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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Livre coup de coeur.

Seyoum, jeune érythréen, règne sur un morceau de côte libyenne où il organise les traversées vers le côtes italiennes. Son corps vit sans nourriture. Il survit grâce à l'alcool frelaté et aux rations de Khat qu'il chique constamment.

Mais son esprit vagabonde. Il se souvient de son amour Madiha. Il se rappelle un baiser échangé, la séparation forcée, l'humiliation vécue.
Seyoum a l'apparence d'un homme mais il n'est qu'une enveloppe vide. Son esprit n'est que souffrance. Une étincelle d'humanité peut-elle se rallumer dans ce non corps.

C'est un livre court (130 pages) qui se lit d'une traite. Un livre émouvant qui m'a replongé des années en arrière. Lorsque je côtoyais, par intermittence, la misère djiboutienne. Celle des autochtones, des somaliens, des éthiopiens, des érythréens venus chercher un semblant d'avenir dans la capitale/État.

Je n'oublie pas ses années. Je n'oublie pas ses regards fatigués, ses corps décharnés et ses enfants déguenillés. Ces images glissent sur nous, fiers de notre pouvoir, de notre liberté de manger jusqu'à en vomir.
Je ne me souviens plus des visages mais je n'oublie pas.

Un superbe premier roman.
A lire absolument.

#lireetlivres
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Dans les drames migratoires de la Méditerranée, le passeur est souvent vu comme le profiteur d'un système de mort, n'hésitant pas faire fructifier un business basé sur l'espoir de pauvres bougres. C'est ce que fait Seyoum, gros bras du trafic humain actif sur la côte libyenne. Dans la chaleur étouffante d'un État en faillite, il orchestre des convois morbides, lançant sa "cargaison" de Soudanais, Éthiopiens et Érythréens sur la mer quelle que soit la météo. Dans ce secteur, la concurrence est rude, les garde-côtes gourmands en bakchichs et les échanges se font à coups de biftons, de rasades de gin et de khat. de quoi brouiller le cerveau et faire taire les pleurs. Tout le monde est ici blessé: les passeurs d'aujourd'hui sont souvent les naufragés d'une traversée manquée d'hier. Un roman dur qui se veut un témoignage aussi dur !
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Un passeur de la côte libyenne qui s'en met plein les poches depuis des années en profitant de la détresse de milliers de pauvres gens qui rêvent d'exil car là où ils vivent il n'y a que conflits et instabilité.
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L'argent ne semble pourtant pas suffire à panser ses blessures du passé, comme des sillons dans chaque parcelle de son être. Un corps et une âme torturés qui tentent de s'apaiser sous l'emprise de l'alcool et du khat, comme une envie de s'oublier et de disparaître de la surface de la terre.
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Seyyoum s'en sort tant bien que mal jusqu'au jour où un convoi spécial arrive pour une traversée et fait brutalement tout resurgir, son passé qui a fait de lui l'homme qu'il est devenu aujourd'hui. Avant d'être à son tour bourreau, il fut aussi une victime lui-même. Peut-être qu' une chance de rédemption s'offre à lui ?
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À travers Seyyoum, c'est le destin de tout un peuple, de tout un pays et même de tout un continent dont il est question ici.
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La Lybie est un point de transit pour les hommes, les femmes et les enfants qui fuient l'instabilité dans certaines régions d'Afrique et du Moyen-Orient afin de gagner l'Europe, terre promise des migrants.
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La mer brise les rêves et les engloutit comme un monstre à qui les passeurs sans vergogne livrent des offrandes.
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Un premier roman de 136 pages magnifiquement bien écrit et qui vous happe du début jusqu'à la fin. de l'émotion et des révélations qui prennent par surprise.
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Entre 1993 et 2015, ce roman nous raconte l'histoire de Seyoum, passeur sans scrupules de fugitifs entre la Lybie et Lampedusa, les horreurs subies et les horreurs commises. Pas d'excuse pour lui, juste un semblant d'explication sur le malheur des hommes de ce continent agonisant . Très bien écrit mais dur et finalement assez beau. Un premier roman coup de poing.
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Lire pour découvrir une histoire comme celle-ci, lire pour prendre des claques, des gifles. Lire pour savoir, pour faire face à la réalité. Lire pour être plus humain, plus altruiste. Voilà pourquoi je lis, pour tomber sur des livres comme celui-ci…
J'ai lu cette courte histoire en une fois (128 pages) parce que j'ai été imprégné. Seyoum est un monstre, qui a bâti son commerce sur le malheur de l'humanité. Mais peut-on détester cet homme qui a tant souffert, dont le passé est si tourmenté. Peut-on pardonner à ce bourreau, et finalement même s'attacher à lui ?
Ce livre va venir bousculer votre humanité. L'histoire est cruelle, les mots sont durs, mais ils sont reflets d'une réalité.
L'autrice nous livre ici son premier roman et je l'ai trouvé merveilleusement bien écrit. C'est percutant, juste, intense. Elle n'est pas allée trop loin dans la noirceur de la situation, rendant la lecture accessible malgré l'horreur.
La fin est parfaite. Une vraie belle découverte, j'ai été conquise.
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Ce premier roman est une plongée folle dans la vie d'un passeur, un passeur d'hommes et de femmes qui fuient leur quotidien pour un monde meilleur, sans savoir qu'ils se jettent dans la gueule du loup et surtout de tous ceux qui veulent profiter de cette manne.


