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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Récit d'une tranche de vie, peu commune, dans une cabane en forêt, d'une expérience originale de 3 mois, fort intéressante que celle que nous narre Édouard Cortès dans son petit livre -Par la force des arbres-.

En refermant le livre, j'ai envie de dire par la force des arbres, bien sûr, mais aussi par la force d'hommes comme Édouard Cortés, grâce à qui la reconstruction d'une nouvelle manière de vivre, d'appréhender le monde autrement, est fort possible.


Lorsqu'il construit sa cabane en forêt, dans un chêne, l'auteur sort d'un échec, il s'est lancé dans l'élevage de brebis mais son entreprise a périclité. La conjoncture économique et les tergiversations de la bureaucratie ont précipité sa chute.

Il vit très mal son infortune, son estime de lui-même en est fortement ébranlée, il estime aussi avoir entrainé sa famille dans ce désastre (sa femme et ses trois enfants.)
Il en perd le goût de vivre et pense alors au suicide. Ses proches dont son épouse aimante, lui conseillent de voyager, de voir d'autres choses, et c'est tout naturellement qu'en lisant Cyrano de Bergerac, lui vient l'idée de construire une cabane dans un chêne, en forêt, à dix kilomètres de chez lui seulement, et d'y vivre pendant 3 mois, accessible puisque fait en local, pas besoin d'expatriation à l'autre bout du monde et cela lui a été suffisant. Sylvain Tesson à qui il me fait penser, par exemple, va plus loin, mais la lecture de l'expérience vaut le détour, elle nous instruit et ouvre de nouvelles perspectives.

Le récit nous enseigne la vertu de la patience de l'observation de l'infinitésimal ; Édouard Cortés est capable de s'émerveiller devant le travail d'un cortège de fourmis traversant la cabane ou longeant le tronc de son arbre pour en tirer des conclusions fort intéressantes sur leur manière de vivre en communauté et de s'entraider, Il met en avant un bel exemple de coopération.
D'autres vies de nombres d'insectes ou d'animaux, peuples de la forêt, sont ainsi passées au crible de son esprit d'observation et d'analyse.
Mais tout n'est pas toujours facile dans ce petit monde en miroir à notre monde, les insectes comme les animaux se dévorent entre eux, les prédateurs sont légion, mais c'est une question de survie des espèces plus faciles bien sûr pour celles qui sont plus fortes et qui dominent, une loi quasi logique du vivant, du biologique.
La loi de la forêt (la jungle) dans laquelle l'auteur s'est réfugié.
L'auteur pointe du doigt et nous rappelle le lien entre la vie et la mort, il y voit un cycle naturel et tente de nous en donner une des explications possibles, sans jugement ; la vie et la mort se mêlant de manière nécessaire pour la survie de certaines espèces, une loi fondamentale de la Nature.

C'est en miroir à ses vies d'insectes, d'animaux, d'observation de la faune sylvestre qu'Édouard Cortès tire de belles leçons de vie qu'il nous fait partager pour notre plus grand bonheur tout en titillant nos consciences .

Sa cabane construite en grande partie par lui, aidé ponctuellement par quelques amis, en élévation, est fort attrayante, toute vitrée avec une vue imprenable sur la canopée, une fenêtre ouverte sur le monde, elle illustre la couverture, le crédit photo nous indique qu'Édouard Cortès en est l'auteur.
Le rêve de tout un chacun, c'est une vision du bonheur, de jeux d'enfants, mais aussi d'une vision d'un vert Paradis panoramique, d'une grande quiétude que seules les intempéries viennent troubler, mettant ainsi l'auteur dans des situations parfois bien cocasses et remettant en place l'ordre des choses, la nature n'est pas toujours notre amie la plus chère, elle recèle aussi, outre sa beauté et la tranquillité hors de nos vies bétonnées, bien des dangers pour celui ou celle qui n'est pas aguerri.
Elle a ses propres lois de fonctionnement, hors de notre contrôle. Il faut savoir faire avec celles-ci et anticiper, bien peser le pour et le contre, si on veut se lancer dans ce genre d'aventure humaine, cela n'a pas l'air de gêner l'auteur, qui pour un temps s'en délecte, c'est une aventure physique et spirituelle.

