Et puis, Paulette...

Il n’a jamais bien su s’exprimer, encore moins parler de ses émotions. Il aurait l’impression de se mettre à poil au milieu de la grande place, un jour de marché. Très peu pour lui. Il préfère garder tout au fond, bien enfoui, c’est plus simple.

Si l’on pouvait arrêter les aiguilles-eee…
Au cadran qui marque les heures de la vi-eee…
Nous n’aurions pas la triste appréhension
D’entendre l’heure de la séparation.

Après le départ de Muriel, Simone s’est assise sur le rebord du lit et, en duo, elles ont terminé le couplet. Avec « r » qui roulent, voix chevrotantes et yeux humides.

Après avoir passé toute une vie-eee…
À nous chérir sans aucune jalousie-eee…
Le cœur bien gros on n’devrait pas penser
Qu’un jour, hélas, il faudra nous quitter
Vivons d’espoir, à quoi bon s’faire d’la bile
Puisqu’on n’peut pas arrêter les aiguilles.

Simone s’est mise à chanter à tue-tête :
« Aïm ségué aine ze rêne, aïm ségué aine ze rêne, ouate a biou, tifoul, fi léne, aïm rapi e gaine… » Un hommage au film qu’elle ne ratait sous aucun pretexte quand il passait à la télé, au moment de Noël. Elle n’avait jamais très bien compris l’histoire, ni ce qu’ils baragouinaient dans leurs chansons, mais ça lui plaisait bien que des gens se mettent à danser et à chanter sous la pluie en ayant l’air content. Elle trouvait ça épatant.

En fin de matinée, le ciel s'est dégagé. Il en a profité pour mettre en route une lessive.
C'était urgent.
Le même rêve trois nuits d'affilée, il ne restait plus un seul drap propre en réserve. Et plus un seul pyjama.

... peut-être qu'à force de ne plus se voir, on finit par s'oublier.
Personne n'a rien dit mais tous ont hoché la tête

"D'avoir envie de se séparer, de son mari ou de ses amis, c'était un peu pareil, finalement, ça pouvait arriver et on risquait, dans les deux cas, de se retrouver le bec dans l'eau. Il fallait réfléchir sérieusement avant de s'engager."

- Chamalo, le petit chat malhonnête. Une Chamalonette, quoi !
- Je ne comprends pas...
- Si, si, Ferdinand, je vous assure, c'est vrai.
- Mais...
Sa première réaction a été de penser qu'elle se trompait. Parce que, quand même, il aurait remarqué, si le chaton n'avait pas eu de...Et là, le doute s'est insinué. Il a beau fouiller sa mémoire, il n'arrivait pas à visualiser les petites pelotes sur l'arrière-train de son chat.

Et puis Guy, l'astucieux, le sauveur des vélos morts, le concocteur de plannings inutiles. On dirait qu'il cultive ses insomnies comme il le ferait d'un jardin. Avec des petits carrés de gardénias - qu'il s'obstine à appeler camélias, encore une lubie de vieux, ça - et puis des plates-bandes qu'il parsème de soucis-Gaby, de fleurs d'absinthe pour son absente, de petites touches de Mireille-la-merveille, et de grands massifs de Lulus, pour faire péter les couleurs... Non, sans déconner, il est sympa ce type-là. Et agaçant avec ses manies.

solidarvioc.com. "Pas très joli, pas très poétique, mais, ça voulait bien dire ce que ça voulait dire".

Tous lus, les bouquins de Barbara Constantine en débutant par "Allumer le chat". J'ai adoré.