- Ethan, a dit Steve, comment je vais faire pour avoir mon prochain fixe ?
- On est pris au cœur d'une épidémie des temps modernes, au milieu de nulle part, et tu veux un fixe ?
- Ça résume plutôt bien le truc. Un fixe reste un fixe.
Nous avons trouvé un feutre bleu dans le bureau principal vide. Au dos d'une affiche avec un slogan industriel, Steve a dessiné une grosse aiguille hypodermique afin de traduire son besoin. D'une certaine façon, son trait rendait l'aiguille terrifiante, semblable à une seringue dont les nazis se serviraient pour vous injecter du sérum de vérité dans les veines.
- Steve, c'est assez atroce. Tu ne peux pas l'adoucir un peu.
- En effet, c'est un peu brutal. Voilà...
Il a dessiné des pâquerettes tout autour, tempérant le message.
- Ici, les toilettes n'ont pas de porte, on éprouve un sentiment libérateur quand on y est, je t'assure. Les portes ne sont rien de plus que des burkas en bois plates, inventées pour empêcher les femmes de se sentir fières et en harmonie avec leurs trompes de Fallope.
À l'intérieur de vos nuggets d'oiseau, vous trouverez des lames de rasoir, des rats et des tumeurs.
La vie est ennuyeuse, mais ça pourrait être pire et ça pourrait être mieux. Nous acceptons le fait qu'une entreprise détermine notre train-train quotidien. C'est la concession à faire pour ne pas être des créatifs en proie au chômage chronique, et nous le savons. Plus jeunes, nous faisions au moins mine de ne pas être dupes en laissant des numéros de Casseurs de pub sur nos bureaux. Après quelques années, ça n'a tout simplement plus d'importance. Vous cherchez des blagues ou des fichiers .wav divertissants sur le Net. Vous téléchargez de la musique. Un nouveau projet se présente, puis vous assistez à sa lente asphyxie dans les salles de réunion. Toutes les idées semblent avorter. L'air a la même odeur que cinq cents feuilles de papier.
Et alors arrive une autre journée.
Honnêtement, je ne sais pas comment les sites gore pourraient exister sans la contribution du Mexique et de l'Asie du Sud-Est.
Et on est à cours de Cheerios.Prends en deux douzaines de paquets suivant un ratio de trois boites de Miel et Noix pour une de Classique.
Je dois dire que les vêtements de clandestins sont en faite plutôt confortables - doux, sans ourlet ni ceinture élastique qui rentrent dans la chair.
-Peut être que la nourriture chez McDonald's est comme elle est parce que Ronald se sent seul.
-Seul ?il est asexué.
-Ca ne veut pas dire qu il se sent seul. Peut être qu il lui faudrait un chat.
-Je parie qu'il kiffe les sport nautique.
-Non ca bousillerait son maquillage.
-Je suis sur qu il est probablement bi -curieux.
-Bi curieux? Comment se serait possible? A l heure qu il est, il a au moins cinquante ans.
-Il est d'une autre ère. On n'abordait pas certains sujets à l'époque.
-hé bien, alors comment il fait pour continuer à avoir l'air si jeune?
Les stéroides.Le botox.Les Happy Meals.
Les rêves de la plupart des gens sont ennuyeux. Et si votre rêve c'était de vendre du maïs au bord de la route - si vous l'avez fait; est ce que ca signifie que vous avez réalisé votre rêve? Est ce que les gens vous considèrerons quand même comme un raté?
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- « Mon problème, c’est que mon père a touché le pactole à l’Irish Sweepstakes quand j’avais deux ans et qu’il a quitté ma mère, qui a réagi de façon excessive et est devenue une lesbienne radicale. C’est une légende familiale. Résultat, on m’a fait l’école à la maison et je n’ai appris l’existence des lettres majuscules qu’à l’age de dix ans.
- Qu’est ce que les lesbiennes ont contre les lettres majuscules ?
- Ça implique une hiérarchie, que certaines lettres sont plus spéciales que d’autres.
- Ah.