Seyoum est passeur à Zouara en Libye, juste en face de l'île de Lampedusa, il fait commerce du malheur des autres pour s'enrichir outrageusement au péril de la vie de ses hommes et de ses femmes.
Après une traversée du désert difficile où ils ont dû subir la chaleur, la soif, l'enfermement, la promiscuité et parfois l'enlèvement et la torture, ces hommes et ces femmes doivent affronter la mer, dans des petits rafiots surchargés, sans certitude d'arriver de l'autre côté et d'y trouver une vie meilleure.


Mais qui est Seyoum ? D'où vient-il ? Pourquoi son coeur est-il si dur qu'il puisse faire autant de mal, car il sait, il sait d'où viennent ces gens et par quoi ils sont passés, il sait leur vulnérabilité et leur désespoir, il sait l'état des bateaux et les risques encourus…


Ce roman court est intense, percutant, d'une grande intelligence. On observe, on assiste, il n'y a pas de jugement.
Lorsque l'on ferme ce livre, les questions affluent, et encore une fois on constate que le monde n'est pas binaire, mais plein de nuances, rien n'est simple.


Une autrice à découvrir et à suivre, j'ai été conquise par son style, on oublie que derrière ce texte une femme blanche écrit.


Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Voila un livre qui envoie un paquet d��mbruns plein la gueule. Je suis sonné et pourtant j��i le pied marin. Stephanie connait indiscutablement cette région de l�󝦯rique qu��lle nous devoile a travers un sujet brûlant qui ne devrait laisser personne indifférent.
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Seyoum n'en a rien à foutre de ses « cargaisons » de Soudanais et d'Erythréens faméliques qu'il trimbale de camions en bateaux pourris et envoie à la mort en leur soutirant leurs espoirs et leurs millions. Tout ça, c'est du business, il s'en fout pas mal qu'ils arrivent sains et saufs en Europe, l'essentiel reste la liasse de billets qu'il dépose dans son coffre à chaque nouveau départ. Jusqu'au jour où son passé le rattrape en s'incrustant par surprise sur un bateau en partance. Forcé de confronté ses pires cauchemars, le passeur cynique choisira-t-il de sacrifier son juteux commerce, ou ce qu'il lui reste d'humanité ?

Dans ce premier roman, Stéphanie Coste choisit de nous raconter une histoire incroyablement difficile, celle du malheur de toutes ces populations fuyant leurs pays devenus inhospitaliers, au premier rang desquels l'Erythrée, gangrené par la guerre civile contre l'Ethiopie pendant trente ans, puis par la dictature totalitaire imposée par le président Afwerki depuis 1993. Cette « prison à ciel ouvert« , Seyoum l'a fui lui aussi, ce qui ne l'empêche pas de traiter les autres migrants comme du bétail, leur refusant de l'eau et de la nourriture pendant des jours. Comment un homme peut-il en arriver à traiter ses semblables ainsi ? Qu'est-ce qui le hante derrière les planches mal assemblées de sa cabane sur la plage, quand il se noie dans l'alcool et la drogue ?

