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Alerte virus !

Que feriez-vous si un agent infectieux qui condamne à la dépression et au suicide se propageait autour de vous ?

Dans ce roman graphique, c'est à travers les séquences de vie de plusieurs personnages que nous allons traverser ce chaos.
Entre un groupe de musiciens qui tente d'enregistrer une maquette, un écrivain en panne d'inspiration, un tueur sans scrupule au service d'un grand groupe pharmaceutique... sans oublier celui que l'on surnomme « le chuchoteur », un terroriste informatique qui pirate la principale chaîne d'informations pour transmettre ses messages à la population.

Tout au long de ces 384 pages, l'auteur alterne les différents parcours.
J'ai aimé suivre les complots de Rex Lab, la multinationale pharmaceutique. On y découvre d'indécentes manipulations et jusqu'où l'appât du gain peut mener.
Cet ouvrage délivre des messages très riches qui font réfléchir. L'auteur évoque notamment les problèmes climatiques et l'importance de la préservation de la planète. Notre société de consommation est également ciblée, ainsi que la précarité et le capitalisme. La psychologie est mise en avant par l'importance de ce qui anime l'être humain.
Malgré l'aspect tragique de cette histoire, j'ai trouvé une belle morale derrière.
Le scénario est aussi réussi que le côté graphique.
Les dialogues sont pertinents. Les dessins sont agréables avec des tons uniformes qui apportent une harmonie aux différentes séquences abordées.

Les explications scientifiques liées au virus sont facilement compréhensibles.
Au début, on souhaite que nos personnages que l'on affectionne restent en vie, mais à mesure que la calamité se dissémine, on se demande qui va pouvoir rester en vie.
C'était assez déroutant de visualiser les scènes de violence urbaine qui sont parfois très dures.
L'épidémie qui décime les nombreux pays est bien représentée à travers les nombreuses émeutes et les morts de masse. La violence de la population face au silence du gouvernement est aussi représentative.
C'est très troublant de constater que ces images reflètent très fortement les problèmes actuels de violence. J'avais parfois l'impression de voir des Black blocs face aux forces de l'ordre, avec en toile de fond des magasins pillés, des voitures brûlées, des rues saccagées...
La couverture est déjà très parlante, je trouve.

Un excellent roman graphique que je recommande fortement.
N'ayez pas peur de ce titre plutôt macabre et tentez l'expérience.

Je suis plus que ravie d'avoir découvert cet ouvrage de qualité grâce à la Masse Critique de Babelio. Sans cela, je ne sais pas si j'en aurais eu l'occasion, alors un grand merci à l'équipe, ainsi qu'aux éditions du Long Bec Grafik.
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J'ai trouvé cette BD spectaculaire. C'est le mot qui me vient lorsque je la referme.
Nous nous retrouvons piégés dans une Espagne peu à peu ravagée par un virus fulgurant : les habitants atteints basculent dans un état de détresse ahurissante avant de mourir, des larmes de sang souillant leurs joues. Dès lors, c'est le début d'une véritable course contre la montre.
Nous suivons donc les effets de ce "mal de la tristesse" dans la vie d'un écrivain confronté à la page blanche, de plusieurs musiciens, d'un hacker surnommé "Le Chuchoteur", d'un PDG sans conscience et d'un assassin tout aussi inhumain. Ces personnages éclectiques nous offrent un regard assez complet de la société et des conséquences du virus sur cette société.
Il y a ceux qui paniquent, ceux qui déposent les armes et ceux qui rejettent la réalité. Il y a les grandes puissances sans scrupules qui retournent la situation à leur avantage pour profiter du drame. Il y a ceux qui résistent, ceux qui partent, ceux qui s'aiment envers et contre tout. Il y a bien sûr ce que l'État ne nous dit pas. Il y a la peur immuable, les colères subites, l'espoir qu'il faut entretenir à chaque seconde et la mort partout, qui s'étale avec ses sanglots rouge vif.
Si, au départ, les dessins ne me captivaient pas, ils ont littéralement fini par me fasciner. Colo a un talent exceptionnel pour dessiner les émotions : les visages sont saisissants dans l'horreur, la cruauté, la détresse ou la rage. C'est beau, à la fois lyrique et violent, c'est très puissant surtout. On sent un esprit très fin et très sensible derrière ces planches. Les nuances de couleurs, la disposition des dessins, le cadrage choisi par l'artiste… tout concourt à rendre cette lecture magnétique. Certaines planches sans textes sont de vrais poèmes.
Au final, voici une BD d'une densité impressionnante, d'une ambition tout aussi folle, qui nous empoigne durant de longues heures à la manière d'un roman. Mais ce qui m'a le plus marquée, c'est la puissance des propos exprimés par Colo : j'ai rarement lu une BD plus engagée. Chaque planche dénonce, accuse, informe, menace aussi, alerte surtout. Les messages sont intelligemment percutants, implacables, envoûtants.
J'ai été horrifiée, scandalisée, immensément peinée. Il y a peu d'espoir dans cette histoire, même si jusqu'au bout on a envie de s'y cramponner. L'auteur nous confie que plusieurs années de travail ont été nécessaires pour créer ces 400 pages, et je comprends pourquoi. C'est une oeuvre glaçante, terrible et magnifique, qui choque, indigne et marque. Spectaculaire pour moi, vraiment.
Un grand merci à Babelio et aux éditions du Long Bec pour cette lecture.
Lien : https://luxandherbooks.wordp..
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Une B.D on ne peut pas plus noire et pourtant avec des couleurs magnifiques. Chaque page est variable selon le personnage qui s'exprime.
Rien ne va plus dans la société. Beaucoup de chômage et de pauvreté, les gens sont traités comme des bêtes. Un petit groupe de jeunes gens s'enferme dans la musique. le père de l'une des filles essaie de reprendre goût à la vie et d'écrire un nouveau roman. Un terroriste réussit à pirater une chaîne d'informations télévisée pour dénoncer la société de consommation et le pouvoir de l'argent.
Et au-dessus de ces gens, un être malfaisant, à la tête d'une importante industrie pharmaceutique, n'hésite pas à répandre un virus à travers le monde, rendant les gens dépressifs et les poussant peu à peu au suicide. Il espère obtenir des subventions supplémentaires de la part des politiciens pour trouver un nouveau vaccin. Pendant ce temps, les gens meurent.
Ce n'est pas gai, cela fait peur mais on veut savoir jusqu'où est capable d'aller l'auteur.
Une B.D. originale par le nombre de pages, presque 400.
Merci Babelio pour le concours de cette masse critique. Une belle découverte.
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Pleurer des larmes de sang...

