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sur 140 notes
Nous entrons dans une famille où le père sera le narrateur des aventures tumultueuses de Paul, 15 ans, qui remue tout ce petit monde par sa révolte envers l'école, ses notes incessantes, sa menace de se faire renvoyer, son jugement négatif vis-à-vis de son père, de sa mère, de sa petite soeur.
Le père affronte le fils, la mère, Léa est plus tempérée.
Dans tout ce remue-ménage et ce quotidien, il n'existe aucune place pour la vie à deux.
Le père se rend au rendez-vous fixé par le proviseur de Paul et l'entretien se passe mal.
C'est à ce moment que notre narrateur dresse un portrait impitoyable de l'école et effectue un geste rageur en douce.
Tout cela se passe pendant l'année des attentats de Paris et ceux de Bruxelles, ville où la famille habite.
Les enfants empruntent le métro chaque jour et ce sera le moment de découvrir une des facettes cachées de l'adolescent.
La valeur d'un être ne se situe pas que dans les notes scolaires.
Une fiction de vie agréable à lire où l'humour m'a surprise à de nombreuses reprises dans les situations et dans les mots.
Je connaissais Jérôme Colin comme journaliste dans "Hep Taxi" . Tout en conduisant, il mène un entretien très intéressant avec des personnes connues du cinéma, de la chanson, de la littérature. Il anime aussi une émission "Entrez sans frapper" sur la Une radio belge. Son travail est loin d'être superficiel.
"Le champ de bataille" est son deuxième roman. Il s'adresse surtout aux quadragénaires.

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J'ai quinze ans et je vous em…

Pour son second roman, Jérôme Colin s'appuie sur son expérience de père de famille pour raconter l'adolescence. Et mettre du baume au coeur de bien des parents.

