Malfront : Les mémoires de Mathilde

Je remercie Babelio (Masse Critique 'mauvais genres' 2021) et les éditions
IN OCTAVO 2 pour ce roman envoyé via la poste (belge) qui refonctionne correctement, quoique lentement. En voilà une bonne nouvelle.

Mathilde, veuve courageuse, amoureuse des animaux se sait malade. Elle se bat pour terminer ses mémoires avant que la maladie ne remporte le combat. Pour ce faire, elle appelle à la rescousse Hugo Boscowich, enfant du pays (voir Malfront, les fantômes de la combe, même auteur, même éditeur).

Pour lui, tout roule, sa carrière d'écrivain est lancée et il n'a vraiment pas envie de se replonger dans le passé.

Bonne pâte, il se décide --- Trop tard, Mathilde s'est suicidée.
Etrange, comme dans ce roman, toutes les personnes qui ont aidé Mathilde à la rédaction de ses mémoires tombent comme des mouches et disparaissent une à une.

Donc, la question se pose rapidement à Hugo: ce suicide en est-il vraiment un ?
C'est ce que vous découvrirez en lisant ce roman et aussi les raisons du --- ----- Justicier Solitaire, bien décidé à faire payer à certains leurs turpitudes du passé. Une enquête, des morts, des secrets, de l'humour, Line et Hugo, un zeste de surnaturel, du mystère.

La plume de Gérard Coquet que je ne connaissais pas est agréable, fluide, son récit ne manque pas d'humour, Hugo est un personnage que je retrouverais avec plaisir. Beaucoup d'intervenants dans ce récit, il faut s'accrocher de temps en temps pour ne pas perdre le fil. Comme ils sont bien campés, vivants (morts, un peu moins), on s'accroche 　

J'aurais aimé rencontrer Hugo dans le précédent opus, Malfront, les fantômes de la combe.

Petit regret, tête de linotte, je n'avais pas vu que c'était une édition 'poche' avec de tout petits caractères, ce qui m'a rendu la lecture 'moins agréable' qu'elle aurait pu l'être en 'grand format'. Parfois, à quoi ça tient ---

Ce qui n'empêche que j'ai passé un très bon moment de lecture.

Scénario original:
Après le décès de son mari, Mathilde soigne sa maladie, motivée par la volonté farouche de terminer ses mémoires. Hugo Boscowich, à qui elle s'est adressée pour les mettre en forme, hésite à replonger dans un passé qui ne la concerne pas. Devant l'insistance de la veuve, il accepte, pour apprendre que Mathilde vient de se suicider ! Suicide ou meurtre ? Pourquoi tous ceux qui l'ont aidée à les rédiger passent-ils de vie à trépas ? Qui est cette inconnue surgie de Martebrun ? Qui possède la clé des mémoires interdites ?

Malfront: les mémoires de Mathilde.
Gérard Coquet
EAN : 9782377590322
480 pages
Éditeur : IN OCTAVO 2 (01/12/2020)

Auteur:
Gérard Coquet a été couronné lauréat du Prix Plume de Glace 2012 de Serre-Chevalier pour son roman Malfront, les fantômes de la combe et, au mois de septembre 2012, il a reçu le 1er Prix Centaure Noir de Noisy-le-Roi.

