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Ségou. Grande ville le long du fleuve Niger entre Tombouctou et Bamako.
Fin du XVIIIe : Segou est la capitale du royaume du même nom, où vivent les Bambaras, peuple noir, polythéiste.
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L'auteure va entreprendre une grande et passionnante saga familiale autour d'un père (un grand notable) et ses 4 fils pour nous décrire l'Histoire de ce royaume, la vie quotidienne à cette époque.
Typiquement le genre de roman que j'adore : j'ai été embarquée par l'histoire des 4 frères, j'ai découvert l'Histoire de ces contrées. Passionnant et instructif !
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4 frères. 4 aventures. 4 vies bouleversées par L Histoire.
Si vous voulez savoir comment l'Islam s'est implanté dans le Mali d'aujourd'hui, allez-y vous découvrirez plein de choses. Si vous voulez en apprendre plus sur ces anciens esclaves d'Amérique du Sud revenant sur leur terre natale, pareil !
A noter que les femmes ne sont pas mises de côté, au contraire elles ont une place centrale.
Les rites, la culture sont détaillés. On partage avec plaisir les repas des personnages. On découvre aussi les traditions familiales, le mépris envers d'autres groupes ethniques....
Vraiment le genre de livre qui me plait !
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Ce livre est à la fois un récit historique mais aussi un incroyable voyage qui vous fera découvrir évidemment le Mali du XIXe, mais aussi Fès, le Brésil.
Et la violence pour imposer une religion.......
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A noter que j'ai commencé le 2e tome avec plaisir. Livre coupé en 2 plus pour des raisons éditoriales ou de facilité pour le lecteur vue l'épaisseur finale de cette saga.
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Ségou est une immense fresque qui raconte l'Afrique de l'Ouest, essentiellement au XIXe siècle. Cette région du monde magnifique, aux cultures et aux traditions riches et millénaires est souvent négligées, tant dans la littérature que dans l'actualité. L'autrice Maryse Condé, bien qu'originaire de la Guadeloupe et ayant fait une partie de sa scolarité en France, voyage et travaille une dizaine d'année en Côte d'Ivoire, en Guinée, au Ghana, au Sénégal. Même de retour en Occident, elle continue à s'intéresser à cette région du monde. Et c'est sans doute ce qui lui inspira Ségou.

Le premier tome de cette saga s'intitule Les murailles de terre. Il raconte le déclin de l'empire des Bambaras, l'ordre ancien renversé par des dissensions internes (intrigues de palais) mais surtout la progression de l'islam et du christianisme ainsi que le colonialisme et l'esclavagisme (traite négrière et déportation outre-Atlantique).

La famille Douskila est au coeur de cette grande saga, au coeur également des thèmes mentionnés plus haut. le fils aîné Tiékoro Traoré se convertit tôt à l'islam et sera persécuté pour cela. En effet, pour le fils d'un grand dignitiaire dans une société aux croyances fétichistes, c'est osé. le deuxième frère est capturé par des esclavagistes et transite par le Nigéria avant d'être vendu au Sénégal. Par la suite, il s'embarque pour le Brésil, travaillant dans une fazenda. Quant au troisième, Malobali, il se fait mercenaire dans l'empire Ashanti. Un autre frère, fils d'une esclave, exerce différents métiers qui le font voyager dans la région, même jusqu'au Maroc.

Ainsi, la fratrie voyage dans toute l'Afrique de l'Ouest et dans des régions où les populations locales se sont retrouvées par la suite, souvent malgré elles. Beaucoup d'aventures, beaucoup de souffrance également. Je crois que c'est la meilleure façon de résumer (à l'extrême) ce roman dense sans le dénaturer.

Les murailles de terre est un roman de fiction, toutefois, il incorpore beaucoup d'éléments historiques. Par exemple, le voyage de l'explorateur Mungo Park, la présence des officiers et des signares (femmes métis) à Gorée et Saint-Louis (au Sénégal), la montée en puissance d'El Hadj Omar et de son empire toucouleur.

