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Citations sur Le génie lesbien (76)

Redessiner l’espace fait partie de la culture lesbienne. Le mobilier doit être déplacé. Il faut s’agiter et, ensemble, recréer la zone. Il y a là un double héritage de l’inconscient féminin. Nous nous occupons des espaces intérieurs. Ce qui, lorsqu’on est lesbienne, revient à les déranger, les pulvériser. Nous investissons dans la lutte les espaces extérieurs car les femmes n’ont pas accès aux coulisses, aux couloirs du pouvoir, les alcôves des négociations leur sont interdites. Seuls des hommes ont pu représenter la France lors de l’Assemblée constituante de 1789. Mais ce sont des femmes qui ont pris le pavé pour aller à Versailles au mois d’octobre. Ce terrain de lutte, la route, la rue, est accessible, elles peuvent l’arpenter. (p. 151)
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« La télévision qui prétend être un instrument d’enregistrement, devient instrument de création de la réalité. » (Pierre Bourdieu, Sur la télévision) Les médias fabriquent une réalité masculine, blanche, hétéro et aggravent l’oppression sexiste déjà à l’œuvre dans la société. (p. 70)
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Je suis devenue une bonne journaliste en devenant activiste. J’ai pris la mesure de toutes les histoires que je ne lisais jamais dans la presse, de toutes les personnes que je ne voyais jamais à la télévision, grâce à l’activisme. (…) Le mythe de la neutralité est très ancré dans les pratiques journalistiques. (…) Je pense qu’il y a erreur sur les fondamentaux. Mon boulot de journaliste, c’est de repérer et d’écrire des bouts de réel que la plupart des gens n’ont pas le temps de voir ou de formuler. C’est de contrecarrer, faits et preuves à l’appui, les récits manipulateurs. Cela ne m’empêche en rien d’avoir un point de vue. (p. 46-47)
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Je ne lis plus les livres des hommes, je ne regarde plus leurs films, je n’écoute plus leurs musiques. (…) Les productions des hommes sont le prolongement d’un système de domination. Elles sont le système. L’art est une extension de l’imaginaire masculin. Ils ont déjà infesté mon esprit. Je mes préserve en les évitant. Commençons ainsi. Plus tard, ils pourront revenir. (p. 39)
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Je suis parfois invitée par les chaînes d’info en continue. Pour parler de féminisme. Ou de PMA. (…) Certains, parmi les hommes invités, n’y connaissent rien mais cela ne les affole pas. Il devisent, balancent une idiotie sexiste. Dans les ascenseurs ou les couloirs qui nous mènent au plateau, ça pue la testostérone. Cette odeur d’assurance et de fainéantise mêlées, de mépris et de bêtise mélangés. Jamais je n’oserais agir comme ils le font. Le système des chaînes d’info est le produit de ces comportements. (…) Ces spécialistes de rien qui commentent sans savoir, tranchent sans travail, ont sculpté ces rendez-vous de l’info dans leur paresse, leur je-m’en-foutisme et leur boursouflure. Comme le cinéma, le pouvoir ou la politique, l’information en continu est une excroissance de la masculinité toxique. (p. 33)
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Mais jamais une femme n’est jugée comme un homme. Les quotas existent déjà. Des quotas d’hommes. (…) la discrimination positive est celle qui permet aux hommes d’obtenir des postes. Elle est même très poussée. Jusqu’en 1897, seuls les hommes pouvaient accéder à l’École supérieure des beaux-arts, fondée cent ans plus tôt. Jusqu’en 1972, seuls les hommes pouvaient entrer à Polytechnique, créée deux siècles auparavant (lors du premier concours sans exclusion sexiste, une femme arriva en tête des épreuves). Jusqu’en 1984, seuls les hommes pouvaient participer au marathon olympique. Tous les jours, depuis des siècles, des hommes sont nommés parce qu’ils sont des hommes. (…) Se permettre de l’exercer [la discrimination positive] et de la réfuter, c’est toute la perversité du système sexiste. (p. 28)
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L’art est un autre nom de la masculinité. Son puissant instrument de propagation. Comme le langage, nos institutions, mais avec cette particularité que les artistes font preuve de bien plus de condescendance que des chefs d’entreprise lorsqu’on dénonce leur vision sexiste. (p. 25)
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L’activisme rend visibles les tréfonds des structures de domination que ces hommes prennent, d’habitude, tant de soin à dissimuler. (p. 20)
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Cela m’a pris du temps de ne plus flirter avec cette idée, insoutenable de promesses inatteignables : être un garçon. Je suis soulagée, pourtant, de ne pas être devenue un garçon. Ils m’affligent tant. (p. 10)
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Dire « je suis lesbienne », c’est bien souvent parler pour des millions d’autres. Pourquoi ce privilège serait-il seulement celui des hétéros ?
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