Après la catastrophe de Nagasaki le 9 août 1945 Amaterasu et son mari Kenzo décident d'émigrer aux USA.
Ils ont perdu leur fille Yuko et leur petit-fils Hideo dans le bombardement nucléaire. Leur décision a été prise après avoir longuement cherché après eux.La mère de Yuko s'était opposée à une relation amoureuse que sa fille avait avec un homme marié. Elles n'étaient plus en très bons termes.
Quarante ans plus tard, un homme de 46 ans, vient sonner à la porte de la vieille Amaterasu qui a maintenant perdu son mari et vit passivement et en grande partie sous la dépendance du whiskey. le visiteur s'annonce comme étant Hideo, son petit-fils qu'elle croit mort depuis la catastrophe nucléaire. Il est cruellement défiguré et s'active comme militant pacifiste : on le serait à beaucoup moins.
Un grand intérêt du livre réside dans les mots-clés, les pensées japonaises que l'auteure a choisis dans le dictionnaire anglais de la culture japonaise. J'ai appris beaucoup sur la mentalité de ce pays et notamment au sujet du respect des anciens. J'avais déjà approché un peu les pensées de cette culture mais le livre le fait à merveille.
Il faut dire que
Jackie Copleton a enseigné l'anglais à Nagasaki et à Saporo. Cela lui a donné l'occasion de s'intéresser aux Japonais et aux traces que leur a laissée cette horrible bombe qu'ils appellent Pikadon presque comme un monstre vivant.
La partie du livre que je préfère est l'histoire d'amour entre Yuko et Jomei, que nous découvrons grâce au carnet que la mère de Yuko a retrouvé.
Le personnage de la mère est antipathique à mes yeux car, même si elle est très réaliste pour l'issue de l'histoire d'amour avec un homme marié au Japon, donner des conseils à sa fille qu'il ne faut pas se marier par amour : ça ne colle pas du tout avec mon personnage même si la mère vivait une autre culture que la nôtre.
Pour l'attitude avec son petit-fils revenu de si loin dans le temps, je comprends mieux car le choc est grand et puis la relation évolue quand même. Elle a un âge où c'est peut-être normal de se détacher des choses graves.
La narration est présentée par la mère, Amaterasu. Elle présente les faits et les personnages.
En italique, avec beaucoup de sensibilité et de poésie, le carnet de Yuko, sa fille constitue la partie que j'ai préférée.
L'écriture est très belle traduite de l'anglais par Freddy Michalsky.
Le reste a présenté pour moi certaines longueurs. La rencontre entre Hideo, l'histoire de son adoption manque de sentiments, de vibration donc mon intérêt s'est un peu endormi. J'aurais aimé que l'auteure fasse témoigner à la vieille dame plus de compassion envers une vistime qui a souffert.. Elle a peut-être voulu nous faire comprendre son choc traumatique...
N'empêche, je rouspète mais le roman est très riche, avec en toile de fond, la condition féminine brimée où on voit une Yuko, artiste qui se voit aiguillée par son amant vers un poste d'infirmière car le pays a besoin de métiers plus utiles et sa mère qui lui dit que la place d'une femme est dans son foyer. Quelle histoire universelle...la femme à qui on veut imposer sa vie mais on en sort !