Le roman se déroule dans le monde de la lutte...Ca démarre façon pépère un peu comme dans
le monde selon Garp de
John Irving. Un jeune lutteur, Eddie, élevé par sa mère, seule, car le père a disparu on ne sait où, et le coach Gallaher qui croit en l'avenir de son poulain.
Fan de Hard Rock, de AC/DC à van Halen (mais le van Halen du temps de David Lee Roth précise-t-il), en passant par
Led Zeppelin, mais aussi bizarrement de Pink Floyd, Eddie a un talent inné d'anticipation pendant les combats, il sent comment ses adversaires vont réagir et les contre à chaque tentative de déstabilisation. du grand art pour Gallaher qui imagine déjà Eddie devenir un grand champion. Champion de Pennsylvanie dans un premier temps puis après, qui sait.
La mère d'Eddie aussi croit en lui.
Mais, au fur et à mesure de l'histoire d'Eddie
Neil Connelly révèle les fêlures qui ont marquées cette famille.
Où est le père ? Pourquoi a-t-il disparu ? Dommage que les éditeurs prennent un malin plaisir à révéler dans la quatrième de couverture des choses qui sont distillées au compte-goutte dans le roman et en font tout l'intérêt...
Du Monde selon Garp, le roman bascule doucement vers Fight Club.
Les talents et le potentiel d'Eddie attirent les vautours de toute sorte contre lesquels ni sa mère ni Gallaher, nu lui-même ne sauront le protéger.
Le passé du père d'Eddie le rattrape.
Peu respectueux des règles et du fair-play, acceptant mal les règles académiques et de bonne conduite du combat, Eddie devient une proie idéale pour Blalock et Sunday organisateurs de combats clandestins, sans règles, où tout est permis et où surtout ils organisent de juteux paris.
Eddie découvre vite que dans ces combats, contrairement à un « (...) match de lutte au lycée, l'arbitre (n'est pas là pour interrompre) le combat en criant "Mise en Danger !" »
Il va de surprise en surprise :
« C'était bizarre de ne pas se serrer la main, après un match, mais visiblement l'esprit sportif n'existait pas chez les brawlers. »
Les prmoteurs de ces combats, se prennent pour de nouveaux Césars
« J'ai particulièrement aimé la façon dont tu m'as regardé avant de lui donner le coup de grâce ; ça m'a rappelé l'habitude des gladiateurs qui se tournaient vers César pour qu'il décide du sort de leur adversaire. »
Sous l'emprise de ces nouveaux barons du jeu qui exploitent sa colère, sa science de la lutte et son désir de sortir de sa condition. Il empoche des dollars à un tel point que sa nouvelle situation et les perspectives qu'elle lui ouvre n'ont rien à voir avec l'ascenseur social que Gallaher et sa mère lui, proposaient de prendre, avec un parcours et des épreuves imposées, réussite scolaire, respect des règles sociales, acceptation de la condition économique de la famille soutenue par le seul salaire de sa mère, attente d'une réussite hypothétique…
Eddie veut que ça aille vite, en dépit des risques que cela représente.
La rencontre avec Than et Khadjee, un oncle et sa nièce, va changer la donne. Ses deux nouveaux amis, bien qu'eux aussi pris dans les filets de Blalock et Sunday, vont lui ouvrir les yeux.
Un choix lui apparait bientôt que seul lui est capable de faire malgré les difficultés et les renoncements que cela suppose.
Admettra-t-il les arguments de Khadjee :
« Pour bien se battre, il faut être passionné. Et bien sûr, un peu de colère peut t'aider. Mais si la haine, la rage, ou je ne sais quel instinct animal s'empare de toi, ça risque de t'aveugler. Quand tu ne vois pas les choses clairement… »
Se laissera-t-il convaincre par Sunday :
« Mais je te laisse méditer sur une phrase que j'ai lue un jour dans un livre : Dans le monde, il n'y a que des moutons et des loups. Nous savons, toi et moi, à quel camp tu appartiens. »
Roman qui traite du passage à l'âge adulte, de l'acquisition de l'autonomie et d'une indépendance de raisonnement,
Wild Child montre comment les adultes en interférant dans ce processus influencent la formation de la personnalité et contribuent à faire percevoir de fausses réalités comme des solutions libératrices.
Le rôle des adultes dans l'apprentissage de la vie en société, du respect des règles et du respect de l'autre prends ici tout son sens.
Merci à Babelio et aux Editions Bayard de m'avoir permis de lire ce roman
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