AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Derfuchs


C'est un chef d'oeuvre. Une régalade de cinq cents pages.
Collins est un maître. Ici pas de sang coulant à flot, une histoire à couper le souffle dans son suspense, tout dans le non-dit.

La narration à plusieurs mains, répétée depuis, innovante à l'époque,
épice encore le récit et le colore de l'humeur et de l'humour du
narrateur. L'histoire suit son cours au fil des récits, en douceur et en
douleur, c'est selon, mais toujours en avançant.

Le lecteur est surpris par l'étrangeté des réactions des uns et des autres et
pourtant, l'énigme est vite résolue sous son nez, sans qu'il y prenne
garde, sans qu'il y fasse attention, car personne ne peut croire une
telle évidence.

Certes entre le vol et la possibilité de la vérité, il y a une énorme marge, notamment pour définir le pourquoi et
le comment. le mutisme des personnages comme leur mépris font suite à
des quiproquos ainsi qu'à des évidences qu'il se créent, loin de la
réalité et du bon sens.

Nous avons donc un récit à la première personne, conté par, d'abord, un majordome grand admirateur du Robinson Crusoé de De Foe,
admirable de réalisme et de vérité. L'homme écrit ce qu'il voit, sans
ambage, n'analyse ni ne juge, émet simplement ses scrupules par rapport à
son éducation domestique. Il est suivi par une vieille fille, bigote,
grande prêtresse du prosélytisme anglican, dont la prose (de Collins)
est à se tordre. jamais découragée, rabrouée qu'elle est, rien n'y
fait, détentrice de la vérité, elle avance comme un rouleau compresseur
et anesthésie tout le monde avec ses propos totalement déplacés. Quel
exercice de style de Collins !
Se succèdent ensuite divers intervenants, dont la plume amène du grain à
moudre au moulin de l'intrigue, jusqu'au médecin remplaçant qui résoudra
le mystère.

De la plus simple femme de chambre à la maitresse de
maison, en passant par le policier, le sergent Cuff, meilleur détective
du royaume, on se régale, tant l'écriture de Collins
est riche et les protagonistes peints avec justesse et finesse par un
pinceau d'une précision jamais prise en défaut. C'est du grand art.
Ajoutez à cela l'époque victorienne, les voitures à chevaux, la campagne
anglaise, les roses (très important les roses), la brume londonienne, la
magie et les mystères de l'Inde et le génie de Collins et vous obtenez, certainement, le premier roman policier de l'histoire, mais aussi un livre inoubliable.
A lire comme on déguste un vieux cognac, avec délectation.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          224



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}