AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de croquemiette


Je le commente dans la foulée, presque dans l'urgence. Je suis encore sous l'effet de la plume de l'auteure qui toujours me bouleverse.
Dans ces orages-là, on retrouve Sandrine Collette dans un style très différent. J'avais été habituée à des ambiances de fin du monde et voici que je la lis dans un registre plus intime, très psychologique avec un style plus poétique.
On suit l'histoire de la fragile Clémence qui vient de fuir une relation toxique d'emprise avec Thomas, un manipulateur pervers et sadique. le gendre idéal qui se transforme en démon dans le huis-clos du couple. Un salaud.
Clémence n'en mène vraiment pas large et se rend compte que malgré sa nouvelle maison, son nouveau travail et sa nouvelle vie, elle reste très durement sous l'emprise de son ex, dans un état d'alerte et de stress permanent qui la ronge de l'intérieur. Elle n'a aucun répit, même si elle est partie et qu'il n'est physiquement plus là. Dans son esprit, il est toujours présent.
Elle est toute frêle et maigre mais aimerait être «grande et fort», pour se défendre ou espérer lui faire du mal.
Soutenue par sa très bonne amie Manon, elle sait qu'elle a bien fait, qu'il fallait absolument qu'elle parte, mais quelque part, elle s'en veut, le plaint presque. C'est un comportement typique des victimes d'emprise psychologique.
C'est un cheminement intérieur que nous donne à suivre Sandrine Collette. On est comme plongée dans la psyché de Clémence, on a un accès total à ses pensées, ses tergiversations, ses doutes et surtout son angoisse, et c'est quelque chose que j'adore dans les romans. C'est presque pour cette raison que j'en lis, je suis fascinée par la richesse de l'esprit humain, ce qui se passe dans les têtes, qui n'est jamais ni blanc, ni noir. Sandrine Collette réalise cet exercice avec finesse et délicatesse, le portrait de Clémence est remarquable.
On n'est pas dans de la noirceur gratuite, contrairement à d'autres de ces romans. Je peux même dire qu'il y a un peu de tendresse et d'humanité, que Clémence trouve dans son jardin en friche, dans le sourire des clients de sa boulangerie, dans la contemplation des poissons rouges, qui illustrent par ailleurs joliment la couverture du livre. Elle se rattache aux petites choses dans sa nouvelle solitude. Heureusement, elle arrive à construire des amitiés malgré sa grande méfiance envers les autres.
Bien que fictif, ce livre, au delà de ces qualités littéraires, fait avancer la cause féministe en dénonçant les violences faites aux femmes. Je ne dis pas qu'il apporte des solutions pour autant, on est d'accord !
Pour aller plus loin sur le triste thème de l'emprise dans le couple, je vous suggère les lectures passionnantes de deux romans la deuxième femme de Louise Mey et à trop aimer de Alissa Wenz.
Vous l'aurez compris, ce roman est pour moi un coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          364



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}