S'il existe bien des raisons de choisir un livre, la principale – vous en conviendrez – est l'envie que l'on a d'être emporté par l'histoire. Soit qu'elle vous emmène très loin, vous fait découvrir un monde inconnu, soit qu'elle vous touche parce que vous avez vécu de semblables situations, de pareilles émotions. Jérôme Colin m'a touché au coeur. À tel point que nous avons organisé une séance de lecture collective en famille et à haute voix. Mon épouse a eu ce cri du coeur après le premier chapitre «nous ne sommes pas seuls!», mon fils de quinze ans s'est soudain trouvé tout à fait «vivable» et moi je suis pris pour un psy, capable de réconcilier tout le monde avec cette bibliothérapie!
En parlant de psy, je crois que la meilleure façon de vous faire entrer dans ce roman est de suivre la séance chez la psy du narrateur, père de famille confronté à un adolescent difficile qui use son couple:
« – Alors, comment ça se passe ? m'a-t-elle dit.
– Pas trop mal. C'est la rentrée des classes... Jusqu'ici, tout va bien.
– Très bien ! Et votre femme ?
– Elle me manque.
Elle m'a regardé comme les psys savent le faire. J'ai embrayé. J'avais envie de retrouver notre vie d'avant les enfants. de retrouver la femme dont j'étais tombé amoureux, celle qui laissait traîner ses culottes, qui acceptait de rester au lit toute la journée pour regarder des films, et qui, en passant derrière moi, , caressait doucement mes fesses. Tout avait disparu. Combien de temps reste-t-il pour s'aimer quand vous devez vous réveiller à l'aube, préparer le petit déjeuner, torcher un cul, ramasser du vomi, donner à manger, changer le lange, habiller l'enfant, calmer ses pleurs, le mettre dans la voiture alors que le jour n'est pas encore levé ? L'attacher à ce satané siège-auto. L'emmener chez la gardienne et le lâcher avec une certaine culpabilité pour être à l'heure au travail. Supporter ensuite les demandes infondées et l'autorité abusive d'un patron pendant huit heures. Perdre son temps dans les embouteillages. Reprendre le gamin. Apprendre qu'il a tapé un petit copain chez la gardienne. Rentrer chez soi. Les mettre dans son parc. Payer quelques factures. Donner à manger. Torcher le cul. Faire une lessive. Relever ses e-mails pour ne pas être mal vu au boulot. Donner le biberon. Raconter une histoire. Mettre la lessive au sèche-linge. Repasser. Payer le reste des factures. Et enfin, alors qu'on termine à peine le rangement de la cuisine, aller se coucher. À l'instant où notre tête s'affaisse sur l'oreiller, penser que c'est décidément le plus beau moment du monde. Demander à son conjoint s'il a passé une bonne journée. Tomber de sommeil avant même d'entendre sa réponse. Et se réveiller toutes les trois heures. Combien de temps reste-t-il pour s'aimer dans cette vie là? »
Un long extrait, mais qui résume bien l'état d'esprit du narrateur. Et donne une bonne idée du style de ce roman qui sonde le quotidien avec un sens de l'observation très pointu et un humour dévastateur. Vous allez beaucoup rire à partager les péripéties familiales et sans doute aussi avoir quelque fois la larme à l'oeil. Mais n'anticipons pas.
Si avec Léa, la femme de sa vie, «l'indicible a disparu», il imagine que partir pourrait être une solution. Mais il ne part pas de peur d'être seul. Et sans doute pour essayer de se prouver qu'il peut encore sauver cette famille. Mais je vous laisse découvrir l'épisode de reconquête de son épouse préparé avec minutie («Cet anniversaire, c'était notre Everest. Un sommet auquel nous avions souvent rêvé») pour en venir à la pièce de résistance de ce roman lu d'une seule traite, à savoir Paul, le fils rebelle qui nous vaut cette belle définition : « Avoir un adolescent, c'est accepter de savoir perdre son temps. Et avoir de fréquentes envies de meurtre sans jamais passer à l'acte. » Car ce dernier a tous les symptômes de la crise d'adolescence. Il essaie de franchir les limites, il décide que les adultes sont des incapables et qu'ils ne sont sur terre que pour «faire chier», ils transforme sa chambre en foutoir, il s'en prend même à sa petite soeur Élise et, bien entendu, il ne travaille plus à l'école. Ce dernier point offre au père l'occasion de se solidariser avec son fils, car il s'oppose lui aussi cette école du Moyen-Âge et ce proviseur affublé du surnom de Monsieur Mollasson. L'école doit plutôt accueillir, aider et soutenir que rejeter et sanctionner. Mais Paul n'a cure des théories paternelles et poursuit son travail de sape.
Au fur et à mesure que le ton monte, que se mère essaie de recoller les pots cassés, on sent l'ampleur de la tâche, la difficulté à vivre ce psychodrame permanent. On attend le prochain coup plutôt que la rémission.
Jusqu'à ce jour où Bruxelles est à son tout victime d'attentats terroristes. Que la seule chose qui compte alors est de s'assurer que Paul et Élise sont sains et saufs. Que l'amour qu'on porte à ses enfants est au-dessus de leurs crises. Je n'en dirais toutefois pas davantage. S'il est un champ de bataille sur lequel vous devez vous précipiter, c'est bien celui-là! (pour ma part, je cours chercher le premier roman de Jérôme Colin que je n'ai pas encore lu).

Lien : https://collectiondelivres.w..
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****

C'est un père qui parle... Un homme de 40 ans, qui se bat un peu plus chaque jour pour tenir face à son fils de 15 ans. Cet adolescent se fout de tout, des règles comme des professeurs, de ses parents comme de sa petite soeur. L'école le rejette et il devient difficile de lui parler.
Mais c'est aussi un mari... Un homme de 40 ans, qui voit chaque jour ses 20 ans et sa femme s'éloigner et qui a du mal à faire le deuil de ses vies rêvées.
Alors il s'isole, dans les toilettes familiales, au milieu des carreaux bleus et du silence...

Jérôme Colin écrit ici un très beau et bon roman. Il évoque avec beaucoup de justesse et de pudeur, la vie de famille, la vie de couple, le temps qui passe et les rêves qui s'éloignent. Comment être un bon père, un bon époux mais aussi s'épanouir et aimer qui l'on devient. Chaque mot est pesé, chaque mot sonne juste, et on ressent tout autant le malaise, l'amour, le désespoir et la fierté, que chaque parent peut vivre face à ses enfants qu'on ne voudrait pas voir grandir trop vite...

Merci à NetGalley et aux éditions Allary pour le partage de ce roman...
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Avis aux quadras, parents d'ados de 15 ans, plus ou moins : NE PERDEZ PAS COURAGE ! Je sais que vous traversez un fleuve qui est loin d'être tranquille, Jérôme Colin le sait aussi, et vous le raconte de manière vivante, humoristique, lucide.

