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sur 59 notes
Dès les premières pages, nous faisons connaissance avec Eddie MacIntyre, héros de ce roman-jeunesse. Eddie, surnommé "Brute Boy, une brute dans la peau d'un gosse" est un lutteur hors pair. Son père est incarcéré pour coups et blessures sur sa femme et sur Eddie lui-même. Sa rage, il l'exprime sur le ring, de façon souvent féroce. Lors d'un combat, mécontent de l'arbitre qui donne la victoire à son adversaire, décision qui lui semble complètement injustifiée, il explose et le met KO ! Il est expulsé du lycée et apprend bientôt que plainte a été déposée et qu'il risque la prison. C'est à ce moment-là, qu'il est approché par Blalock se présentant comme un vieil associé de la famille. Celui-ci lui fait rencontrer Sunday, l'organisateur des plus grands combats illégaux du pays qui a repéré son talent depuis longtemps. Il lui fait miroiter la possibilité de gains importants et la liberté. Il le confie à Khadjee, dont les deux parents décédés étaient thaïlandais, une jeune adolescente chargée de l'entraîner qui pourrait être sans problème sur le ring si elle n'était pas une femme !
Bientôt, il livrera un premier combat et Sunday le présentera comme "Wild Child", surnom qu'Eddie n'apprécie d'ailleurs pas davantage que "Brute Boy".
C'est un bouquin qui nous plonge de manière très vivante et très documentée dans le monde des sports de combat, principalement la lutte. Si nous suivons avec beaucoup d'intérêt les entraînements, il ne faut pas être trop sensible lorsque sont décrits les combats car dans ces combats illégaux, tous les coups sont permis. Un glossaire expliquant les termes spécifiques à la lutte, écrits en italique, se trouve d'ailleurs à la fin de l'ouvrage, mais, rapidement certains, utilisés de façon récurrente, comme les brawlers, les combattants clandestins ou le Ground and pound, combattre au sol et marteler deviennent vite familiers.
Dans Wild Child, Neil Connelly analyse avec talent la psychologie de ces deux jeunes que sont Eddie et Khadjee. J'ai aimé suivre la lente et progressive prise de conscience d'Eddie sur cette violence qui l'habite, mais aussi les questions qu'il se pose, à savoir si la génétique n'aurait pas prédéterminé sa personnalité et s'il ne serait pas foncièrement méchant ?
L'auteur, tout au long du roman revient sur le problème des violences faites aux femmes et les impacts par ricochet subis par les enfants. Ceux-ci ont assisté impuissants aux violences psychologiques et physiques subies par leur mère comme ici Eddie, et les effets sur eux aussi sont dévastateurs. Au cours d'une discussion avec Khadjee il a cette réflexion : "Je ne pouvais pas lui dire, à ce moment-là que depuis dix ans, quand je matraquais un lutteur au cours d'un match, j'imaginais que j'étais en train de frapper mon père."
Than, l'oncle de Khadjee va d'ailleurs être le premier à proposer au jeune homme un moyen de contrôler sa colère et ce sera la naissance d'une courte mais belle relation entre eux.
Ce que je retiendrai de ce dynamique roman-jeunesse, outre le thème de la lutte en tant que sport, c'est la lutte que vont essayer de mener, en s'aidant l'un l'autre Eddie et Khadjee pour essayer de vaincre leurs démons et tenter de sortir de cet engrenage infernal dans lequel ils ont été emportés et de reprendre le contrôle et la direction de leur vie. Ces deux personnages ont réussi à me faire vivre de très beaux moments de poésie au coeur de cet univers très violent.
Je remercie sincèrement les éditions Bayard qui, dans le cadre d'une masse critique Babelio m'ont offert Wild Child et ainsi permis de découvrir un roman très intéressant.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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« Quand je matraquais un lutteur au cours d'un match, j'imaginais que j'étais en train de frapper mon père. C'était son bras que je tordais, sa joue que j'enfonçais dans le tapis ». Fils d'un père violent et d'une mère victime, Mac n'est pas qu'un enfant en colère : il ressent une rage profonde devant la Justice qui, emprisonnant son père, l'a privé de s'en venger par lui-même en le dérouillant une bonne fois pour toute - chose pour lequel il ne cesse de s'entrainer quand même, au cas où. Et parce que ça le défoule. Et aussi parce qu'ayant connu cela depuis tout petit, la violence est un mode de fonctionnement ancré en lui. Est-ce dans ses gènes ? se demande-t-il souvent… « Je savais que le sang de mon père coulait dans mes veines. (…) Je me demandais si j'avais le choix ou pas d'être comme j'étais ». « Empêcher un chien de se battre ne tue pas en lui la rage de combattre ».