Ce témoignage nous instruit par la précision des observations et du langage employé, l'écriture est châtiée, l'auteur use de tournures poétiques et imagées qui produisent un alliage magique de la science et de la poésie.

Dans le même esprit la frugalité est, bien sûr, nécessairement de la partie, la cabane mesure quelques mètres carrés seulement, le lit est en mezzanine, quelques éléments essentiels et un stock de réserves alimentaires suffisent.

Par ce mode de vie excentré, par les réflexions que le livre engendre sur notre société, l'auteur initie une ouverture possible sur d'autres modèles de société, un Homme plus proche de la Nature (faune et flore) vivant en harmonie avec elle, éliminant une grande partie des travers des avatars de nos sociétés consuméristes. Un être humain plus respectueux de la biodiversité, plus soucieux de son environnement proche et de l'écologie, plus axé sur ses propres rythmes et ses cycles naturels.

De cette tentative de se sortir d'une impasse et de se reconstruire naît un bel ouvrage qui a le mérite d'ouvrir certaines pistes de réflexion.
Dans la lignée d'autres explorateur ou pionniers de la vie dans la Nature, il reconstruit et construit différemment, il est à la fois, guide pratique, poétique, réflexif, écologique, sensible, il évite les jugements hâtifs. Il est une ouverture sur un autre monde possible, un autre être humain. Il a de quoi nous faire méditer.







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Lorsque j'ai cherché Par la force des arbres chez mon libraire, du temps où l'on pouvait encore déambuler au milieu des livres ... , cet ouvrage était rangé avec la littérature de voyage, ce qui m'avait un peu surpris ...

De voyage , il peut l'être si on considère le fait de grimper et d'installer une cabane dans un chêne au milieu d'une forêt française ou si le voyage est celui que l'on pratique quand on cherche au milieu de la nature une raison de continuer de vivre .

Car , c'est bien de cela qu'il s'agit : l'auteur est meurtri par l'échec de son expérience de berger , il a du céder son troupeau de brebis , il a besoin de s'isoler, d'abord pour pleurer sur son sort, puis par la magie de ce qui l'entoure et se transforme au fil des jours et des saisons , pour se hisser au dessus de ses propres peines et avancer vers un avenir moins sombre et se réconcilier d'une part avec lui-même et ensuite avec les autres et les aléas de l'existence .

Les pages d'observation de ce qui l'entoure , du plus petit escargot au cerf , de la chute d'un arbre à l'éclosion d'un lys sont très belles .

Alors, on réalise son rêve de gosse et on construit sa cabane dans les arbres ? ou on va vivre en ermite au dessus de la terre et de ses emmerdes ... Chacun y pioche ce qu'il veut ...
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J'ai ouvert ce livre avec beaucoup d'attentes, sans doute. En effet, qui n'a jamais rêvé de construire une cabane dans un arbre ? Et d'y passer une journée, une nuit, voire plusieurs ?
C'est ce qu'a fait Édouard Cortès, après un échec professionnel, (il a été berger et a dû vendre son troupeau) qui le laisse désemparé.
Trois mois à 15 mètres de hauteur, seul, à observer la forêt, la force des arbres, la communion des bêtes, petites ou grandes, et des végétaux, pour une réminiscence salvatrice.
L'auteur décrit ces instants d'observation et d'immobilité silencieuse, en faisant des liens avec des souvenirs d'enfance, ou bien avec ses déboires de berger, ou encore nous partage ses réflexions sur les problèmes d'écologie.
J'ai regretté qu'il reste sur la réserve pour exprimer vraiment la transformation, cette sorte de mue qui s'est opérée en lui durant sa "forestation" comme il l'appelle.
Il a été transformé, il est devenu, selon ses dires, "d'une fragilité inébranlable", et nous pouvons le croire, mais sans savoir comment.
J'ai aimé l'écriture avec quelques envolées poétiques, et les descriptions de la nature souvent très belles. le style est pourtant irrégulier, comme s'il reflétait l'humeur fluctuante de son auteur.
J'apprends que Édouard Cortès a écrit d'autres livres classés dans "voyages" dont un récit de voyage avec son épouse et un autre avec ses enfants, sur des milliers de kilomètres parcourus.
À découvrir sans doute...
Un grand merci à Babelio et aux Éditions des Équateurs pour l'envoi de ce livre.
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En refermant ce livre, je ne sais pas si j'éprouve pour Edouard Cortès une profonde admiration ou une dévorante jalousie … Car il a osé faire ce qui me donne terriblement envie tout en m'effrayant en même temps : se mettre à l'écart du monde, rejoindre la nature dans une douce solitude. Pour se retrouver lui-même, pour retrouver un sens à la folie de l'existence. Pour renouer avec l'essentiel, pour se laisser ressourcer par la quiétude d'une forêt. Et tout ça loin de l'agitation permanente qui caractérise notre monde, dans une cabane qu'il a érigé de ses propres mains en haut d'un arbre : mon rêve d'enfance … Il en faut, de l'audace, pour tout quitter du jour au lendemain et passer une saison entière perché dans un chêne, avec pour seule compagnie quelques oiseaux ! de l'audace, où une forme de désespoir, de désarroi … Comme si le retour à la nature était son unique espoir.


