Philippe a envie d’aller le rejoindre mais la pudeur le retient. Son jeune frère demeure un mystère pour lui ; c’est étrange de connaître quelqu’un si bien et si mal à la fois.
Il y avait un artiste, un ingénieur doublé d'un homme d'affaires, il fallait bien qu'il y ait un bon à rien.
En général, leur père faisait le premier pas, il ne supportait pas la moindre brouille entre eux et, dès qu’il le pouvait, il attrapait sa main à son passage et embrassait le bout de ses doigts. Toute la délicatesse de cet homme pudique s’exprimait dans ce geste. Leur mère se déridait aussitôt, c’était magique.
Rien n’a depuis qu’il s’est assis seul à cette table mais en se faisant embarquer au cœur du trio reconstitué, Stan ressent une joie qu’il accueille et il se laisse porter.
Ce matin, la douleur l’emporte, le tourbillon noir s’est transformé en ouragan, pour finalement laisser la place à un grand vide. Ce qui s’est produit était prévisible, mais la rupture a tout de même la brutalité de l’inattendu et lui a coupé les ailes.
Il leur voue un amour pur, inaltérable et a l'impression de deviner toutes les nuances de leur âme, mais leur relation n'est pas exempte de non-dits. Et depuis qu'ils sont réunis ici, son regard sur son cadet évolue ; il l'a toujours trouvé si fragile, mais en s'éloignant de sa famille, il a peut-être trouvé la paix qu'ils ne connaîtront jamais.
La gaieté, ce n'est pas l'agitation permanente, (...) ce n'est pas la consommation effrénée à toute heure. Pour moi, la gaieté c'est la sérénité, la contemplation. Ca fait moins de bruit, mais c'est tout aussi bien.