Heureusement, au lycée la boxe se pratique à la loyale et possède des règles, ces limites qui parquent la violence de Mac et la stoppent au coup de sifflet de l'arbitre, avant qu'elle ne l'emporte. Car sans cela, lorsque rage et violence déferlent, elles lui ôtent toute maîtrise de lui-même et toute lucidité, s'emparent de tout son être, se servent des phrases et gestes subis par le passé pour l'aveugler de colère, possiblement jusqu'à ce que mort s'en suive si personne ne l'arrête. Pourtant, Mac est vraiment un gentil garçon. Si seulement on lui avait appris à gérer sa colère autrement qu'en la répétant ! « On ne peut pas tout régler avec ses poings, Mac ».


Hélas, tout dérape quand un arbitre lui fait subir la contrariété de trop. Mac, dopé d'adrénaline, dépasse alors les bornes. Viré de la ligue officielle, il va devoir comparaître en justice… à moins d'intégrer une organisation de combats clandestins, sans règles du jeu ni arbitre. Un pari dangereux qui permet de gagner gros en restant hors des radars de la justice. « Après une victoire comme celle-là on ne se sent pas seulement fort. On se sent invincible ». Mais la contrepartie est chère payée : l'escalade de la violence pour un ado qui a du mal à la canaliser, l'instrumentalisation du désormais nommé Wild Child pour les paris illégaux sur rings improvisés, le chantage et les menaces, son utilisation peu scrupuleuse dans des milices d'intimidation contre mauvais payeurs. le cercle vicieux est engagé, avec cette question qui tourne en boucle dans la tête du lecteur : Peut-on combattre la violence par la violence ?


*****

Je remercie cette masse critique efficacement ciblée ainsi que les éditions BAYARD pour cette bonne surprise ! Ce roman est bien écrit, bien construit, certains passages clés sont éblouissants de justesse. Les personnages sont équilibrés et la psychologie est assez fine même si le scénario et les échanges demeurent destinés à un public plus jeune, probablement lycéen comme le héros. La noirceur du vécu du héros et de l'univers des combats est compensée par les personnalités lumineuses, pleines de ressources et positivement combatives de Mac et de son entraineuse. Ces deux-là ne s'en laissent pas compter, luttent et s'apprivoisent jusqu'à pouvoir compter l'un sur l'autre. « Tu es violent, mais aussi loyal et tendre ». Leur amitié fera briller une étoile dans cette nuit sans lune.


Mais surtout, ce qui fait l'intérêt de ce roman c'est la réflexion sur la naissance de la violence, sa transmission, sa gestion. Bien amenée, puis bien traitée, elle invite à chercher à la comprendre pour ne pas se laisser dominer par elle, ni la laisser guider nos vies. Les combats décrits dégagent une certaine violence. Mais ce que l'on ressent surtout, c'est la volonté de Mac de la combattre. D'ailleurs lorsqu'il utilise cette violence injustement, elle le fait littéralement vomir.


Finalement, ce qu'il combat avec tant de hargne, ce n'est pas son père : c'est la violence elle-même contre laquelle il tente de lutter. Vous savez, comme ces FURY ROOM (lien ci-dessous pour les curieux) qui font fureur ces dernières années : Ces salles dans lesquelles vous payez pour être enfermés avec des objets et des armes/outils, et dont le but est de tout casser, exploser, défoncer, broyer, marteler, jusqu'à ce que toutes vos frustrations soient évacuées, que vous soyez vidés, calmés, mais sans avoir fait de mal à personne : Ces exutoires servent en réalité à canaliser la colère, génératrice de violence. Comme sur un ring, ça peut être thérapeutique tant que vous ne dépassez pas le cadre imparti. C'est pourquoi en réalité, le combat de sa vie sera pour Mac sa lutte contre cette violence qui, en l'aveuglant, lui fait prendre les mauvais chemins, l'aspirant dans une spirale infernale.