Mathilde est malade.
Gravement malade.
Alors, puisqu'elle n'a plus rien à perdre, elle veut publier ses mémoires.
Toutes ces petites notes griffonnées sur des carnets. Elle demande à son ami et ancien amant Hugo Boscovitch d'en faire un livre.
Il n'est pas hypermotivé notre écrivain, surtout qu'il a déjà un bouquin sur la mafia en cours.
Mais bon, au nom de l'amitié, il accepte.
C'est à Malfront qu'il va s'installer pour ça.
C'est là que tout a commencé.
Là où,  il y a quelques mois eurent lieu des évènements dramatiques.
Le décor est planté.
Je vous présente rapidement les personnages ?
Mathilde est son élevage de chiens.
Raymonde, qui cuisine (croyez-moi, Mr Coquet il sait, en quelques mots, vous mettre l'eau à la bouche ) et lit dans les tarots.
Line, la fliquette en convalescence suite aux fameux événements cités plus haut.
Sinon, vite fait comme ça, il y a un maire, un curé, un vétérinaire, un photographe, un vieux trop curieux et bavard, des chasseurs, des rugbymen, un procureur, une juge, une fille sexy, un Serbe, un personnage mystérieux en Suède et...des gendarmes...
Ça fait du monde, hein ?
Bon, je vais vous dire un truc, ils sont beaucoup moins nombreux à la fin, parce que sous la plume (je trouve que c'est plus joli que le stylo ou la machine à écrire) de Gérard Coquet, ça tombe comme à Gravelotte, (célèbre bataille Napoléonienne durant laquelle les cadavres et la pluie tombaient drus).
Visiblement on cherche à effacer cette mémoire, et comme on ne peut pas inoculer le virus Alzheimer, le couteau ou le calibre 38 sont requis.
Nous voici donc plongé au coeur d'une histoire sombre, agrémenté d'une pointe d'humour et de quelques bons mots d'argot rhodanien comme seul le talent de l'auteur est capable de nous en distiller.
Quand je pense que c'est une mouche qui me l'a fait connaître...
Je précise, pas l'insecte casse pied (pour ne pas dire autre chose) que les vaches chassent à grands coups de queue dans nos campagnes ou qui laisse de magnifiques traces sur les vitres que vous venez énergiquement de nettoyer.
Non, je vous parle de la Conemarra black qui  vous aide à capturer la truite qui fera de vous le pêcheur le plus envié de la planète. C'est donc cette mouche, sur la couverture d'un bouquin, qui, tel le poisson arc-en-ciel, m'a attirée et permis de découvrir cet auteur dont je lis depuis, avec le plus grand plaisir, toute la production.
Avant de déguster Les mémoires de Mathilde, je vous conseille de dévorer Malfront, les fantômes de la combe, l'opus précédent...

Voilà ce que j'appelle un thriller intéressant, l'intrigue à tiroirs est racontée à « l'ancienne « dans un terroir qui ajoute du mystère. Une campagne sombre avec ses bouseux, ses poivrots violents mais aussi ses notables peu ragoûtants. Boscowitch, journaliste écrivain y est revenu pour écrire son dernier roman mais aussi les « mémoires de Mathilde «  qui est retrouvée morte le jour de son arrivée.
Les documents des mémoires ont disparu, seraient-elles gênantes ? Que se passe-t'il à Malfront pour que d'autres morts surviennent ?
Le livre tient en haleine de bout en bout tout en nous faisant vivre la vie d'un village reculé.

A l'annonce du décès de Mathilde, dont il devait rédiger les mémoires, Hugo revient dans son village natal et tente de mettre la main sur les écrits de son amie d'enfance, dont la simple évocation met tout Martebrun en ébullition. Commence alors une série de morts suspectes et de secrets enfouis soudain mis en exergue. Bien entendu Boscowich se retrouve au milieu de ce foutoir, et il peut compter sur toute une série de personnages fabuleux pour mener à bien ses petites recherches. de l'humour, du suspense, des protagonistes au caractère bien trempé, bref, du plaisir à haute dose !

Roman que je me suis procurée lors du salon L'Iris Noir de Bruxelles.
Je ne connaissais pas l'écrivain mais je me suis laissée porter par l'étincelle dans son regard, son sourire ,sa sympathie et sa simplicité.

Intrigue à tiroir, ambiance lourde typique des petits villages, comportement nauséabond de certains, manque de courage pour d'autres.

Un beau roman qui, malgré la tristesse des événements, laisse entrer la lumière.
Aucun regret !