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J'ai ouvert les pages de ce roman prometteur et je suis entré dans La Calanque de l'Aviateur.
Je voudrais vous parler d'une enfant qui perd l'usage de la parole après le choc de voir sa mère disparaître du paysage familial. Il paraît que cela arrive parfois et l'on n'y peut rien. Il faut attendre. Cette enfant grandit alors dans la ville de Nantes avec ses blessures non cicatrisées, cette enfant s'appelle Leena, avec deux « e »...
C'est une famille qui est partie en lambeaux après la fuite de la mère, Sheenan, avec deux « e ».
Je voudrais vous parler des mots de Leena, ces mots qu'elle découvre dans son silence, ces mots qu'elle rencontre dans les livres, ces mots qu'elle pose sur ses blessures. À cela, nous pourrions dire que Leena nous ressemble un peu...
Je voudrais vous parler de l'histoire de Leena, quelques temps plus tard, longtemps après. Son père Blaise est mort peut-être de chagrin.
Le frère unique Jeep, avec deux « e », a continué de brûler ses ailes. Puis il est parti aux États-Unis jouer du jazz, sa passion, déployer les ailes qui lui restaient et les frôler avec la musique d'autres oiseaux, tel que The Bird.
Leena a grandi, elle a continué de souffrir en silence et de s'émerveiller des mots qu'elle collectionnait comme des coquillages ramassés sur le bord d'une plage. Leena est demeurée mutique toutes ces années.
Puis elle a rebondi sur ce rêve étonnant, à la fois projet professionnel, projet de vie, en rachetant une vieille mercerie dans un village à l'ouest du Cotentin. La mercerie, ce n'est pas trop son truc, alors de fil en aiguille, car le lieu s'y prête, elle décide d'en faire une librairie, mais pas que...
Elle en fera un lieu de vie, une sorte de refuge, une maison des livres où les mots seront souverains, un lieu où bâtir un monde poétique. Un lieu à part. Une maison des livres, et non une maison avec des livres, où il fera bon pousser la porter et venir les lire, les emprunter, les acheter, discuter, se disputer, s'enchanter...
Un lieu d'échanges avec des huîtres, du vin blanc et de la fine.
Elle surprend les gens du cru, d'autres s'attachent à elle spontanément. Elle ne sait pas encore qu'elle va tomber amoureux d'un homme qui habite les lieux, les murs, un certain Hugo, ou plutôt son âme, un aviateur de la première Guerre mondiale qui fut une gueule cassée, fils de boulanger, père de la vieille mercière qui tenait la boutique, et qui va, contre tout attente, lui céder son trésor...
Je suis entré dans ce roman avec de la lumière qui se faufilait entre mes doigts au fur et à mesure que je dépliais les pages de cette histoire.
Leena parle avec son corps depuis que les mots se sont refermés dans sa voix d'autrefois, cette voix dont elle a peut-être perdu la mémoire. Sur la plage, elle trace des dessins forcément éphémères avec ses pieds nus. Peut-être écrit-elle des mots ? Il faudrait être un oiseau, un nuage, ou bien un aviateur pour le savoir. Elle seule le sait...
Moi aussi cependant puisque je vous en parle. Je crois bien que ce jour-là si j'avais eu des ailes je me serais jeté de la falaise d'où je l'observais.
J'ai pensé aux récits d'Antoine de Saint-Exupéry, évoquant ces avions qui surgissaient de la nuit et qu'on guidait par des feux dressés sur des rectilignes tracées au sol.
La Calanque de l'Aviateur invite à la joie, à l'hymne des mots, à la tendresse, mais à la résilience aussi, le pouvoir réparateur des mots, à l'endroit qu'il faut guérir, jeter des mots sur des plaies béantes pour les cautériser...
C'est une magnifique histoire de douleurs et de renaissances, peuplée d'une palette de jolis personnages atypiques et attachants, parmi lesquels de dresse la figure d'une soeur et d'un frère que la vie, ses chagrins et ses ronces ont séparés.
Le récit avance et s'étale sur 380 pages qui accueillent, comme des fleurs tombées d'un arbre, de courts poèmes parfois de la taille d'un haïku. C'est beau et on a envie de les noter sur un petit carnet, de les partager à des amis.
Mais voilà, brusquement je me suis un peu lassé de cette lecture. J'ai trouvé que le récit s'éternisait, que la narration se perdait dans un désordre où je ne retrouvais plus mes pas, où l'écriture toute poétique qu'elle était, prenait de plus en plus l'allure d'un exercice de style beaucoup trop chargé. 380 pages alors que 180 auraient suffi... Ces petits poèmes aériens, aérant le texte comme des fenêtres qui, à force de légèreté et de vertige recherchés dans le récit, ont fini par m'agacer, de sorte que je suis resté à l'histoire... J'ai eu l'impression d'être davantage dans une librairie à lire de jolies phrases suspendues sur les murs qu'emporté par le chavirement d'une histoire et de ces personnages fous.
Ce sont trop de pages qui auraient pourtant offert l'espace suffisant pour nous faire effleurer mieux l'aspérité de tous les personnages de ce roman. Avec 180 pages sans fioritures et allant à l'essentiel, perçant le coeur comme une vrille, Anabelle Combes en aurait fait un quasi chef d'oeuvre. Perçant le coeur, oui mais lequel ? Celui des personnages ? le nôtre aussi sans doute, sinon nous n'existerions pas...
Il y a eu pour moi, lecteur, cet instant déchirant où je tenais encore les doigts fragiles de Leena dans ma main et déjà je voyais que je ne cherchais plus à la retenir dans ces vents contraires plus forts que nous...
Je préfère les patchworks sur les lits et de préférence chez mes amies que chez moi...
Bref ! Ce roman est à la fois une belle promesse, avec deux "e" et un rendez-vous manqué, sans elle.