Le narrateur est un père complètement dépassé par les hormones en ébullition et le cerveau en pleine transformation de son fils de 15 ans, au point de ne plus pouvoir communiquer avec lui ni même avec son épouse. Leur fille est encore épargnée par cela, mais jusqu'à quand ? ! Son seul refuge : les toilettes.
Leur fils ne fait pas de « grosses » bêtises, mais accumule les incivilités, les impolitesses, le manque de respect, que ce soit à la maison ou à l'école, où d'ailleurs le proviseur et le conseil de classe ont décidé de donner un ultimatum avant l'exclusion définitive.
Difficile de se rendre aux rendez-vous scolaires quand soi-même on est bloqué par des souvenirs d'adolescence. Leur couple survivra-t-il à cette tornade ? Les rapports père-fils évolueront-ils ? Je peux vous dire que oui, à la faveur ( !) des attentats en Belgique, qui ont suivi de quelques mois ceux de France.

Chez parents, la bienveillance, n'oubliez pas la bienveillance… Voyez vos enfants avec un regard positif. Mais je ne peux cautionner le regard que le narrateur a sur l'école, et sur l'ensemble des professeurs. Car quand ceux-ci votent l'exclusion d'un élève, c'est vraiment, vraiment, quand la classe n'en peut plus, quand les autres élèves ne peuvent plus supporter le chaos provoqué par l'élève perturbateur. Evidemment, on peut en discuter, ce livre a le mérite de poser les questions.

Mais je refuse que la classe devienne un champ de bataille, à l'image de certains foyers où l'enfant fait vivre à ses parents un enfer.
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Attention pépite, gros coup de coeur. A lire absolument. Soyez curieux.

C'est le deuxième roman de Jérôme Colin, un auteur qui se confirme. J'ai vraiment dévoré "Le champ de bataille". Ce roman est un magnifique cri d'amour familial.

Le narrateur est en plein questionnement, marié depuis vingt ans, père de deux enfants, Paul et Elise. Il ne va pas bien. Son fils Paul a quinze ans, du jour au lendemain, le monstre est passé; l'adolescence !

En commençant la lecture de ce roman, j'ai eu l'impression que Jérôme Colin était chez nous, à la maison. Maman d'un jeune ado de treize ans, réclamant sans cesse contre l'injustice, claquant les portes pour un oui, pour un non, râlant continuellement lorsque l'on aborde le sujet de l'école... , je me suis dit, ce n'est pas possible, il décrit ce que l'on vit. On s'identifie, on se pose les mêmes questions.

"Combien de temps reste-t-il pour s'aimer" Quelle est en effet la place du couple aux assauts de l'adolescence ?, est une autre question posée au début du récit. On s'aime, les enfants arrivent, ils grandissent, la fatigue s'accumule, la routine s'installe, les conflits naissent de plus en plus souvent à cause des enfants qui s'affirment. Comment faire pour sauvegarder l'amour et le couple ? Éviter la crise, entretenir la flamme ?

Le narrateur ne va pas bien du tout, il a du mal à trouver sa place dans son couple, dans sa famille en tant que père. Il cherche une façon de communiquer, d'aimer. Il se pose énormément de questions, il est maladroit dans sa façon d'aimer.

Depuis le départ, il a le sentiment de s'éloigner de sa femme qui imperturbable "construit" son puzzle. L'air de rien, elle construit l'unité familiale, colmatant les brèches par son calme, son bon sens. Elle a réponse à tout, est calme, constructive, réfléchie, prend du recul et est solide comme un roc. A mon sens, elle est le fil rouge essentiel du livre, elle veille à garder l'unité de cette famille.

La violence est un des sujets du livre à plus d'un titre, familiale avec les problèmes de communication de l'ado, scolaire mais aussi celle du monde dans lequel on vit. Comment préserver la famille, conserver l'amour face à la révolte provenant de nos ados ?


L'auteur nous amène habilement d'un champ de bataille à un autre, on parle aussi de l'école, de sa violence, de l'exclusion scolaire beaucoup trop pratiquée chez nous. Souvent par facilité, les écoles font passer leurs droits avant ceux des autres, les droits des adultes priment souvent sur les droits des enfants.

On parlera enfin de la violence présente dans le monde, être ado aujourd'hui est sans conteste plus compliqué que de l'avoir été par le passé. Les réseaux sociaux, les médias relaient continuellement l'agressivité, l'animosité quotidienne du monde, les jeunes sont continuellement connectés. Je ne vous en dévoile pas plus mais ce roman intègre intelligemment l'actualité de notre époque, l'insécurité.

