L'héritière de la honte

Lorsque Chloé lui avait dit qu'elle était seule au monde et qu'elle ne faisait confiance à personne, il n'avait pas réalisé ce que cela impliquait. Maintenant, il comprenait. Elle n'était pas que seule au monde, elle était isolée dans un un univers hostile et effrayant. A son avis, c'était pire que tout.
Il était temps que les choses changent. Il la protégerait malgré elle, qu'elle le veuille ou non.

Elle est calme, trop calme. Cela annonce une tempête.

Les gens qui croient encore que le sexe et l’amour sont deux choses différentes sont naïfs.

Qu’est-ce qui alimente une flamme? La passion, les rêves, les projets, l’espoir, que sais-je encore? Je peux tout acheter, je peux tout me permettre, qu’est-ce qu’il me reste à convoiter? J’ai visité tous les plus beaux endroits du monde, j’ai porté toutes les créations les plus élégantes des plus grands designers, j’ai mangé les mets les plus raffinés et les plus rares, qu’est-ce qui pourrait me faire envie que je n’ai pas eu?

— J’aimerais préciser une chose. Quand j’ai dit que vous n’étiez pas belle, je ne voulais pas parler exclusivement de votre physique. Pour moi, la beauté est intérieure et je ne décèle pas de flamme en vous.
— Parce qu’il n’y en a pas. Ne perdez pas votre temps à la chercher, elle est éteinte depuis mes onze ans, et même avant, elle ne brillait pas beaucoup.

Elle n’était pas que seule au monde, elle était isolée dans un univers hostile et effrayant. À son avis, c’était pire que tout.
Il était temps que les choses changent. Il la protégerait malgré elle, qu’elle le veuille ou non.

Une vraie tête de linotte, la femme de ménage de quarante ans, grande et robuste, aux traits masculins. Non seulement elle oublie tout, mais elle égare tout. Si elle prenait la peine de ranger ses choses, j’aurais plus de temps pour entretenir le reste de la maison. Ce qu’il lui faudrait, c’est une femme de chambre qui ne s’occuperait que d’elle.

J’ai tout vu, tout connu, tout subi, tout vécu. J’ai été violée pour la première fois à onze ans et vous seriez surpris de voir comment on s’y habitue. J’ai été maltraitée plus d’une fois et la souffrance physique n’est pas le pire à endurer, vous pouvez me croire. J’ai été volée, abusée, avilie, droguée, il n’y a plus rien qui me fasse peur. Aujourd’hui, si je devais faire face à la mort, je remercierais mon bourreau d’avoir le courage d’accomplir ce que je ne peux me résoudre à faire de mon plein gré. Non, vraiment, je n’ai pas besoin de garde du corps puisque mon corps n’est plus qu’un morceau de bois calciné.

— Vous êtes franc, il n’y a pas à dire. D’habitude, les seuls qui se permettent de l’être sont ceux qui sont aussi riches que moi et qui n’ont rien à faire de mon argent. Les autres s’extasient sur ma supposée beauté, sans deviner que c’est ainsi que je détecte leur rapacité.