« Grunt et moi cassions de concert, deux images en miroir du vandalisme. (…)
Je sentais dans tout mon corps l'excitation de ce que nous venions de faire. J'ignorais si ce type méritait de voir sa voiture réduite en miette, mais ça m'était égal. C'était son problème, pas le mien.
Il y a quelque chose d'incroyablement jouissif dans le simple fait de décharger son énergie comme ça, de se lâcher. Je ne connais rien de comparable. C'est pour ça que j'ai toujours pris plaisir à lutter. Sur le tapis, on n'a pas à se retenir. On peut sortir toute la colère qu'on refoule. Subitement, après avoir canalisé toute cette noirceur pour la garder en soi, on a sa récompense. Rien ne vaut une telle montée d'adrénaline. »


Toute l'ambivalence est là, qui rend l'issue de ce combat très incertaine.
« Si la haine, la rage, ou je ne sais quel instinct animal s'empare de toi, ça risque de t'aveugler. (…) Essaye de voir la rage comme un adversaire. Soit tu la domines, soit c'est elle qui te domine, d'accord ? »
Alors, les paris sont lancés : Qui de la violence ou de Mac gagnera ce combat ?


Et vous, avez-vous testé ces FURY ROOM ou utilisez-vous le sport comme exutoire ?


Lien : https://www.youtube.com/watc..
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La couv' de ce bouquin fleure bon les innombrables films tournés par les joyeux duettistes que furent Stallone/Schwartzy à une époque que les moins de 20 ans ne peu...
Et puis cette accroche déclamée d'une voix d'outre-tombe :
"on lui a tout pris sauf sa colère".
On sentait bien que pour la balade champêtre à ramasser du champipi, on allait repasser.
Non, ça allait chier grave, c'était certain.
Et de fait, la gastro promise fut bel et bien au rendez-vous.
Heuuu, non, pas de nos vacances, les garçons.

Vous aimez la baston.
Ouaiiiiis.
Vous avez apprécié Karaté Kid.
M'ouaiiiiis.
Wild Child devrait vous faire passer un très honnête moment à défaut d'être follement surprenant.

Il s'appelle Eddie, le gars.
Son créneau, la lutte.
Mais un jour, c'est le drame.
Le geste de trop.
Celui qui pourrait bien vous envoyer en taule sans passer par la case départ et ses 2000 balles mensuels.
Le flouze, c'est bien ce qui motive Sunday.
Organisateur de combat, le bonhomme sent bien l'énorme potentiel de ce jeune fou-fou à la dérive.
Le temps de lui bourrer le mou, Eddie devient Wild Child, sa nouvelle planche à billets.
Coaché par la mystérieuse Khadjee, Eddie pourrait bien devenir le plus grand brawler que les parieurs aient jamais croisé.

Niveau surprise, zobi.
Ce type de scénar', j'en ai croisé un certain paquet en quelques décennies de cinoche/littérature.
Par contre, il faut reconnaître le travail bien fait, fût-il convenu dès la ligne de départ.
Et pour ce qui est de rendre une copie très honnête, Neil Connelly se pose là.
Non, plutôt là.

Un gamin qui va grandir et se construire dans la douleur (en même temps, il avait qu'à choisir marelle).
Une flopée de personnages satellites que l'on va se plaire à aimer ou détester.
Un scénario entendu au déroulé hyper balisé qui nous gratifie d'un final à l'Arnaqueur.
Je n'irais pas jusqu'à dire avoir ressenti un full nelson, encore moins avoir bouffé du jab assorti d'un double leg takedown plus que de raison.
Mais le tout se lit avec grand plaisir tout en éduquant sur le vocable si particulier du petit monde ouaté de la castagne dans la tronche et de toute autre partie du corps susceptible d'être concassée, pulvérisée, broyée, enfin vous voyez l'programme.

Merci à Babelio et aux éditions Bayard Jeunesse pour l'envoi de ce Wild Child intrépide.
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Eddie est un collégien difficile, coléreux, et un lutteur hors pair. Il est élevé par sa mère ; son père est en prison, notamment pour violence à l'encontre de son épouse et de son fils...
Un jour où à l'issue d'un combat l'adolescent se sent lésé par la décision, il laisse exploser sa colère et s'en prend à l'arbitre. Cela peut lui coûter la prison...
Il est alors contacté par Sunday et Blalock, organisateurs de combats clandestins. Ils le confient à Khadjee, une jeune femme d'origine thaïlandaise, qui va lui faire travailler sa technique...

