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Critique de temps-de-livres


Après un braquage réussi, Parker et ses complices ont un accident de voiture. Seul rescapé, Parker se réfugie avec le butin, dans une fête foraine fermée. Malheureusement, il est repéré par un mafieu et des flics corrompus. La chasse à l'homme commença…

Dans le petit monde de comics-books, la série Parker est une exception. Adaptation des romans de l'auteur Richard Stark (pseudonyme de Donald Westlake), il met en scène Parker. Braqueur émérite à la force impressionnante, il se singularise par une poisse régulière. Tous ses coups (gagnants ou pas) échouent. Parker est un personnage anti-héroïque, froid et criminel, essayant (malgré sa poisse) de faire pencher la balance en sa faveur.
4ème adaptation des romans, Fun Island est un jeu de massacre. Comme son alter-ego romancier, Darwyn Cooke va à l'essentiel de l'histoire. Rien n'est superflu ou laissé au hasard. de l'accident au tir aux pigeons, en passant par la visite du parc (avec une carte), ce ne sont pas certaines actions qui sont importantes, mais comment Parker va s'en sortir. La narration est parfaitement orchestrée, on suit avec jubilation les aventures de ce hors-la-loi pas comme les autres. La mise en forme graphique est dans la même veine. Darwyn Cooke un style épuré. Il essaie, expérimente des séquences (une case représentée par un décor, une onomatopée…), dans le but de maîtriser une narration rapide. Au premier coup d'oeil, le lecteur doit comprendre. Certaines planches empruntent au langage cinématographique de façon évidente et si les adaptations de la série originale sont nombreuses, on se plaît à rêver d'un long-métrage en animation. La bichromie accentue le côté "vintage" des vignettes (l'action se passe dans les années 60).
Un deuxième récit est présent. Intitulé le 7ème, il propose une approche graphique plutôt qu'une adaptation. En effet, si les romans de la série approchent les 200 pages, celui-ci les dépassent allègrement. D'autre part, Parker devient la proie, alors qu'il est généralement le chasseur, mais Darwyn Cooke propose une adaptation (édulcoration ?) de dix pages. Non dénuée d'intérêt, elle reste cependant un peu courte, puisqu'elle se concentre sur l'acte final. Par contre, elle est plus travaillée graphiquement. le trait de l'auteur est une vraie pépite.
Contrairement à l'édition française se distingue d'une part, de l'édition. En effet, la plupart des bandes dessinées américaines sont éditées sous le label Urban Comics. Pourquoi celle-ci est-elle chez Dargaud ? Pourquoi ne pas faire comme l'édition du Cinquième Beatles édité sous les deux éditions ? La deuxième distinction vient de la traduction. A chaque tome son traducteur. Dans l'ordre : Tonino Benacquista, Doug Headline, Matz. Pour ce quatrième tome, c'est Nicolas Richard. Inconnu au bataillon ? Peut-être dans le temple de la bande dessinée (quoique… Il a traduit Metamaus), mais dans le monde des romans, il a traduit une soixantaine d'auteurs dont Thomas Pynchon, Nick Hornby ou Richard Powers. Une longue et riche bibliographie, mais on s'interroge sur la place de ce traducteur dans la série, surtout comparé aux autres. Dans ce cas, pourquoi cette erreur page 40 ? Pourquoi le titre n'est il pas francisé comme le reste de la série ? Dernière distinction et pas des moindres, ce sont les couvertures. Qu'on veuille se différencier des couvertures américaines, soit. Mais que la couverture française soit "juste" un agrandissement de l'originale. les décisions de l'édition nous laissent perplexe…

En parfaite adéquation avec les autres tomes, Fun Island est un récit froid, implacable et machiavélique. On comprend pourquoi Donald Westlake/Richard Stark a donné son approbation à Darwyn Cooke. Narration et graphisme se répondent. Une merveille d'adaptation.
Lien : http://tempsdelivresdotcom.w..
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