AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782882414601
128 pages
Bernard Campiche (15/09/2020)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Marie-Claude Cotting
Jean Steinauer
"Café des Chemins de fer"
Récit
Au commencement était un trou tapissé de verdure, que l'urbanisation allait convertir en dépotoir géant et paradis des gosses: le "Grabe", ou ravin de Pérolles. Le quartier de ce nom grandit sur ses bords, longtemps aimanté par le Café des Chemins de fer que tenaient Louis Cotting puis son fils Marcel. Trois générations vivaient et travaillaient dans cette petite maison, ... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les auteurs – Marie-Claude Cotting est une « mimi », fille du dernier patron Marcel – brossent la biographie du Café des chemins de fer. C'est un bistrot de quartier situé à la sortie des usines et accueillant jour après jour tout une diversité de clients. Les métiers, les provenances géographiques et sociales se côtoyaient de près sans toujours se mélanger vraiment.
Les chemins de fer, c'est un bistrot comme il est aujourd'hui devenu difficile d'en trouver. Ce court livre fait re·vivre « les neuf » - la pause et collation à 9h - comme si nous y étions et participe à garder la trace et le souvenir d'une époque révolue. C'est un joli voyage avec des guides agréables et entraînants, dans un monde parfois dur mais toujours plein de vie et de joie.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un soir de Mardi Gras, en effet, une équipe masquée et grimée a fait irruption dans le bistrot déjà comble en tirant une sorte de canon, bricolé dans l𠆚telier du plombier Bernard Cotting. En guise de poudre noire, les fêtards ont demandé un kilo de farine et chargé l𠆞ngin. Quand le coup de canon a éclaté, la farine s𠆞st répandue dans tout le bistrot, et ce n𠆞st pas une figure de style : en moins d’une seconde, tout le monde a pris vingt ans, sauf ceux qui avaient déjà les cheveux blancs, les robes noires ont viré au gris, et une très fine couche de farine s𠆞st déposée absolument partout, y compris – on le constatera au petit matin – à l’intérieur des armoires soigneusement fermées. En plus du boulot harassant de la fin de la nuit, la famille et le personnel ont dû laver tous les verres du bistrot, et nettoyer toutes les armoires.
p.81
Commenter  J’apprécie          10
Il est mort en douceur. Une fin sans surprise pour un ancien apprenti pâtissier resté amateur de tourtes et de crème glacée, mais rien n𠆞st ordinaire dans vie de Marcel, même pas sa mort. Il l𠆚vait décrite par avance, dans le détail, à de multiples reprises, avec tant de drôlerie que personne ne l𠆚 pris au sérieux :
- Vous verrez, je vais partir d’un coup et le lendemain, on dira, Marcel est mort, personne ne voudra le croire.
- Je trouve qu’il faut mourir à la fin d’une bonne soirée, pas au début parce que ça fout en l𠆚ir l𠆚mbiance.
- L’idéal serait d𠆚voir une bière entamée sur la table, un cigare qui fume encore dans le cendrier et hop, c𠆞st fini.
Marie étant occupée ce jour-là, c𠆞st Marie-Claude qui accompagna son père à la soirée annuelle des cafetiers restaurateurs, le 9 février 1988. Il mangea trois fois du dessert, et convint tout en se resservant une part de tourte aux marrons :
- Je sais, je devrais faire attention, mais je ferai le régime demain.
Il dansa toute la soirée. Vers minuit, alors qu’une valse venait de commencer, Marcel se tourna vers sa fille pour qu𠆞lle danse avec lui. Ils tournoyaient joyeusement, elle se disait qu𠆞lle n𠆚vait pas dansé avec son papa depuis son mariage et… « Il m𠆚 glissé des mains. » Elle jette un coup d’œil à la table, sa bière venait d’être entamée et un cigare fumait encore dans le cendrier. Il est mort exactement comme il l𠆚vait souhaité, à la toute fin de la soirée. Mais l𠆚mbiance a quand même été foutue en l𠆚ir.
p.104
Commenter  J’apprécie          00
Ici, la sommelière entre en scène. Cette femme expérimentée – on ne confierait pas à une débutante la tâche délicate de la fermeture – interprète une tirade à faire pâlir d’envie l’auteur de « Cyrano de Bergerac ». Elle joue de tous les registres, s’adapte à tous les partenaires, imagine tous les arguments.
Encourageante : « Allez, Charly, finis ! On ferme dans trois minutes. »
Complice : « Tu sais bien que ça me ferait plaisir de rester avec toi, Charly, mais voilà… »
Auroritaire : « On ne discute plus, Charly, c’est fîrabe. »
Compatissante : « Enfin, Charly, ta femme doit t’attendre ! »
Menaçante : « Charly si tu continues, c’est bien simple, on refusera de te servir après dix heures. »
Suppliante : « Je t’en prie, Charly, j’en peux plus, je suis crevée et j’ai le dernier bus à prendre. »
Résolue : « Tant pis, Charly, j’appelle le patron. »
Le patron, alors, doit se montrer ferme. S’il a de l’autorité, le petit sketch du pedzeur n’a pas lieu d’être. Sous ses airs bonhommes, Marcel n’en manque pas. Pour prévenir les dérapages, il proclame le fîrabe à la cantonnade, en français pour les indigènes, en anglais pour les américains.
p.112-113
Commenter  J’apprécie          00
A midi et le soir, la mise en place est (…) d’une grande simplicité ; pas de nappes ni de sets, on ne fait pas de manières aux Chemins de fer, on posera les assiettes sur le bois ou le formica des tables. Il ne s’agit que de tenir prêts couteaux, fourchettes et serviettes en papier, puis de répartir dans de petits godets la moutarde (Thomy bleue, en bidons de trois litres) qui accompagnera les saucisses de chien, spécialité proclamée de la maison. C’est du pur porc, évidemment, élaboré par la boucherie Poffet. Mais si les clients s’interrogent sur la composition réelle de la saucisse, Marcel oppose un silence hermétique. Et quand il n’y en a plus assez pour tout le monde, il s’excuse, d’un ton navré : « La semaine dernière, j’avais encore trouvé un Saint-Bernard, mais hier je n’ai rencontré qu’un basset. »
p.8
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : caféVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}