Étonnante coïncidence : j'ai lu simultanément, par hasard, "Gamine Guerrière Sauvage" de Éric Cherrière et "Wild child", deux romans qui traitent de la colère d'adolescents qui sont, ou se sentent, déclassés dans la société.
Plus surprenant encore, les solutions que trouvent Maud, l'héroïne de Cherrière, et Eddy, le héros de Connelly, pour tenter de sortir de leurs situations ont quelques traits communs : utiliser contre eux les armes des dominants, ne pas hésiter à plonger dans l'illégalité, en faisant preuve d'une grande intelligence des situations, et en essayant de fédérer/reconstruire autour d'eux une famille, la leur ou une d'adoption...
Je pourrais arrêter là les comparaisons, mais il y a encore une sorte de similitude dans l'écriture (et donc la traduction pour Wild child) et les partis pris de narration : des livres écrits à la première personne du singulier, des chapitres plutôt courts et nerveux, une lecture fluide...
Evidemment, les intrigues diffèrent totalement, mais la principale différence que j'ai envie de noter tient à la part du rêve. Là où Cherrière s'autorise un peu d'onirisme, Connely reste ancré dans la glaise, dans le glauque, et il faut l'amitié naissante, ou l'amour impossible, entre Eddie et Khadjee pour apporter un rayon de soleil.

Encore un excellent roman jeunesse, pas aussi facile qu'il pourrait y sembler de prime abord.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Merci aux éditions Bayard pour l'envoi de ce bel objet à la couverture noire et rouge sang et à Nicolas « Babelio » pour m'avoir sollicité parmi d'autres pour donner un avis sur ce livre.
L'histoire est prenante à souhait, elle nous saute même à la gorge dès les premières pages. de ce fait, c'est un réel « page-turner » qui nous emmène dans les méandres parfois assez glauques du cerveau du héros narrateur : Eddie Mac Intyre dit « Wild Child ». Ce faisant, nous découvrons un monde de MMA (mixed martial arts) inconnu de la plupart d'entre nous et cela fait immanquablement penser au cultissime « fight Club » de Chuck Palahniuk/David Fincher.
Soyons francs : la description des combats est violente, voire hyper violente. Pas de pudeur ici, ni dans le flot de sang, d'oreilles arrachées et de têtes éclatées, ni d'ailleurs dans le cerveau mal câblé de ce « Brawler » (combattant de rue, sans règles) de wild child.
Quand il disjoncte, nous assistons sans filtre à l'expression d'une pulsion déviante.
Les personnages qui gravitent autour de celui qui n'est ni un héros ni un antihéros sont bien campés et, malgré la relative brièveté des interactions, très crédibles ainsi que dans l'air du temps. Deux femmes seulement : La mère qui est une victime conjugale et l'amie qui est forte et lesbienne. On retrouve donc ici le paradigme moderne de la civilisation médiatique occidentale.
J'avoue m'être demandé ce que Bayard avait à voir avec l'univers décrit dans ce roman... Mais je ne suis pas assez expert pour répondre alors je retourne à ce dernier.
Nous allons suivre le cheminement de ce jeune bagarreur dans ses combats et dans son interaction avec sa coach et amie, la jeune Khadjee, qui est sans conteste le personnage secondaire le plus important du livre. Ce cheminement qui s'apparente à un chemin de croix (Bah tiens ! c'est peut-être la réponse à ma question ?) conduira le jeune chien fou... où ?
Voilà, c'est un livre qui ne laisse pas indifférent, qui est fort et dérangeant par moments, qui sort des sentiers battus et qui s'adresse à un public au minimum adolescent bien structuré dans sa tête ou en possibilité d'en parler après lecture.
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Roman reçu dans le cadre de la dernière opération, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi que les éditions Bayard pour l'envoi de cet ouvrage.

