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Ca commence un peu comme une ballade nostalgique, la bibliothèque du père qui vient de mourir, les photos et les premiers souvenirs d'enfance... Béatrice Commengé se remémore cette maison à Alger, rue des bananiers, dont ses parents et elle occupaient le rez-de-chaussée, les trois arbres du petit jardin, et la rue à laquelle on accédait par un escalier, cette rue qui se trouvait donc à l'horizon et qui promettait tant de découvertes et d'aventures... Béatrice Commengé est née en 1950, après la seconde guerre mondiale, la dernière disait-on, à l'époque où les premiers troubles ont commencé en Algérie. Son enfance, c'était d'abord ses amies, ses vacances dans le sud-ouest de la France et les voyages en bateau qu'elle adorait, le cinéma, les promenades, la famille, cette famille dont elle reconstitue le passé colonial, les ancêtres venus de la campagne française cherchant du travail, de l'aventure, une autre identité.
Elle entend, au loin, les rumeurs d'attentats, de révoltes mais sa vie continue tranquillement.
Puis, peu à peu, ces rumeurs se font plus proches, et puis Béatrice grandit, aussi, et sa vie commence à se mêler à l'Histoire de l'Algérie avec un grand H et le rythme du livre se fait plus soutenu, jusqu'à ne plus penser qu'à ça, l'Histoire de cette Algérie colonisée, transformée, dépossédée, malmenée.
L'autrice nous raconte cette histoire personnelle avec douceur, calme, mais l'émotion sourd dans les mots, ainsi qu'un questionnement, une culpabilité en filigrane, celle de cette famille dépassée par les événements et par cette Histoire qu'ils n'ont pas vu venir, à tort ou à raison.
Un très beau roman, sobre, authentique et touchant, merci à Babelio et aux éditions Verdier, basées dans l'Aude.
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Entre manuel d'histoire, album de famille, guide touristique et recueil littéraire, ce livre fait le portrait du pays qui a nourri l'enfance de Béatrice Commengé. Ce pays c'est "l'autre France", celle de l'autre côté de la mer, l'Algérie qu'elle a quittée à l'âge de douze ans.
Guidé par par une écriture sobre et classique , on suit le fil rouge de l'histoire familiale pour traverser l'histoire politique du pays, de sa conquête par l'armée française à son indépendance. L'ouvrage balaie ainsi cent trente ans, depuis l'arrivée de l'arrière grand-mère de l'auteure sur le sol algérien jusqu'à son propre départ en 1962.
Riche d'informations variées mais un peu sec de ton, l'historique l'emportant sur l'intime, le texte aurait gagné à être agrémenté de quelques unes des photos auxquelles l'auteure fait allusion afin de compenser le manque de chaleur et donner plus de substance aux lieux et personnages évoqués.
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"La rue des Bananiers n'est pas une rue où l'on s'amuse,c'est une rue où l'on est heureux" Albert Camus.
Et c'est cela que l'auteure,Béatrice Commengé a vécu,elle était profondément heureuse dans cette rue proche du centre ville d'Alger et de ses cinémas qu'elle affectionnait.Dans cette rue,elle a découvert l'amitié,et vivait avec ses amies issues des trois communautés
"nous passons des heures,assises par terre à manger des olives vertes et noires et boire de la limonade blanche".Tous ses souvenirs reviennent lorsqu'au décès de son père,Louis,ancien instituteur en Kabylie,puis enseignant à Boufarik ,elle redécouvre "la bibliothéque d'Algérie"qui a envahit toute la maison."Elle n'héritait pas seulement d'un amoncellement de livres,mais d'une oeuvre".Elle,qui a douze ans"pensait l'avoir quittée sans regrets,cette terre de l'enfance" se retrouve plongée dans ses souvenirs,dans son histoire familiale et sa généalogie.Nous découvrons dans ce livre émouvant l'histoire de l'Algérie française,mélange d'aventure,de conquête et de progrés,à travers la vie de ses ancêtres qui ont débarqué sur le sol algérien vers 1860 pour des motifs différents. A partir de recherche dans la bibliothéque de son père,les albums photos de sa mère et sur internet,l'auteure arrive à retracer son histoire familiale qui s'entrelace avec l'histoire de l'Algérie française.Si,ses arrières grands-parents ont vécu la conquête de l'Algérie et le début de la colonisation,Béatrice Commengé a vécu la fin de cette Algérie et sa jeunesse est mêlée à celle-ci.L'écriture est subtile et touchante,l'auteure nous conte son histoire par petites touches tel un peintre.
Je remercie Masse Crique pour la découverte de ce roman que j'ai aimé.
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Merci tout d'abord à Babelio et aux éditions Verdier, grâce à qui j'ai pu lire ce livre à l'occasion de la dernière Masse critique. J'avais choisi de mettre "Alger, rue des Bananiers" dans ma sélection, car, ma mère ayant quitté l'Algérie en 1962 à l'âge de 10 ans, c'est un sujet qui me tient particulièrement à coeur.
Béatrice Commengé reconstitue son histoire familiale, depuis ses aïeux arrivant d'Ariège pour débarquer dans cette Algérie française, jusqu'à ses souvenirs de petite fille, au moment où commencent les "événements", mot en vigueur alors pour désigner ce qui n'est ni plus ni moins qu'une guerre.
Moi qui ai entendu parler de Kouba, d'Hussein Dey, du jardin d'essai, par différents membres de ma famille (beaucoup aujourd'hui disparus), j'ai retrouvé tous ces noms de lieux dans le livre. Dans un style plutôt austère, les images surgissent cependant, la couleur blanche des bâtiments, les néfliers, la mer qu'on aperçoit depuis les hauteurs du quartier.
J'ai cependant regretté de ne pas m'attacher outre mesure aux personnages : les ancêtres de l'auteur sont présentés par touches, de façon émaillée à travers le récit mais sans vraiment prendre l'épaisseur de héros romanesques. En revanche, les différentes phases de la guerre et l'engrenage de la vengeance entre les deux camps menant au départ définitif de la famille sont particulièrement bien évoquées. Plus que jamais et avant qu'il ne soit trop tard, ce livre m'a redonné envie d'interviewer des personnes de ma famille sur leur quotidien à Alger.
Enfin, je sais qu'un autre livre sur l'Algérie française est sorti en septembre, "le tailleur de Relizane", ce sera une de mes prochaines lectures.
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Vient de paraître aux Editions Verdier ce récit de Beatrice Commengé : Alger, Rue des Bananiers. Je viens d'en terminer la lecture et il ne pouvait que m'intéresser puisque dans ce récit, Béatrice Commengé qui est né en Algérie très peu d'années après moi ,revient sur l'histoire de sa famille et de son implantation en Algérie avec les débuts de la présence française. L'intérêt véritable est qu'elle réussit à mêler son histoire familiale évidement complexe comme le sont beaucoup d'histoires familiales et la grande histoire de la colonisation sur laquelle elle porte , avec le recul ,un regard juste en n'occultant aucune des fautes et des crimes commis par la France dans cette opération.

