Sous ta peau, tome 3 : Pure

« — Je suis putain de content, Pixie. Et stressé à mort. Le fait que tu décides de partager avec moi quelque chose d’aussi précieux est le plus beau cadeau que tu puisses m’offrir.

Pixie logea sa tête dans le creux de son épaule. Quelques secondes s’écoulèrent. Puis Dred sentit les lèvres chaudes de Pixie dans son cou. Il la serra plus fort contre lui, et elle fit glisser ses lèvres sur sa peau, jusqu’à trouver sa bouche.

Lorsqu’elle prit le visage de Dred entre ses mains, il éprouva tout à coup le sentiment d’être… quoi ? Aimé ?

Il fit glisser ses mains le long du corps de Pixie, caressant les courbes de ses seins avant de remonter plus haut, pour tenir son visage entre ses mains comme Pixie tenait le sien. Suivant son rythme à elle, il intensifia son baiser, se rappelant que, malgré la puissance du désir qui lui ordonnait de soulever Pixie pour la prendre là, sur le comptoir de la cuisine, ils avaient beaucoup de choses à régler avant que cela ne puisse se produire. Il sentit un feu s’allumer dans sa poitrine. Il s’embrasait pour elle. Pourtant, pour une fois, il était heureux de prendre le temps d’aider Pixie à explorer sa sexualité.

Le souffle court, il se recula d’un pas. La petite moue de Pixie était irrésistible avec ses lèvres légèrement enflées.

— Il nous faut des règles de base, flocon.

— Ah bon ? »

"-Je crois que c'est toute la beauté de la chose. On n'est pas censés comprendre. Tout ce qu'on peut faire, c'est accepter cet amour. En prendre soin. Et construire quelque chose ensemble."

— Je ne mettrai pas un pied sur scène avant d’avoir obtenu une réponse, ma belle.
Il entendait la foule hurler son nom.
« Dred ! Dred ! Dred ! »
Pixie secoua la tête et leva les yeux vers Dred à travers sa frange.
— Le jour où je serai millionnaire, dit-elle.
Dred renversa la tête en arrière et éclata de rire.
— Pas mal, Pix. Je pourrais probablement faire en sorte que ça arrive.
Il pivota et fit son entrée sur scène. Ce qui avait commencé comme une simple attirance physique était rapidement en train de se transformer en autre chose. Les goûts musicaux décalés de Pixie, la façon dont elle prenait soin des gens et le fait qu’elle ne soit pas tombée à ses pieds étaient en train de bâtir quelque chose qui lui faisait un peu peur. Dred n’était pas vraiment armé pour fournir autre chose que du bon temps au lit et des discussions coquines.

-Tu es un flocon, observa Dred.
-Un quoi?
Dred laissa échapper un petit rire.
-Un flocon. Je ne sais pas ce qui se passe entre nous deux, Pix. Je ne comprends pas encore moi-même, mais quand je me suis assis pour t’appeler, j’ai regardé ces flocons qui entraient par la fenêtre de ma chambre. Et ils étaient tellement blancs, tellement purs… L’idée d’en toucher un et de le sentir fondre était incroyablement attirante, et en même temps l’idée de l’abîmer à jamais m’était insupportable.
-Je ne suis pas certaine de te suivre, admit Pixie dans un chuchotement.
-J’ai envie de te sentir fondre pour moi à tel point que c’en est douloureux, affirma Dred d’une voix grave. Mais d’un autre côté, je n’ai pas envie d’altérer ta perfection. Je ne peux pas m’empêcher de penser que je vais être néfaste pour toi, Pix.

Merde. Il ne pouvait pas être le père de cet enfant. Parce que le jour où il aurait des enfants, ce serait avec une femme qui serait amoureuse du type qu’on a abandonné dans un foyer. Pas de la rock star.

Pixie ne put retenir un petit rire.

— Alors disons midi. Et tu accepteras enfin que je t’emmène dîner quelque part ?

Pixie sourit. Chaque fois que Dred lui posait la question, elle lui donnait la même réponse :

— J’accepterai le jour où il neigera dans le Sahara.

Dred éclata de rire. Pixie avait l’impression qu’un papillon venait de se loger dans son ventre.

— Tu finiras par céder, Pix. Je suis plutôt doué en matière de séduction entre autres choses, lui glissa-t-il d’un ton plein de sous-entendus.

Elle peinait à croire que sept ans plus tôt jour pour jour – le 1er avril, ironie du sort –, sa renaissance avait eu lieu là, sur ce sol. Non qu’elle en conservât beaucoup de souvenirs. Bien sûr, elle se rappelait le contact froid du sol carrelé contre sa peau rongée par les démangeaisons, mais elle avait refoulé depuis longtemps les violentes nausées et tous les efforts qu’elle avait fournis pour chasser le sentiment de honte procuré par les tremblements incontrôlables s’étaient révélés payants. Surmonter le sentiment d’humiliation qu’elle avait ressenti en vomissant aux pieds des deux hommes qui allaient devenir ses sauveurs avait exigé plus de temps. Jamais elle ne pourrait remercier assez Trent et Cujo, ses patrons, de lui avoir sauvé la vie.

Pure comme un flocon.