J'ai vraiment adoré la plume, la sensibilité de l'auteur à la recherche de la manière d'être un bon père.
Ce père qui essaie de comprendre qu'être ado n'est pas comme il le pensait indolore pour ses proches. C'est difficile, il l'exprime très bien. C'est difficile aussi de dire qu'on dit jamais assez aux gens qu'on aime, qu'on les aime, qu'on est fier de ses enfants.

Je suis sous le charme vous l'avez compris, j'ai terminé cette pépite les larmes aux yeux touchée au plus profond de moi par l'émotion.

Merci Jérôme Colin pour ce magnifique témoignage d'amour.

Foncez, ça en vaut vraiment la peine. Un auteur belge à découvrir absolument. Je suis fière des auteurs de mon pays.

Ma note : un immense coup de ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Un livre vrai. Une écriture qui vous emmène. On ne lit pas, on vit.

Mon fils a 16 ans et demi. Et je remercie Jérôme Colin de me rappeler à quel point c'est un garçon merveilleux.
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Du jour au lendemain, un ado de quinze ans, Paul, devient un « monstre » , aux yeux de son papa.
Incompréhension, échec scolaire, un couple en crise face à un ado dans toute sa splendeur. Heureusement, il y a Élise, soeur de Paul, qui amène un peu de réconfort, d'apaisement au milieu de cette crise. Et surtout, il y a le « petit coin » , zone refuge d'un papa en questionnement par rapport à son fils qu'il ne comprend plus, par rapport à son couple, par rapport à lui-même,...que va-t-il advenir de cette famille?
J'ai plongé tête baissée dans ce livre et on peut dire que je l'ai lu d'une traite, dans un seul souffle comme en apnée. Je voulais savoir, je voulais que ce papa et son fils s'en sortent,... Et la dernière page lue, je regrettais de devoir quitter Paul, Élise, Léa et le papa. Ce n'est sans doute pas un chef d'oeuvre et un cinq étoiles est un peu exagéré. Mais Jérôme Colin m'a captivée et complètement emmenée dans son histoire. Et puis, est-on toujours obligé de rester le plus objectif possible? Non, cette appréciation est celle du coeur et non de la tête. Je me laisse complètement mener par l'émotion ressentie à la lecture de ce roman.
D'une plume légère, Jérôme Colin nous raconte son histoire pas du tout légère mais toujours avec ce ton plein de bonhomie. Et il nous emmène avec un sourire, celui-ci se transforme au fur et à mesure en émotions plus denses, plus personnelles.
Difficile de se séparer de ce papa, de cette famille si attachiantes (erreur orthographique volontaire).
Et nous, face à nos ados, comment réagissons-nous?
Je voulais terminer par la citation d'Erri de Luca qui débute le roman et le termine aussi: «Demain? Que sais- je de demain? Ici, il y a tout l'aujourd'hui qu'il faut. »
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C'est l'histoire d'un père qui n'en peut plus.
Il a 40 ans.
Il sent que sa femme s'éloigne de plus en plus.
Il n'est pas satisfait de sa vie et se réfugiue dans son havre de paix. Il s'installe sur son trône de faïence où il peut passer des heures à compulser ses dossiers sur des trains du bout du monde. Où à lire des articles de revue féminine que sa femme abandonne aux toilettes.
Il a parfois du mal comprendre sa vie, qui glisse doucement vers l'adolescence.
Mais ce n'est rien à côté de ce qui le mine vraiment.
Paul, 15 ans.
Son fils.
En pleine crise.
Un soir, il s'est endormi comme tous les soirs.
Gentil, aimant, respectueux.
Pendant la nuit, un étrange créature a pris sa place. Un individu qui ne s'exprime que par des mots de maximum 6 lettres, des phrases dépassant rarement le 3 ou 4 mots. Un individu ingérable, qui multiplie les provocations et qui est sur la corde raide à l'école. Les notes de comportements succèdent aux menaces de sanction.
Le père part à la dérive.
Il tente de faire face, mais se heurte à un mur.
La maison est devenu un champ de bataille où se livre une guerre des tranchées entre un père en pleine crise de la quarantaine, un fils en pleine crise adolescente, une femme qui tente de d'échapper à l'asphyxie et une petite soeur qui compte les coups.
Chronique d'un affrontement familial, ce livre étonne pourtant par un humour discret et efficace, qui évite de tomber dans le pathos. Il est par contre d'une très grande subtilité et d'une belle justesse psychologique, tant en ce qui concerne le personnage du père, que ceux de la mère et du fils. La souer est plus effacée, mais c'est malheureusement le lot du petit dernier dans ce genre de situation. Puis il y a une écriture ciselée, des phrases riches de sens, des questionnements sur la marche du monde (dont quelques belles phrases beaucou partagées sur les réseaux sociaux sur l'école), un sens du dérisoire de la banalité, sans qu'il soit insignifiant. Et, d'un coup, c'est la déflagration. le jour où tout bascule. Un véritable uppercut qui fait prendre au roman une autre dimension.
Jérôme Colin confirme toutes le promesses de son premier roman.
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La quarantaine et une montagne de questions: voilà le héros de Jérôme Colin en plein désarroi. Face à son couple, face à l'adolescence à affronter, face au temps qui passe et chamboule tout.