Ayant un mari passionné de catch et qui ne rate (enfin ratait, surtout lorsque c'était encore en direct) les matchs diffusés le samedi soir sur la chaîne L'Equipe, j'étais déjà un peu habituée au genre de langage employé ici même si là, nous sommes dans une toute autre catégorie : ici, il n'y a pas d'arbitre et qui plus est, pas de règles. Eddie MacIntyre, notre protagoniste (qui reprend justement le nom de famille d'un célèbre catcheur que j'aime beaucoup), est un jeune adolescent qui pratique justement un sport de combat dans son lycée. de corpulence assez importante et avec beaucoup de muscles, tout allait pour le mieux pour Eddie jusqu'à ce qu'il se fasse exclure de son lycée, à cause de cette rage qu'il a en lui, depuis tout petit et qu'il pensait à tord pouvoir contrôler, puisqu'il l'exprimait face à ses adversaires sur un ring. Vivant seul avec sa mère, qui est passé par de nombreuses phases (celle de la femme battue avant de devenir celle d'un mari taulard et enfin alcoolique) avant de retrouver une certaine stabilité, Eddie pensait tenir pour elle mais le jour de son exclusion du lycée, il va être contacté par un intermédiaire pour travailler pour un certain Sunday. Quoi faire ? Se battre et ce, dans toute illégalité, chose qu'il maîtrise le mieux et qui plus est, pourra lui permettre de remporter pas mal d'argent. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Khadjee, une belle jeune femme d'origine asiatique et encore lycéenne mais qui sera en charge de son entraînement. Connaissant tout ce qu'il faut savoir sur cette organisation clandestine de par son oncle Than, un homme infirme et à la santé très fragile et avec qui elle vit -ainsi que notre protagoniste désormais, elle devra le guider afin qu'il accomplisse ce pour quoi on le paye au mieux, même si elle n'apprécie pas toujours ces magouilles mais pour son oncle qu'elle chérit tant, elle n'a pas le choix. Les frais médicaux coûtent chers et de plus, elle est redevable envers cet homme puisque, n'étant pas un garçon elle-même et ne pouvant donc pas combattre, sa dette envers ce dernier s'avère donc bien plus lente à rembourser donc elle se tait et fait ce qu'on lui dit de faire, tout comme devra le faire Eddie !
Cependant, si il y avait un moyen de se sortir de là, autant l'un que l'autre, seraient-ils prêts à courir un tel risque au péril de leurs vie et de leur sécurité ?

Rien à redire en ce qui concerne l'écriture et l'intrigue mais un scénario un peu trop plat à mon goût et qui a la fâcheuse tendance à se répéter (pour le coup, j'avais vraiment l'impression de me retrouver devant ces fameux matchs d catch évoqués plus haut et cela est bien dommage, même si je me suis tout de même laissé prendre au jeu, ce qui justifie ma note mitigée pour ce livre).)
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Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Bayard pour cette lecture et leur confiance.