[Résumé] Aujourd'hui est un beau jour pour mourir est un thriller d'anticipation dense et foisonnant…

Porté par une pagination généreuse, des dialogues percutants, un trait nerveux et incisif en parfaite osmose avec le propos, ce récit choral de Colo s'avère remarquablement orchestré… Avec une narration partagée parfaitement maîtrisée, l'auteur nous conte le quotidien d'une poignée d'hommes et de femmes dans une Espagne en proie à une crise économique sans précédents sur laquelle allait s'abattre un virus mortel… Musiciens, politiques, tueurs, écrivains, terroriste, restaurateur borgne et PDG sans scrupules s'invitent dans ce récit d'anticipation glaçant sur fond de libéralisme outrancier…

Pour son premier album, Colo fait montre de ses talents de conteur et de dessinateur en signant un petit bijou du neuvième art dont nous vous recommandons chaudement la lecture…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Décontenancé.

Attiré par la quatrième de couverture, je me suis lancé dans cette lecture sans savoir à quoi m'attendre. Et j'ai été surprise par bien des choses, tout d'abord par la multitudes d'histoires et de thèmes abordés au sein de cet unique roman. Ca fait beaucoup si bien que par moment j'ai décroché.

Il y a des chapitres entiers qui ne m'ont pas du tout touché, et avec lesquels j'ai de me débattre sans savoir ou l'auteur voulait en venir.

Et puis il y a cette fin, qui est aussi énigmatique que le reste de ce récit et que je n'ai pas réussit à intégrer.

Malgré cela j'ai adoré les graphismes, certains personnages ainsi que leur dénouement et la plupart des thèmes abordés pas cet écrit.

Belle lecture à tous.
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Aujourd'hui est un beau jour pour mourir… ou pour découvrir la richesse émotionnelle imparable de Colo et sa vision d'un monde proche des abîmes
Inconnu au bataillon francophone il y a encore quelques mois, Colo trace son chemin par la grâce des Éditions du Long Bec (qui ont le nez fin, plus que jamais) et arrive par chez nous avec un roman graphique incroyable, intolérable tant il parle du monde noir qui nous entoure via des réflexes de science-fiction mais vivifiant par sa propension à remettre de la couleur, malgré tout, et à faire appel à nos sensations. Peut-être le coup de coeur ultime depuis le début de l'année. Aujourd'hui est un beau jour pour mourir, mais pas avant d'avoir lu cette tuerie qui reste en mémoire.

Résumé de l'éditeur : Dans un futur proche, le « Chuchoteur » est poursuivi par toutes les polices du pays. Son crime : il pirate les ondes de la principale chaîne de télévision pour diffuser des messages à destination d'une population selon lui trop docile à l'égard de ceux qui détiennent pouvoir et argent. Qui est cet homme qui éveille les consciences des uns et heurte les susceptibilités des autres ? Un des membres d'un groupe de rock qui cherche désespérément à enregistrer sa première maquette ? Un écrivain en panne d'inspiration ? Un assassin impitoyable au service d'un grand groupe pharmaceutique ? Un autre protagoniste de ce récit « chorale » ? Lorsqu'un mystérieux « virus de la dépression » se propage sur une bonne partie de la planète (les personnes infectées se mettent à pleurer des larmes de sang quelques instants avant leur mort), les autorités préfèrent faire une priorité de la capture du « Chuchoteur », le terroriste informatique…

D'une station polaire qui subit le remake de The Thing au centre-ville d'un Madrid bientôt décimé, sans compter tous les écrans qui sont autant de portes ouvertes sur le monde. Profondément espagnol mais aussi profondément universel, Aujourd'hui est un beau jour pour mourir est une succession de planches ouvertes sur le monde d'aujourd'hui et de demain. Catastrophique.