Dans ce livre, il nous explique. Nous explique pourquoi il a ressenti cet appel de la forêt, pourquoi il a tourné le dos à son quotidien. Nous explique comment il a choisi le chêne qui sera son compagnon de quelques mois, comment il a construit son petit nid au coeur de la verdure. Nous explique ce qui l'habite, ce qu'il voit, ce qu'il sent, ce qu'il entend. Ce qu'il fait, ou plutôt ce qu'il ne fait pas. Car l'oisiveté a du bon : ce n'est qu'en cessant de courir dans tous les sens, d'abrutir notre cerveau en allumant continuellement télévision ou radio, que l'on peut se retrouver pleinement, seul avec soi-même, seul avec nos pensées propres. Seul avec nos sensations, qui sont les véritables portes sur le monde. Nous avons tellement l'habitude de nous retrancher derrière nos écrans que nous ne savons plus vraiment voir, écouter, sentir ce qui nous entoure … alors qu'il y a tant de choses à voir, écouter, sentir !


Car c'est finalement ce que j'ai préféré dans cet ouvrage : la façon dont l'auteur parle de la forêt, de nos forêts. Il en parle avec un amour, une douceur, un respect qui ne peut qu'émouvoir. Il nous dresse un portrait fabuleux de ces canopées qui nous entourent : il nous décrit la beauté des sous-bois, il nous relate les merveilleuses rencontres qu'on peut y faire, il nous explique l'ingéniosité de la nature qui forme un incroyable réseau autrement plus social que ceux qui pullulent dans notre vie quotidienne. Dans la forêt, tout est lié, intimement, profondément. Naturellement, en toute simplicité. Et c'est vraiment ce qui rend les forêts si fascinantes, si attirantes, si apaisantes aussi : entrer dans une forêt avec le coeur ouvert, c'est rejoindre cette harmonie délicate qui y règne. A condition de se détacher de cette propension humaine à vouloir tout contrôler, tout diriger, tout posséder.


A condition de se laisser accueillir par la forêt et tous ses habitants, de se faire humble devant cet écosystème qui n'a pas besoin de nous pour exister et à qui nous faisons tant de mal … Derrière ce témoignage, dans lequel l'auteur explique comment la forêt l'a aidé, l'a guéri, se cache finalement une déclaration d'amour à ces arbres, mais aussi une exhortation à prendre soin de ces forêts qui nous veulent tant de bien. C'est une invitation à quitter le béton pour renouer avec la terre : allons donc nous émerveiller de la danse nuptiale des oiseaux, des processions des fourmis, du bruissement des feuilles lorsque la brise souffle ! Réapprenons à vivre avec la nature plutôt que de l'enfermer dans des parcs « protégés » sans jamais aller la visiter ! Retrouvons la joie simple et sincère de cheminer dans une forêt, loin des tracas de ce monde, loin de la folie des hommes qui ne savent plus que se plaindre alors qu'il y a tant de beauté autour de nous !

