sur la soupe, et ralentissent une action qui n'en avait pas besoin. Divertissement pépère, sans un gramme d'humour, presque léthargique, qui ne prend aucun risque narratif ou politique, « The President is Missing » m'a semblé un coup dans l'eau.

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