Les Derniers Romantiques

Ce livre avait absolument tous les ingrédients pour me plaire. Une fratrie composée de trois soeurs (Reine la plus âgée, Caroline et Fiona) et d'un frère (Joe) dont on suit l'évolution sur toute une vie, depuis « la Grande Parenthèse » jusqu'à leur mort. Cette Grande parenthèse, moment de vie durant lequel ces quatre enfants, suite à la mort accidentelle de leur père encore jeune, sont complètement livrés à eux-mêmes plusieurs mois durant. Les dangers que ces enfants quasi abandonnés affrontent. La mère « se reposant » dans sa chambre dont on devine la glissade et le naufrage. La façon dont les liens de la fratrie évolue. La force et la fragilité des liens familiaux à l'âge adulte. Les drames et les joies de toute existence.

Et pourtant je suis restée observatrice et n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, pas même à Fiona qui raconte l'histoire. Je suis restée loin et même les questions, pourtant nombreuses, que soulève ce livre (quels sont les impacts d'un drame vécu dans l'enfance à l'âge adulte ? Comment chacun compose avec un même drame ? Comment sommes-nous liés, contraints par nos choix de vie ? Avons-nous une marge de liberté ? la maternité aliène-t-elle les femmes ?) ne sont pas venues s'imposer à moi. Certaines obsessions du livre (la recherche éperdue d'une certaine Luna par exemple) ne m'ont pas passionnée, je les ai trouvées excessives, artificielles.

La raison selon moi : l'écriture. Après avoir lu la talentueuse Olga Tokarszuk, il a été difficile je crois d'aborder un livre écrit très simplement, sans la pâte de l'écrivaine en termes d'écriture, de style. Oui, l'écriture m'a ennuyée au point que les thèmes, pourtant passionnants, m'ont semblé insipides et bien fades.

Partie sur une belle promesse, une poétesse se souvient, une histoire de soeurs trop vite délaissées par leur mère veuve mais protégées par un frère , héros parfait...et puis je n'ai jamais passé la seconde.
Le plat pays, le vide, le vent...ou sont ces derniers romantiques, ou sont les sentiments de la sororité, la douleur de la mère dépressive, le désespoir bien caché du frère si parfait.
Il y avait de quoi faire un beau roman...et plouf.
J'ai eu du mal à finir espérant sans cesse une étincelle qui ne vint jamais.