La fatigue, les portes qui claquent, l'ado que rien n'atteint… et le père qui cherche sa place dans ce quotidien dont il ne voulait pas. Une situation a priori connue. Et pourtant...

Imagées, vivaces, les situations sont criantes de justesse, Jérôme Colin y mêle l'actualité et renverse la vapeur, pimentant ainsi notre destin banal de parents. le ton est vif, et tendre, la conclusion a des allures de clin d'oeil. Un roman coup de coeur !
Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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Un enfant difficile à gérer, des parents au bord du précipice et qui s'accrochent encore et toujours à la moindre branche… Rien de bien exceptionnel allez-vous dire si l'on vous résume (très brièvement) le nouveau roman de Jérôme Colin, le champ de bataille publié chez Allary Editions. Et pourtant, loin de n'être qu'un récit de l'adolescence qui s'endurcit, il semblerait que ce roman soit bien plus que cela… Lettres it be vous dit tout !


La bande-annonce :


Le problème avec les enfants, c'est qu'ils grandissent. Un jour, sans prévenir, ils claquent les portes, rapportent de mauvaises notes et ne s'expriment que par onomatopées. Surtout, ils cessent de vous considérer comme un dieu sur terre. Et ça, il faut l'encaisser.


La science explique qu'ils n'y sont pour rien. C'est leur cerveau en formation qui les rend feignants, impulsifs et incapables de ramasser leurs chaussettes. N'empêche. On n'a jamais rien créé de pire que les adolescents du virtuolithique. Voici l'histoire d'un couple sur le point de craquer face aux assauts répétés de leur fils de 15 ans. Qu'ont-ils mal fait ? Rien. Mais la guerre est déclarée. Et ils ne sont pas préparés. L'école les lâche, le père part en vrille, la mère essaie d'éteindre l'incendie.


C'est un roman sur l'amour familial où les sentiments sont à vif, comme sur un champ de bataille.


L'avis de Lettres it be :


« Nous avions résisté aux assauts de la petite enfance et à la fatigue physique. Nous étions désormais sur le point de craquer, englués dans la guerre de tranchées qu'est l'adolescence. » C'est en ces mots que se conclut le premier chapitre de ce roman. Tout est presque déjà dit : alors que les récits d'adolescence dont la narration se fait du côté de celui ou celle qui la vit directement pullulent en librairie, voilà que Jérôme Colin, journaliste et désormais auteur belge, relève le défi de raconter cette période charnière mais cette fois du côté des parents. Ennemis jurés mais indispensables, les parents sont toujours en première ligne des « crises » d'adolescence les plus acharnées. Et c'est à partir de ce vocabulaire guerrier que Jérôme Colin construit son roman, récit de guerre autant qu'histoire d'amour. Bienvenue sur le champ de bataille.


C'est un pas de côté nécessaire, voire indispensable, qu'offre ici Jérôme Colin. Alors que l'éducation d'un enfant puis d'un adolescent n'a peut-être jamais paru aussi simple et où le moindre conflit peut se régler le temps d'une émission de Pascal le grand frère avec quelques briques brisées à la masse, alors que les magazines titrant « Etre un parent parfait en 10 leçons » ont pignon sur kiosque, alors que les ouvrages du genre se multiplient aussi vite que les théories éducatives s'invalident, Jérôme Colin souligne et met en lumière toute la difficulté pour un parent aujourd'hui d'élever son fils ou sa fille. Réseaux sociaux, actualités diverses et variées, culture de l'ego à outrance, rapport aux autres… C'est avec tout un lot de difficultés qu'il faut jongler aujourd'hui pour apprivoiser, connaître et entraîner dans la vie son « jeune ».


Découvrez la suite de la chronique sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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