Prenant comme concept et prétexte, la trop souvent utilisée ces derniers temps (qui courent) épidémie bactériologique qui sert les uns et accable les autres, Colo se débarrasse bien vite des clichés du genre pour bâtir une histoire solide, profonde, psychologique et sans héros. Mais à plusieurs voix qui se débattent, se faisant entendre ou pas. Des hommes et des femmes qui se parlent entre eux ou simplement à eux-mêmes dans un milieu qui compte désormais plus de prédateurs et requins que d'alliés. À plusieurs niveaux, les histoires d'amour, la course au profit, la quête idéologique ou artistique, l'extinction des feux civilisationnels ou encore la survie, la seule qui compte quand on a tout perdu.

Et encore… Parce que l'épidémie qui court est due à un virus qui cristallise tous les symptômes de la dépression. La tristesse, l'impression de solitude, de ne servir à rien, qui mène à l'inévitable soustraction à la vie, de gré ou de force, quitte même à entraîner les autres avec soi dans les bras de la mort.

Dans Aujourd'hui est un beau jour pour mourir, comme dans un laboratoire à ciel ouvert et aux portes de l'antre du diable… humain, Colo tire le pire et le meilleur de ses (nombreux) personnages rassemblés au chevet d'eux-mêmes et d'un monde qui va mal : un aveugle qui aime la peinture surtout quand elle est à l'envers, un chômeur qui rêve de sortir son album avec son groupe engagé, un vieil écrivain qui lutte avec les idées qui ne le sauvent pas de la page blanche, un riche patron d'une usine à vaccins (ou à catastrophes ?), un serial-killer d'une froideur extrême, un chercheur qui était bien mieux en Amazonie que dans ce territoire urbain et bien plus bestial…

Un monde d'hommes dans lequel les femmes trouvent une place idéale qu'elles investissent de sensibilité, confidentes et actrices des plus beaux moments de ce roman graphique violent, frontal mais animé de bonnes intentions, d'un sursaut vénérable et obligatoire si l'on veut encore longtemps vivre sur la Terre.

Puis, parmi tous ces personnages qui coulent ou surnagent, il y a le Chuchoteur. Une sorte d'héritier de V qui étale sa culture en piratant les ondes et appelle à l'éveil des consciences, remuant ce qui fait mal pour mieux trouver la lumière malgré le pessimisme qu'on pourrait lui prêter. Après tout, c'est lui qui conclut toujours ses interventions par « Aujourd'hui est un beau jour pour mourir ». Sonnant l'heure des combats, aussi. Colo lui garantit l'anonymat, le traque, fait semblant d'en faire la quête ultime de son ouvrage mémorable avant de le dépasser, de bifurquer. Résolument, ce que l'auteur raconte et ce à quoi il participe (dans le final, impliquant un peu plus son ressenti, ses aspirations, ses doutes et ce en quoi il croit) dépasse tous ces personnages malmenés et qui ne seront que très peu à survivre.

Avec une patte proche de ce que peut faire un Christian de Metter, Colo se révèle autant dans le texte que dans le dessin, et dans cet ensemble qui prend toute sa puissance. Oeuvre à charge autant qu'à décharge (plus loin que celles des policiers ultra-violents qui, là encore, font échos aux dernières actualités), ce pavé de près de 400 pages fait appel à l'humanisme et remet la Culture et toutes ses transpositions au centre des débats et de la survie. Par un livre pas fini mais infini, par une chanson gravée à l'arrache, par une culture cinéphile folle, par la connaissance d'une Histoire qui se répète et dont les anecdotes peuvent être détournées (comme dans ce jeu du mensonge et de la vérité quotidien entre une des héroïnes et son barman borgne).

Touffu, feuillu, diffus, dans une jungle de verre éclaté en mille morceaux, Colo interroge ce qui nous fait vivre, ce à quoi on carbure, (re)définissant le bonheur, déboussolant pour ne pas perdre le nord, éclairant nos parts sombres. Semant, surtout, des rendez-vous au fil des pages, nourrissant l'attachement à ses personnages qui sont comme ils sont. C'est d'une richesse et d'une émotion inouïes.

On ne remerciera jamais assez les Éditions du Long Bec pour leur engagement et leur volonté d'aller chercher des oeuvres différentes mais faisant sens, quitte à les traduire. Cet album-là, avec une couverture comme une alarme, est puissant et volontaire en est sans doute la plus belle réussite. La plus percutante. On a l'impression que Colo y a mis tout mais a encore des choses à dire. On a hâte et on espère que cet album en français ne sera pas un one-shot.

PS : Plus qu'à retrouver le CD composé par Hielo Rojo (le nom du groupe présent dans le livre) pour accompagner l'album dans sa version espagnole.
Lien : https://branchesculture.com/..
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