♫ Comme un avion sans aile
J'ai chanté toute la nuit ♫
♫ J'ai chanté pour celle
Qui m'a pas cru toute la nuit ♫
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« La Calanque est une maison des livres, des phrases et des idées »

Leena est une jeune femme mutique qui atterrit un beau jour dans un minuscule village pas loin de l'océan. En elle, des blessures indicibles, une faille, une plaie qui ne guérit pas. le pourquoi de tout ça, je l'ai découvert au fil de ma merveilleuse lecture.
Pour se reconstruire, elle a besoin de silence et de solitude. Son credo : « Ne pas marcher droit, jamais ». C'est une "sinueuse".
Ce roman est une ode aux mots, aux livres, à la nature, à l'amitié, à l'amour, à la résilience.
Un temps de lecture suspendu.
Je vous le recommande.
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Leena quitte Nantes et achète une vieille mercerie dans le Cotentin.
Jeep fuit et part aux-Etats-Unis.
Leena fera de son magasin un lieu magique, une librairie particulière où elle passera les mots et les phrases, elle la mutique.
Jeep découvrira le jazz et le saxo dont il deviendra expert
Leena et Jeep sont frère et soeur, tous deux meurtris par une douloureuse épreuve familiale.

Le titre ne m'avait pas spécialement inspirée.
Et finalement il n'y en n'a pas de plus approprié.
Mais que ce livre est beau !
Il est carrément magique.
L'histoire en elle-même est magnifique.
Mais que dire de l'écriture ?
C'est un enchantement, un pur bonheur.
J'ai dégusté ce roman, en savourant pratiquement chaque phrase.
J'ai pris mon temps comme rarement je le fais.
Tout est poésie, ensorcellement,.
délicatesse, sensibilité, humanité.
C'est un conte fascinant, envoûtant.
J'ai été plus que sensible à Leena, à sa passion des mots, des phrases, des livres, à sa personnalité extraordinaire.
Et Jeep a été loin de me laisser indifférent dans son parcours plus chaotique, dans sa quête familiale, dans sa renaissance par la musique.
La maison de Leena est un personnage à part entière, un lieu subjuguant où elle retrouve l'âme et la force d'Hugo, aviateur de la première guerre mondiale
Littérature et musique se rejoignent pour que frère et soeur retrouvent enfin le goût de vivre.
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Le personnage central est Leena, jeune femme au lourd passé l'ayant rendue silencieuse. Elle décide de rebondir dans la vie en investissant dans l'achat d'une mercerie assez délabrée qu'elle va retaper de fond en combles.
Dans cette aventure, elle va rencontrer certaines personnes qui vont redonner du sens à sa vie. de cette mercerie, elle en fera une librairie au concept un peu particulier où chacun peut trouver une façon d'exprimer son amour pour la littérature, les belles phrases à lire et à écrire.
Ce chemin de reconstruction va la mener jusqu'à son frère qu'elle a perdu de vue et qui se trouve loin d'elle en Amérique.
L'optimisme et le courage sont les valeurs maitresses de chacun des personnages de cette histoire.
L'écriture est très recherchée, poétique voire philosophique par moment. Cet état de fait ralentit la lecture car on veut savourer ces belles combinaisons de mots mais en même temps la progression dans l'histoire est plus complexe. C'est ce que j'ai ressenti parfois, un déséquilibre dans le cheminement de l'histoire.
J'ai découvert cette lecture grâce à des lecteurs amis sur Babelio, je les en remercie.


