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Citations sur Les trois saisons de la rage (43)

Pendant qu'elle racontait nos exploits, j'ai intercepté un regard furieux d'Honorine. Il s'adressait à Sophie du Veran qui, des yeux, me lançait une telle invite qu'en les croisant j'ai reçu un choc dans la poitrine. Ensuite, j'ai surpris le même genre d’œillade que portait ma fille sur le commissaire-priseur. J'en ai été ennuyé.
certes, je ne verrais aucun inconvénient à ce que le notaire qui tant trompe le soit à son tour, mais le gout d'Hortense pour un personnage tel que celui-là me laisse perplexe. Il a tout du bellâtre prétentieux, et quelquefois les femmes malheureuses jettent leur dévolu sur des hommes qui les affligeront plus encore. Comment peut-elle ne pas discerner le jeu qu'il mène, cette stratégie primitive n'a d'autre but que d'affirmer une séduction pitoyable et vaine.
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au fur et à mesure que le temps va,le corps se découvre des failles et l'on s'aperçoit que le monde n'en avance pas moins.Alors le doute vient saper l'édifice vital et ni l'intelligence,ni la violence ne parviennent à restaurer la confiance qui s'est évaporée.
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Certaines affinités entre personnes dépassent les apparences, comme si elle s'étaient croisées ailleurs, dans un autre univers, et se reconnaissant dans celui-ci ne pouvaient qu'aller les unes vers les autres. Pourquoi cetains êtres se rencontrent-ils et, alors, monte-il de leur être un insolite et doux parfum ? Dans la violence atroce de ce monde gît ce miracle de la reconnaissance de l'autre.
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Pour étudier et pratiquer convenablement la médecine, on doit y placer de l’importance, et pour y mettre un intérêt véritable, il faut y croire.Voilà la base morale de toute expérience médicale. Il est évident que le praticien qui n’a pas confiance dans la vertu de son adresse ne saurait apporter à l’étude et à l’exercice de son art, le zèle, l’attention, le dévouement et la persévérance nécessaire.
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On a bien raison de dire que la guerre est une affaire où s'entre-tuent des hommes pauvres qui ne se connaissent pas du tout pour que vivent des hommes riches qui se connaissent fort bien et ne s'entre-tuent pas.
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Dans ces milieux, il n’est guère bon de traiter les sujets avec des remèdes de peu de valeurs. On exige des épices précieuses venues de l’Orient, des mélanges complexes au nom grecs et latins, des baumes singuliers aux fragrances inattendues, le patient se sentant exceptionnel ne saurait être soigné de manière normale. Je suis d’ailleurs injuste en généralisant, car les riches ne sont pas unanimement des imbéciles, loin s’en faut!
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Mais aussi, comment nos élites, vivant dans cette lumière perpétuelle, pourraient-elles comprendre les préoccupations de nos paysans qui vaquent encore dans la peur des ténèbres, dans les mystères des superstitions et de la religion primitive, pour lesquels n’existe que l’angoisse d’une récolte dont ils ne maitrisent ni la croissance ni le profit final?
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Si mettre une soutane ouvrait une communication directe avec le bien,
tous ceux qui se prétendent hommes de Dieu auraient depuis longtemps éradiqué
la terrible misère dans laquelle se trouvent les humains.
P150
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Avant de venir voir le médecin....
Évidemment les vers sont toujours là.
Je lui ai demandé à qui il s'était adressé pour ses remèdes il m'a cité le forgeron de Champcerie, La mère Caillotte qui s'occupe du ménage du curé, et Flambard, un Charretier de Pierrefite. Il a ajouté que deux prêtres n'avaient pas répugné à dire des prières.
P351
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César, mon père, était médecin de campagne comme moi. Il m'a tout appris de mon art. Plus qu'aux facultés de Caen et plus tard de Rouen, c'est auprès de lui, en suivant pendant quatre années sa pratique quotidienne, que j'ai compris la véritable substance de ce métier. J'ai commencé à l'accompagner durant l'année terrible de 1814, alors que des troupes étrangères avaient envahi la France.
Il s'agissait de faire payer au peuple l'arrogance de l'Empire. Tous les moyens étaient bons, avec, par malheur, la complicité de nos gouvernants. Viols, meurtres, tortures s'amoncelaient avec une virulence que je n'imaginais pas possible.
Il m'avait demandé de l'assister. J'étais alors presque un enfant. Nous parcourions toutes les routes du canton. des villages entiers avaient été incendiés. L'amertume nous était devenue quotidienne par la honte de voir notre territoire envahi d'une soldatesque dont nous ne comprenions ni les mots ni les attitudes. Il nous paraissait payer là quelque chose comme un péché collectif. Il avait pour nom la quête de la liberté. Car quoi que l'on puisse penser de la Révolution, elle nous avait apporté un bien considérable : nous étions maîtres de notre destin. Nous avions goûté au fuit de l'affranchissement. Ce goût, on tentait de nous le faire passer. Mon père avait une pratique longuement acquise dans le commerce quotidien de ses malades qui, tout en se méfiant de lui et de la médecine, le voyaient souvent comme un dernier recours aux aléas de la fatalité. En le suivant, j'ai compris les raisons profondes de ses silences. Que dire face à la mort convulsive et brutale des femmes, des enfants, des vieillards ? Qu'exprimer lorsque, sans souci du lendemain, on doit entrer dans des lits-cages puants de miasmes et de suées, pour ausculter des sujets qui ont déjà l'odeur de la charogne ? D'autant que, loin d'être le démiurge que l'on croit, le médecin est fait de sang et de fluides, et peut céder aux tempêtes des dérèglements de l'organisme. Combien de confrères, après avoir ausculté les humeurs, palpé les corps, incisé les bubons, ont-ils ressenti les atteintes d'un mal qu'ils savaient incurable ?
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