Un enfant, on ne devrait jamais lui permettre de dépasser douze ans. C'est, à mon humble avis, le grand maximum. Après, les emmerdes commencent. (p. 17)
J'ai toujours aimé la capacité des Belges à réagir à l'adversité. Nous le faisons avec une sorte de fatalité comique, qui semble dire que rien, jamais, ne nous mettra véritablement à terre.
Ce corps que nous cherchons à déserter, ces pensées que nous aimerions évacuer. On a beau mettre les voiles, invariablement, quel que soit l'endroit, nous sommes là.
On ne connaît jamais vraiment la personne avec laquelle on partage sa vie. Et c'est tant mieux !
C'est la vie ! Tu as raison ! Mais c'est nous qui te l'avons donnée.
Avoir un adolescent, c'est accepter de savoir perdre son temps. Et avoir de fréquentes envies de meurtre sans jamais passer à l'acte.
La race a muté et l'école est restée dans les cavernes.
Puis un jour, ils ont décrété : "Il est inapte, il apprendra un métier." L'école a persuadé mes parents qu'ils avaient échoués.
Trente ans plus tard, l'école n'a pas changé. Elle juge toujours nos enfants sur leur capacité à accepter tête baissée son système hiérarchique. Elle continue de célébrer ceux qui acceptent ses règles et d'éconduire au fond de la classe ceux qui ne parviennent pas à s'y plier. Elle persiste dans l'idée que toute promotion sociale doit automatiquement passer par elle. Et disqualifie ce faisant toute autre forme d'univers formatif : le groupe, la famille, les loisirs, la culture. Il n'y a que ses notes qui comptent. et elles sont fondées sur l'obéissance à des règles primitives : gavage, régurgitation. Pour ce faire, elle prend nos enfants en otage à temps plein dès qu'ils ont trois ans, pour qu'ils ne puissent jamais se douter de la possibilité d'une vie au-dehors.
Les enfants sous Rilatine, les ados sous cannabis, les parents sous antidépresseurs. Tout va bien !