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Leena va s'installer dans un village près de l'océan.
Elle a choisi d'acheter une maison qui a abrité une mercerie, et qui recèle un secret ( un trésor).
Elle porte en elle de grandes souffrances, la mort de son père, l'absence de sa mère, le départ de son frère.
Au fur et à mesure que se déroule le récit, les secrets se dévoilent, les mots se posent sur les blessures et les joies.
L'écriture d'Annabelle Combes est très originale, poétique, parfois déroutante.
Il y aura aussi Vivien et Gaspard, Alexandrine, Eliane, Armelle, et tant d'autres , qui accompagneront Leena dans sa nouvelle vie.
Puisque Leena va choisir de faire de cette boutique une librairie hors du commun, nous y sommes invités à lire ou relire des ouvrages qu'elle choisit pour nous.
Mais pourquoi ce titre et cette photo en couverture?
Découvrez ce livre hors du commun, c'est un petit trésor, dans lequel nous puisons une joie de vivre, un espoir, un souffle littéraire formidables.
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Peut on dire qu'un texte est raffiné, beau, spirituel et empreint de poésie ? Je pense. C'est en tous les cas une définition du texte d'Annabelle Combes, la calanque de l'aviateur. L'auteur est sans nul doute amoureuse des mots, des bons mots, des jolis mots. Elle est poétesse à ses heures. Un peu comme notre héroïne, d'ailleurs, silencieuse, mais qui décide d'acheter une vieille mercerie pour la réhabiliter en maison de phrases, un genre de librairie un peu particulier. L'achat de cette maison sera un peu comme un recommencement, l'occasion pour elle aussi de renouer avec son frère parti outre-atlantique...
C'est un joli roman, le texte est un peu particulier parfois, il peut déstabiliser, l'écriture aussi. Mais les écrits de la maison d'édition Héloïse d'Ormesson sont souvent de petits trésors littéraires. Une nouvelle fois, cela ne se dément pas !
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Très gros coup de coeur pour cette magnifique histoire ! L'écriture d'Annabelle Combes est sensible, riche, pleine d'émotion, élégante, poétique... et par moment, oui, magique.
Enfin un récit positif, plein d'espoir !
Une amoureuse des livres comme moi, qui écoute Kind of Blue de Miles Davis en bouquinant, ne pouvait qu'accrocher à un roman qui parle de se relever, de se retrouver, à travers et grace à des phrases d'écrivain, et du jazz.
J'ai parfois eu besoin de faire une pause dans ma lecture tant j'avais l'impression d'être littéralement entre ses pages.

À lire absolument !

#lecture #livres #chroniques #LaCalanqueDeLaviateur #AnnabelleCombes #EditionsHeloiseDormesson #Rentréelittéraire2019

Le quatrième de couverture :

Leena débarque un matin dans un village près de l'océan, avec, en bandoulière, la mort de son père, quelques tee-shirts blancs, un jean et des cahiers. Dans ce bout de monde délaissé, la jeune femme mutique achète une mercerie en ruines pour la réhabiliter en maison des phrases : une librairie d'un genre un peu particulier...

Et lorsqu'au cours des travaux, Leena découvre un trésor caché depuis des décennies, elle tient le fil pour renouer avec son frère, parti outre-Atlantique remonter le cours de leur histoire familiale.

De sa prose poétique envoûtante, Annabelle Combes tisse le roman universel des douleurs intimes et des renaissances à travers les parcours de deux égarés.
La Calanque de l'Aviateur est un ravissement, une ode aux mots qui bouleversent et élèvent, à cette force créatrice qui vous tient debout.
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Il a été très difficile pour moi de me mettre dans cette histoire ce n'était peut-être pas le moment ou j'en attendais trop.
je ne suis pas très littéraire oui il y a de très jolie phrase mais pour moi ce récit traine un peu.
De jolies descriptions , une recherche de poésie, de nombreux thèmes plein de réflexions sur la vie( mais je n'ai pas totalement adhérer) font la richesse de ce roman.
Les recours dans le passé mon un peu perturbée .
Peut être un jour je le relirai car je suis persuadée d'être passée à coté

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beau style mais compliqué comme l'histoire dans laquelle tout se
mélange ...
Il faut tâcher de ne pas lâcher pendant 380 pages mais
pas facile ...
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Une belle histoire que celle de Leena qui devenue mutique après le départ de sa mère alors qu'elle était enfant, décide de quitter sa vie et sa ville de Nantes après le décès de son père.
Jeep son frère quant à lui a aussi déserté, parti vivre dans les paradis artificiels de la poudre blanche, et surtout parti aux USA sur les traces de leur mère.
Leena achètera un vieil immeuble, une ancienne mercerie fermée depuis le décès de sa propriétaire il y a 20 ans, dans un tout petit village du Cotentin, là où le bout de la rue est en fait l'Océan.
Leena veut y ouvrir, non pas une librairie mais une maison des mots, où chacun pourra venir prendre et donner son amour des livres et des écrivains.
Jusqu'au jour où Leena découvrira le trésor de la maison, la maison d'Hugo l'ancien propriétaire, aviateur pendant la Grande Guerre et qui en reviendra la « gueule cassée ».
La maison des mots pourra-t-elle guérir Leena ?
Et le voyage de Jeep sur les traces de leurs ancêtres amérindiens pourra-t-il le guérir lui aussi et le ramener auprès de Leena ?
Un très joli livre écrit tout en douceur.
Bel hommage à l'amour de la littérature.
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