Quelle destinée pour Murielle ! Elle est toute de contrastes et captive par ses excès comme par ses fragilités. En sillonnant le Cotentin au travers de paysages magnifiquement dépeints, nous emboîtons le pas de l'auteure dans les chemins tortueux (très tortueux !) empruntés par cette jeune femme scarifiée par l'histoire de sa famille. Tout se délite, tout se reconstruit, tout s'émiette, se disperse... La palette complète des sentiments poussés à leur paroxysme est balayée et on entre tout entier dans le personnage. On la déteste, on la plaint, bref,
Jocelyne Corbel nous prend par la main pour nous entraîner dans les méandres d'une saga dont, finalement, c'est LA Femme le personnage principal. La peur de soi devient le rejet des autres et le sentier est étroit qui conduit à aux portes d'une forme de rédemption. Murielle y arrivera-t-elle ? Et sa fille Léa, comment sortira-t-elle de cette "expérience" peu banale ? C'est à découvrir dans un roman où la poésie affleure à chaque paragraphe qu'introduit un incipit superbement déniché. Bravo Madame Corbel. Encore !