L'intrigue est certes pertinente et accrocheuse. le rythme est très rapide, il se passe beaucoup, vraiment beaucoup de choses. Aussi, le mode de vie des gens des différents peuples (bambaras, peuls, wolofs, ashantis, yorubas, etc.) est très bien décrit. J'arrivais facilement à les imaginer dans ma tête, à les différencier les uns des autres. Pour nous aider, plusieurs notes de bas de page ainsi que, à la fin, des notes historiques et ethnographiques (afin de pousser notre compréhension sur plusieurs éléments effleurés dans le roman). Aussi, des cartes et un arbre généalogique présentant la fratrie, mais aussi leurs épouses, leurs enfants et leurs petits-enfants. Très utile!

Toutefois, si Les murailles de terre permettent de reconstituer une époque, un petit je-ne-sais-quoi m'agaçait tout le long de ma lecture. Je n'arrivais pas à me sentir complètement investi dans l'histoire de ces trois frères et cela malgré un début prometteur. Je mets ça sur trois facteurs. le premier, c'est que tout déboule rapidement (à mon goût), avant que l'on ait eu le temps d'assoir les personnages. le deuxième, ce sont les sauts dans le temps, ce qui se produit à plusieurs endroits. Tout d'un coup, un, trois, cinq ans se sont écoulés, à peine une phrase ou deux pour signaler que la narration est propulsée de l'avant. Par exemple, alors qu'il se trouve encore à Tombouctou, Tiékolo songe à prendre pour épouse Nadié sa concubine, malgré son rang inférieur. le chapitre suivant, ils sont mariés, parents de trois enfants et de retour à Ségou. When did that happen! Au début, je croyais avoir sauté des pages, avoir été dans la lune, d'autant plus que parfois l'on passe des aventures d'un frère à celles d'un autre. C'était mélangeant, et pas rien qu'un peu.

La troisième raison rejoint un peu la première : plusieurs personnages secondaires sont peu exploités, décrits seulement de manière superficielle, avec une certaine distance. Ça va pour des individus qui ne font que croiser la route des protagonistes mais certains tiennent des rôles importants (comme les différentes épouses ou les dignitaires du royaume de Ségou). Pourtant, l'auteure en fait peu de cas et plusieurs sont expédiés (pour ne pas dire tués) très rapidement une fois leur utilité dans l'intrigue finie. J'aurai aimé avoir la chance de les comprendre mieux, d'apprécier leurs tourments intérieurs. Ceci dit, avec déjà deux tomes de presque 500 pages en grand format, cela aurait sans doute fait déborder cette histoire déjà complexe.

Dans tous les cas, j'ai bien aimé Les murailles de terre, un roman captivant qui m'a fait découvrir davantage l'histoire de cette partie du monde.
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Ce roman relève les quatre événements qui se sont passées et qui ont mis l'Afrique en ébullition : l'influence de l'esclavage, l'influence de l'Islam, l'influence du christianisme et l'influence du colonialisme. La famille de Dousika Traoré souffre durant des générations à cause de ces influences sur les habitants de Ségou. La souffrance de la famille Traoré symbolise la souffrance de tout le continent africain et la complexité à résoudre les problèmes qui ont duré plusieurs générations.
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Vous aimez les grandes fresques historiques et les destinées familiales? Vous aimez la littérature caribéenne et africaine? Alors ce livre devrait vous plaire. Mais c'est aussi un livre de Maryse Condé (mon premier). Alors il ne se contente pas du plaisir de raconter, même si ce plaisir est grand. Il est traversé aussi par de grandes questions et il explore les racines des situations actuelles.
Le personnage principal est une ville, Ségou, sur le fleuve Niger. Elle est peuplée en majorité de Bambaras, qui pratiquent les religions traditionnelles africaines. Mais ne vous imaginez que le lecteur y restera cloîtré tout au long du livre. Vous parcourrez toute l'Afrique de l'Ouest de Fès à Porto Novo ou Cape Coast, et même au Brésil, au gré des aventures de Dousika et de ses descendants. Et chemin faisant, l'on est pris dans l'expansion de l'islam, le développement des colonisations anglaise et française, la traite négrière, et toutes les réalités de la vie en Afrique de l'Ouest au 19e siècle. Maryse Condé n'élude pas toute l'implication des Africains dans le jeu de ces situations nouvelles et c'est ce qui est passionnant dans Ségou. On apprend un bon bout d'histoire et on a toujours envie d'en savoir plus. En même temps, les personnages ont une épaisseur, il sont faits de désirs, de chair et de sang, ils sont les héritiers de leurs ancêtres, qu'ils interrogent régulièrement pour faire face aux bouleversements. Et bien sûr le point de de vue des femmes n'est pas oublié. Les événements sont souvent perçus de leur point de vue. C'est un roman complet, prenant, riche, fascinant, qu'on ne lâche pas facilement. Avis aux amateurs!
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Énorme coup de coeur que la découverte dans les années 80 de cette saga de Maryse Condé.