Cette analyse c'est ce qu'elle fait maintenant, arrivée dans l'âge adulte, mais le recit est aussi le rappel de ce dont elle se souvient alors qu'elle n'était dans ce quartier d'Alger sur les hauteurs qu'une petite fille de huit a onze ans: les odeurs, les jeux de l'enfance dans ces rues alors si tranquilles, les escapades en ville, dans les cinémas , sur les plages des alentours, les amitiés d'enfance sans distinction dans ce quartier entre les différentes composantes de la population, l'école puis le lycée Fromentin. On la suit des années tranquilles et heureuses jusqu'au jours plus sombre et au départ définitif. Je retrouve dans ce qu'elle écrit tellement de mes propres souvenirs! Je suis heureux aussi d'y retrouver Albert Camus, cité plusieurs fois et notamment par le rappel de son séjour des années auparavant dans le même quartier dans la fameuse :"Maison devant le monde" , la maison Fichu qui fut pour Camus la maison du bonheur et que j'ai longtemps cherché à situer et qui est, ici, très bien décrite et située.

Les amoureux d'Alger reconnaîtront beaucoup d'endroits et seront heureux d'y voir évoquer la vie d'alors qui, pour beaucoup, fut pour beaucoup une vie heureuse.

Il y a donc de la nostalgie mais sans pathos et sans s'appesantir avec une forme de légèreté
Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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Alger, rue des Bananiers, de Béatrice Commengé (éd. Verdier) : un récit sur l'enfance de l'auteure à Alger, sur la colonisation française puis la lutte pour l'indépendance, dans une langue fluide, un style subtil et doux, pour évoquer tant la beauté que la mort (heureuse), Camus ou encore les premières séances de cinéma... j'appelle cela de la littérature, de la grande même.
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L'Algérie française racontée par une enfant, puis une préadolescente. Lumière d'Alger, amitiés d'enfance, guerre qui ne dit pas son nom...
Dommage que l'on se perde dans la généalogie des deux branches familiales qui alourdit le propos.
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"La rue des Bananiers n'est pas une rue où l'on s'amuse,c'est une rue où l'on est heureux" Albert Camus.
Et c'est cela que l'auteure,Béatrice Commengé a vécu,elle était profondément heureuse dans cette rue proche du centre ville d'Alger et de ses cinémas qu'elle affectionnait.Dans cette rue,elle a découvert l'amitié,et vivait avec ses amies issues des trois communautés
"nous passons des heures,assises par terre à manger des olives vertes et noires et boire de la limonade blanche".Tous ses souvenirs reviennent lorsqu'au décès de son père,Louis,ancien instituteur en Kabylie,puis enseignant à Boufarik ,elle redécouvre "la bibliothéque d'Algérie"qui a envahit toute la maison."Elle n'héritait pas seulement d'un amoncellement de livres,mais d'une oeuvre".Elle,qui a douze ans"pensait l'avoir quittée sans regrets,cette terre de l'enfance" se retrouve plongée dans ses souvenirs,dans son histoire familiale et sa généalogie.Nous découvrons dans ce livre émouvant l'histoire de l'Algérie française,mélange d'aventure,de conquête et de progrés,à travers la vie de ses ancêtres qui ont débarqué sur le sol algérien vers 1860 pour des motifs différents. A partir de recherche dans la bibliothéque de son père,les albums photos de sa mère et sur internet,l'auteure arrive à retracer son histoire familiale qui s'entrelace avec l'histoire de l'Algérie française.Si,ses arrières grands-parents ont vécu la conquête de l'Algérie et le début de la colonisation,Béatrice Commengé a vécu la fin de cette Algérie et sa jeunesse est mêlée à celle-ci.L'écriture est subtile et touchante,l'auteure nous conte son histoire par petites touches tel un peintre.

Opinion :
roman très nostalgique d'un temps passé. J'ai aimé cette recherche de racines et cette enfance tout en parfums et couleurs dans la rue à Alger. On est un peu perdu dans les allers retours de la famille dans le bled et Alger.
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Un sujet tentant quand on connait l'Algérie, mais déception au final. Les références historiques relatives à la colonisation sont minces. L'écriture est désordonnée, et il faut attendre les dernières pages pour qu'enfin un peu d'émotion transparaisse. Travail de recherche personnel, respectable mais difficile à partager
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