Neil Connelly signe avec wild Child publié aux éditions Bayard, un livre coup de poing, un uppercut qui nous sonne quelque peu après l'avoir achevé. Amateur de combats féroces, d'action pure et dure, de montée d'adrénaline, ce roman est fait pour vous. L'univers décrit ici est sombre et très violent. Il faut le signaler car je pense que "Wild child" n'est pas à mettre dans toutes les mains. Les adolescents, public auxquels il s'adresse, y croiseront deux êtres paumés et pas gâtés par la vie : Eddie et Khadjee. Leur relation va évoluer au cours du récit et c'est clairement le point fort de ce livre. Eddie à été battu enfant par son père qui est en prison. Sa mère n'a pas beaucoup d'argent et doit travailler dans un snack pour survivre. Huit ans qu'Eddie n'a pas vu son père. Eddie ne veut pas ressembler à ce dernier et pourtant il a cette même violence en lui. Comment en aurait il pu être autrement ? Après avoir frappé un arbitre, il est exclu de son lycée. Il ne sait plus quoi faire de sa toute jeune vie. Un homme, Blalock lui parle des sites offshores qui diffusent des combats interdits. Des personnes parient sur ces combats illégaux et se font de l'argent, une montagne d'argent. Au sommet de cette pyramide de requins, Sunday, l'organisateur numéro un de ces combats. Recherché par la police, Eddie décide de franchir le pas et d'accepter cette proposition. Pour l'entraîner, une jeune fille d'origine thaïlandaise : Khadjee. Cette dernière vit avec son oncle Than qui est atteint d'un cancer incurable. Elle a perdu ses deux parents noyées. Ces deux solitudes, Khadjee et Eddie vont se croiser et tisser des liens forts. Si j'ai trouvé la description des combats assez répétitive, je dois reconnaître que ce livre est efficace et que la relation Khadjee et Eddie est belle car tourmentée. Blessé par la vie, ils vont s'ouvrir, peu à peu, l'un à l'autre. Pour les amateurs de MMA, d'action c'est certainement le livre à offrir ou à s'offrir.
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Le roman se déroule dans le monde de la lutte...Ca démarre façon pépère un peu comme dans le monde selon Garp de John Irving. Un jeune lutteur, Eddie, élevé par sa mère, seule, car le père a disparu on ne sait où, et le coach Gallaher qui croit en l'avenir de son poulain.
Fan de Hard Rock, de AC/DC à van Halen (mais le van Halen du temps de David Lee Roth précise-t-il), en passant par Led Zeppelin, mais aussi bizarrement de Pink Floyd, Eddie a un talent inné d'anticipation pendant les combats, il sent comment ses adversaires vont réagir et les contre à chaque tentative de déstabilisation. du grand art pour Gallaher qui imagine déjà Eddie devenir un grand champion. Champion de Pennsylvanie dans un premier temps puis après, qui sait.
La mère d'Eddie aussi croit en lui.
Mais, au fur et à mesure de l'histoire d'Eddie Neil Connelly révèle les fêlures qui ont marquées cette famille.
Où est le père ? Pourquoi a-t-il disparu ? Dommage que les éditeurs prennent un malin plaisir à révéler dans la quatrième de couverture des choses qui sont distillées au compte-goutte dans le roman et en font tout l'intérêt...
Du Monde selon Garp, le roman bascule doucement vers Fight Club.
Les talents et le potentiel d'Eddie attirent les vautours de toute sorte contre lesquels ni sa mère ni Gallaher, nu lui-même ne sauront le protéger.
Le passé du père d'Eddie le rattrape.
Peu respectueux des règles et du fair-play, acceptant mal les règles académiques et de bonne conduite du combat, Eddie devient une proie idéale pour Blalock et Sunday organisateurs de combats clandestins, sans règles, où tout est permis et où surtout ils organisent de juteux paris.
Eddie découvre vite que dans ces combats, contrairement à un « (...) match de lutte au lycée, l'arbitre (n'est pas là pour interrompre) le combat en criant "Mise en Danger !" »
Il va de surprise en surprise :
« C'était bizarre de ne pas se serrer la main, après un match, mais visiblement l'esprit sportif n'existait pas chez les brawlers. »
Les prmoteurs de ces combats, se prennent pour de nouveaux Césars
« J'ai particulièrement aimé la façon dont tu m'as regardé avant de lui donner le coup de grâce ; ça m'a rappelé l'habitude des gladiateurs qui se tournaient vers César pour qu'il décide du sort de leur adversaire. »
Sous l'emprise de ces nouveaux barons du jeu qui exploitent sa colère, sa science de la lutte et son désir de sortir de sa condition. Il empoche des dollars à un tel point que sa nouvelle situation et les perspectives qu'elle lui ouvre n'ont rien à voir avec l'ascenseur social que Gallaher et sa mère lui, proposaient de prendre, avec un parcours et des épreuves imposées, réussite scolaire, respect des règles sociales, acceptation de la condition économique de la famille soutenue par le seul salaire de sa mère, attente d'une réussite hypothétique…
Eddie veut que ça aille vite, en dépit des risques que cela représente.
La rencontre avec Than et Khadjee, un oncle et sa nièce, va changer la donne. Ses deux nouveaux amis, bien qu'eux aussi pris dans les filets de Blalock et Sunday, vont lui ouvrir les yeux.
Un choix lui apparait bientôt que seul lui est capable de faire malgré les difficultés et les renoncements que cela suppose.
Admettra-t-il les arguments de Khadjee :
« Pour bien se battre, il faut être passionné. Et bien sûr, un peu de colère peut t'aider. Mais si la haine, la rage, ou je ne sais quel instinct animal s'empare de toi, ça risque de t'aveugler. Quand tu ne vois pas les choses clairement… »
Se laissera-t-il convaincre par Sunday :
« Mais je te laisse méditer sur une phrase que j'ai lue un jour dans un livre : Dans le monde, il n'y a que des moutons et des loups. Nous savons, toi et moi, à quel camp tu appartiens. »
Roman qui traite du passage à l'âge adulte, de l'acquisition de l'autonomie et d'une indépendance de raisonnement, Wild Child montre comment les adultes en interférant dans ce processus influencent la formation de la personnalité et contribuent à faire percevoir de fausses réalités comme des solutions libératrices.
Le rôle des adultes dans l'apprentissage de la vie en société, du respect des règles et du respect de l'autre prends ici tout son sens.
Merci à Babelio et aux Editions Bayard de m'avoir permis de lire ce roman


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Eddie MacIntyre, lycéen, est en colère. Il vit seul avec sa mère , après que son père ait été incarcéré pour violences sur sa femme et son fils. Surnommé Brute Boy, le jeune homme bouillonne d'une rage qu'il expulse lors de ses combats de lutte, sport où il excelle parfois de manière trop violente. Lorsqu'un arbitre en fait les frais, Eddie risque la prison. Un mystérieux homme le contacte alors. Son but : faire d'Eddie la nouvelle star des combats illégaux, un univers opaque où violence et argent font bon ménage. Et où les règles n'existent pas.