C'est la magnifique fresque de l'Afrique d'avant, celle de ses royaumes et de ses peuples, de leurs premières rencontres avec l'Islam puis l'occident, qui nous est magnifiquement présentée.

L'auteure mêle petite et grande Histoire en faisant surfer les destinés d'une poignée de personnages sur les tumultueuses vicissitudes historiques du continent.

A la fois, instructif, passionnant, épique, enchanteur, terrible et touchant.

En un mot inoubliable.
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C'est une grande épopée Segou de Maryse que j'ai lu il y a plus d'une quinzaine d'année mais que je n'ai jamais oublié.
J'aime même été influencé par elle parce que j'avais faire l'histoire à l'époque une fois à l'université alors que je n'étais qu'au collège.
Bref j'ai beaucoup aimé ce livre. Avec la perte de sa beauté, de sa tranquillité, de sa prospérité, l'Afrique devient la proie de l'esclavagisme et de la civilisation occidentale et arabe.
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Dans l'Afrique de la fin du XVIIIème siècle, Ségou est un royaume craint et respecté de ses voisins. Mais entre l'arrivée des Européens et l'avancée d'un Islam très différent de leurs croyances ancestrales il a sans doute vécu son zénith et un lent déclin va s'amorcer. Et ce crépuscule va nous être illustré par la noble famille Traoré dont quatre des fils vont s'éparpiller aux quatre vent par la force des évènements.
Un roman passionnant sur un continent rarement exploré par les romanciers. Plein de choses donc à découvrir tout en passant un très bon moment de lecture.
Lien : http://www.amazon.fr/review/..
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si vous voulez faire un voyage en Afrique et dans le temps je vous conseille de lire ces deux romans de Maryse Condé, guadeloupéenne, elle a longtemps vécu dans l'Afrique du Sahel, elle est professeur de littérature négro-africaine à l'université Paris IV
l'histoire se déroule à la fin du XVIIIe siècle, entre Bamako et Tombouctou - dans l'actuel Mali - un royaume florissant qui tirait sa puissance de la guerre.
Dousika Traoré, noble bambara proche du pouvoir royal, a quatre fils qui auront des destins opposés et souvent terribles.
entre la guerre sainte qui oppose l'Animisme et l'Islam et la traite des Noirs, Ségou est une fresque si riche et si diverse qu'on ne peut la résumer.
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Il s'agit du premier tome d'une saga épique se déroulant dans l'ancien royaume de Ségou (Mali actuel) qui retrace l'histoire des quatre fils du roi Dousika. C'est un roman riche qui touche à de nombreux sujets tels que la religion, l'ascendance, l'esclavage ou encore le métissage culturel. Il faut saluer un grand travail de recherche historique de l'auteur pour façonner ses personnages, elle qui a notamment vécu quelques années au Mali. Condé nous montre les ravages des campagnes d'invasions étrangères sur un empire Africain autrefois glorieux. On apprend énormément sur les anciens empires africains de la baie du Bénin et des différents groupes ethniques qui les composaient : les traditions agricoles, les modes de gouvernance, les croyances polythéistes et l'omniprésence des ancêtres et des sorciers pour prévoir l'avenir et agir en conséquence.

C'est une écriture très engagée et un plaidoyer contre l'intolérance et les préjugés raciaux. Les descendants de Dousika Traoré montre une résilience remarquable face au danger de voir s'effondrer toute leur culture ancestrale. Néanmoins, ils emprunteront des trajectoires très différentes. Ce roman intergénérationnel traverse les frontières de l'espace et du temps, et c'est un vrai régal. Je recommande vivement.
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pour ceux qui sont férus d'histoire africaine
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