En bref, vous l'aurez bien compris, c'est vraiment un très bel ouvrage que celui-ci : entre journal intime et carnet d'observation, il nous invite à renouer avec nos racines, à prendre exemple sur les arbres dont la sérénité n'a d'égale que la majesté. Il nous rappelle que ce n'est pas dans le virtuel que se trouve le salut, mais bien dans la réalité dans ce qu'elle a de plus simple : la nature, toujours fidèle au poste, et si souvent oubliée …
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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🌳 La solitude n'est pas un fardeau lorsqu'elle est voulue, décidée. En 2020, nous avons tous connus et subis le confinement. Je me souviens avoir pensé, les deux premières semaines, qu'il s'agissait d'un jeu, un challenge. Dans ce monde d'opulence, une cure forcée de privation ne pouvait faire aucun mal. Et puis les semaines se sont accumulées, sans toujours l'ombre d'une “libération”. Mais s'agissait il vraiment de cela ? Même si cette période fut difficile, insupportable par moments, n'a-t-elle pas le mérite de nous forcer à réfléchir sur ce qu'est l'essentiel ? J'ose espérer que oui. Mais, pris dans l'engrenage des habitudes, du confort et de l'égoïsme, saurons nous tirer quelque leçon, aussi mince soit-elle, de cette expérience (je l'espère) unique ?

🌳 Apres avoir connu plusieurs échecs, dont un professionnel, Édouard Cortès fait le pari fou de se réfugier au sommet d'un chêne, dans une cabane qu'il a construite de ses mains, après avoir songé “y attacher une corde”. Pour échapper au quotidien destructeur, aux réseaux sociaux, à tout ce qui déchante dans le monde actuel, il décide de ce repli, de cette communion en pleine nature pour se retrouver. Avec lui-même. La solitude est un choix, une véritable nécessité pour sa propre survie.

🌳 Au crépuscule de cette année 2020, quel bilan peut-on faire ? Certes, cette année ne fut pas un cadeau, pourtant beaucoup d'entre nous ont su trouver des alternatives à leurs occupations habituelles, ont su faire les choses différemment. Il serait peut-être judicieux d'accepter cette époque comme une opportunité de faire mieux, faire plus intelligemment, faire sans dommages collatéraux. Je ne suis partisane d'aucune pensée, je ne pense pas un jour tout quitter pour bâtir ma cabane dans la forêt, mais je souhaite, autant que je le peux à mon niveau, changer les choses. Comment cela se traduira-t-il ? Je ne le sais pas encore, mais je note une certaine prise de conscience, une envie, un besoin de ne pas continuer ainsi.

🌳 Si 2020 a un mérite, ce sera au moins celui-ci... Cette lecture clôt parfaitement cette année si particulière.
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Imaginez un peu, un quadragénaire dépressif remet sa vie en question suite à un échec. Et plutôt que le suicide, il choisit l'exil dans un arbre. Un récit court mais essentiel qui sent bon l'humus et bourdonne de la vie animale et végétale inféodée aux arbres. Ce n'est pas un récit scientifique et pourtant on y apprend beaucoup de choses (sur les pics, les fourmis, les bourgeons...). Et l'auteur s'est mis en retrait, pour laisser la place à la simplicité, l'humilité, la beauté et la poésie. Une belle façon de prendre de la hauteur et de reconsidérer le monde.
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Un livre d'une sensibilité rare ! Edouard Cortes a tout quitté : famille, job, société pour aller s'encimer en haut d'un cèdre, dans une cabane vitrée faite entièrement de ses mains. Il nous parle de forêt, de reconnexion à la nature, de liens avec la faune et puis de ce qu'il ressent dans son perchoir, niché au creux de sa solitude. J'ai noté beaucoup de citations de ce bouquin qui m'a marqué, et ses références sont très pertinentes (à la fois littéraires, actuelles etc).
Au début, le côté lyrique de l'écriture m'a un peu déplu, je me suis demandée s'il allait rester dans ce modèle un peu intello, et puis finalement il démystifie souvent ses propos avec des petits faits du quotidien, réels et drôles qui lui sont arrivés. Donc je valide !!
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À 40 ans, Édouard Cortes doit vendre ses brebis. Un échec douloureux qu'il tente de soigner en s'isolant dans une cabane en haut d'un chêne dans une forêt du Périgord. Un exil volontaire de quatre mois (au printemps 2019) sans portable ni eau courante, pour « Prendre de la hauteur » et se débarrasser de toutes les couches superflues accumulées au fil des années.

Avis :
Un voyage immobile et initiatique.
Édouard Cortès est l'auteur de plusieurs livres dont Paris-Saigon en 2 CV (Prix des Explorateurs de la Société de géographie) et Un chemin de promesses.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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