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Critique de lettres_et_caracteres


Comme le précédent, j'ai découvert le nouveau roman de Cécile Coulon dans sa version audio et une multitude d'impressions m'ont traversé l'esprit lors de cette écoute riche en enseignements.

« Tu verras, le dernier Cécile Coulon a un faux air de Rebecca de Daphné du Maurier ». Plusieurs lecteurs qui connaissent mon attachement à ce classique de la littérature anglaise m'ont fait la même réflexion. Il n'en fallait pas plus pour me donner envie de découvrir Seule en sa demeure. Déjà, le titre n'est pas sans rappeler la place centrale occupée par Manderley dans Rebecca. Et le titre complété par la couverture de l'Iconoclaste sont à eux seuls une promesse de huis-clos angoissant comme dans cette oeuvre aux allures hitchcockiennes. Mais pour moi la comparaison s'arrêtera là.

En réalité, je me suis sentie transportée dans un tout autre univers : celui des livres audio d'Amélie Nothomb. Cela peut paraître certainement étrange mais le timbre de voix et la tonalité légèrement guillerette empruntée par Rachel Arditi associés aux prénoms désuets des personnages m'ont plongée dans les mêmes impressions de lecture que lorsque j'écoute les romans aux allures de contes modernes de l'auteure belge. Impression plutôt agréable mais somme toute très éloignée du récit angoissant que je me figurais.

Au fil de la lecture, le parallèle avec Rebecca m'a semblé de plus en plus ténu alors qu'une histoire bien différente se dessinait. A l'arrivée pour moi les deux romans n'ont rien de commun si ce n'est deux épouses de secondes noces qui débarquent dans une riche demeure encore habitée par l'aura de la défunte. Tout le reste, de la personnalité des principaux protagonistes à la place occupée par la demeure en passant par l'intrigue et son dénouement, rien ne peut souffrir la comparaison. Surtout, la tension si présente dans le premier est totalement absente dans le second. Daphné du Maurier nous livre une atmosphère quand Cécile Coulon nous raconte une histoire. Une belle histoire, une histoire qui tient la route, qui livre son lot de secrets, mais une histoire qui peut tout aussi vite s'oublier quand l'atmosphère de Rebecca, elle, est faite pour vous imprègner à jamais.
Voilà finalement ce qui fait que les romans de Cécile Coulon ne me touchent pas outre mesure : la plume de l'auteure, aussi belle soit-elle, ne suffit pas à me marquer au fer rouge. Tout glisse, tout est servi de manière assez monotone dans une sorte de politesse élégante qui rend la lecture un peu terne. Ca ne monte pas en tension, ça ne pique pas la curiosité outre mesure, ça ne s'enflamme pas, ça ne virevolte pas. C'est posé là, avec délicatesse mais sans beaucoup d'âme. J'avais lu deux fois Une bête au paradis, d'abord en audio puis en format papier et j'avais ressenti à peu près la même chose sans pouvoir vraiment me l'expliquer. Or cette fois les choses m'apparaissent clairement, tout simplement parce que j'ai relu Rebecca en version audio juste avant de me lancer dans Seule en sa demeure. Et c'est parce que j'ai enchaîné l'écoute des deux que je peux me montrer aussi sûre de mon ressenti cette fois : non, Seule en sa demeure n'a rien à voir avec Rebecca parce que la plume de Cécile Coulon, son univers, sa façon d'amener ses intrigues et de faire vivre ses personnages n'ont rien à voir avec la manière dont Daphné du Maurier fait jaillir les émotions, les angoisses, les colères et les peurs. L'un est un volcan en éruption quand l'autre présente tous les aspects d'un lac paisible. A chacun son crédo après tout.

Lien : https://www.lettres-et-carac..
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