Violent, forcément. "Wild child" retrace le parcours d'un gamin paumé qui n'a connu que la violence et qui trouve un apaisement dans la violence. Ce roman de littérature ado qui met les sport de combat à l'honneur, s'inscrit dans la lignée de "Fight Club". Autour des deux personnages principaux, Eddie qui cherche vengeance et rédemption, et Khadjee, sa toute jeune coach abîmée elle aussi par une enfance tragique, l'auteur nous entraîne dans un roman intense. Intense de part un texte à la fois dynamique et doux, intense de part un récit sans fard et direct. L'évolution psychologique des jeunes héros est intéressante et la myriade de personnages secondaires très accrocheuse.

Cette belle histoire d'amitié où la boxe et la lutte sont reines ravira les amateurs de combats et les autres. Pour ma part, j'ai été emportée par la force et les poussées d'adrénaline d'Eddie et jusqu'au bout, le personnage nous tient debout sur le ring.

Merci à Babélio pour cette Masse critique privilégiée.
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Le narrateur, Eddie, est issu d'une famille dysfonctionnelle : père violent même quand il ne boit pas et mère battue devenue alcoolique elle aussi. Après une scène particulièrement violente, le père se retrouve en prison. La mère reprendra pied, mais elle galère avec deux boulots. Même s'il trouve auprès d'elle beaucoup d'amour, Eddie est désespérément en quête de reconnaissance et n'en finit pas de nourrir sa colère contre son père. Dans son lycée, il est reconnu comme un lutteur très talentueux, mais imprévisible : il est surnommé Brute Boy. Eddie sait que ce sport peut lui permettre d'accéder à une université et de devenir policier comme il en a l'intention. Mais pendant une compétition, il passe les bornes et frappe un arbitre, ce qui lui vaut l'exclusion du lycée. La mâchoire fracassée, l'arbitre porte plainte : Eddie court alors le risque de se retrouver en prison… Pour y échapper, il se laissera convaincre de devenir Wild Child.
***
La violence est partout dans ce roman : violence familiale, violence d'un sport sans règles ni limites, violence de la société envers les plus faibles et les marginaux, violence psychologique de l'emprise et du chantage, violence de la perte, du deuil, etc. Eddie va faire très durement plusieurs apprentissages, découvrir petit à petit le fond de sa personnalité, sortir de sa culpabilité et maîtriser sa violence. Cette lente prise de conscience se révèle passionnante, mais éprouvante. J'avoue avoir lu le récit des combats (sanglants !) de plus en plus rapidement, mais j'ai beaucoup aimé la manière dont sont présentés les personnages, tant Eddie que les personnages secondaires. Je me suis demandé ce que Kadjee venait faire dans cette galère au début, ou plutôt comment Sunday, le riche organisateur des combats, la tenait sous sa coupe. L'oncle Than est sans doute le seul personnage solaire de cette histoire. C'est souvent lui qui apporte un peu d'humour en épousant, avec son anglais cassé, les préjugés habituels pour les tourner en dérision. Lui aussi qui joue le substitut du père avec beaucoup de générosité et de talent. Différents types de relations adultes- ados sont mises en avant : la domination que le père exerce par la violence et Sunday par le chantage ; l'amour, celui inconditionnel mais impuissant de la mère d'Eddie, celui bienveillance et constructif de Than pour les deux ados ; l'exploitation exercée par Blalock et Sunday sur Eddie, mais aussi sur Kadjee, etc. J'ai apprécié la volonté de l'auteur de sortir des sentiers battus et de présenter une image de la société contemporaine qui tienne compte de son évolution.
***
Je remercie Babelio et les éditions Bayard pour ce beau et dur roman qui s'adresse, je crois, aux grands ados et aux jeunes adultes.
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