Malgré l'énorme claque que j'ai prise en lisant les premières pages de ce livre, révulsée par le traitement infligé aux migrants, ces gens que je côtoie au quotidien dans mon travail, et que j'aide du mieux que je peux, je dois dire que j'ai aimé cette lecture. J'ai été totalement happée par le style d'écriture de Stéphanie Coste, incroyablement juste et percutant pour raconter l'injustice, mais aussi tremblant de sincérité pour parler des hommes et de leurs faiblesses. Elle décrit l'horreur avec énormément de doigté, mais arrive tout aussi bien à raconter la rédemption, l'éveil des sentiments enfouis, et cette part d'humanité qui vit en chacun de nous, même ceux qui semblent être les plus pourris. Bravo !
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Il y a des livres comme ça, comme le passeur, des livres qui vous laissent ko. Des livres qui vous laissent la gorge nouée, le coeur serré, enfin dont on ne peut sortir sans bleus à l'âme.
Sonné par cet uppercut… difficile de trouver les mots à chaud. Juste… whaou !!!

C'est un premier roman et autant vous dire que j'attends déjà avec impatience le prochain Stéphanie Coste.
Le passeur c'est Seyoum. Un nom, un homme qui incarne une des nombreuses manifestations des bas-fonds de l'être humain. Marchand d'espoir, trafiquant d'Hommes, spéculateur de misère, vendeur de larmes. Les migrants qu'il envoie à la mort c'est sa petite entreprise qui elle ne connait pas la crise.
Des raisons d'en arriver à ne voir que de la marchandise en des êtres désespérés aux alibis qui anesthésient la conscience d'un passeur, Stéphanie Coste met le lecteur dans la peau de cet homme qui s'il a choisi d'être une ordure, a peut être été un peu orienté par le destin. A chacun son histoire.
Difficile de croire en l'Homme, en sa bonté. Compliqué de se dire que derrière l'ignominie, il y a peut être un sentiment, une émotion. Et pourtant… ou pas…
Deux jours de la vie de cet homme qui nous entrainent dans les années 90 et dans la guerre entre Erythrée et Ethiopie et en 2015 entre la Libye et l'Italie. Deux jours pendant lesquels quelques cent cinquante vies vont basculer.
C'est court, ça se lit d'une traite, en apnée. C'est violent pour la dignité, pour l'honneur. Impitoyable pour le genre humain.
Comme on dit souvent, s'il y a un livre à lire en ce moment, c'est celui là. En fait les autres, là, tout de suite, je m'en tape.
Groggy après une telle lecture, je vois des étoiles partout, au moins six pour ce bouquin.
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Dans ce court roman, on se prend en pleine figure la noirceur la plus profonde de l'humanité. Les passeurs qui, depuis la côte libyenne, envoient à une mort presque certaine les milliers de migrants essayant de rejoindre l'Italie.

Le roman est centré sur Seyoum, Érythréen chef d'un réseau, et on découvre petit à petit comment il a pu en arriver là, profitant à ce point de la misère humaine.
Est-il toujours un être humain, reste-t-il une once de lumière dans cet homme que la vie s'est appliquée à détruire ?

Ce qui fait l'originalité de ce roman, et aussi sa force, est d'être « à la place » du passeur, on est véritablement dans sa tête. L'auteure ne porte aucun jugement, ce que j'ai apprécié.
À nous de décider si on lui octroie un peu de compassion.

Je ne m'y attendais pas vu le propos mais ce livre est un coup de coeur. C'est un vrai tour de force de la part de l'auteure d'arriver à nous faire aimer une histoire aussi noire.
C'est aussi un livre qui pousse à la réflexion et sitôt refermé, je me suis renseignée sur les guerres entre l'Érythrée et l'Éthiopie, pays oubliés où « Dieu marche dans les chaussures du Diable ». Et envie d'en savoir plus est toujours pour moi un signe de qualité.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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