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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lorsqu'on aborde « Joueur_1″, on s'attend à lire un livre sur les tribulations d'un joueur de jeu vidéo, prisonnier d'un monde virtuel, où il serait un personnage héroïque, destin que la société actuelle lui interdit d'embrasser.

Mais il n'en n'est rien.

Roman moderne, actuel, certes. Futuriste? Certainement. Divertissant, résolument.

Karen est secrétaire dans un cabinet de psychiatres. Mère célibataire, divorcée, elle décide, grâce à internet, de rencontrer un homme dans un bar d'aéroport. Même si elle craint de passer pour une « cougar », ces femmes en quête d'aventure avec des hommes plus jeunes, lorsqu'un adolescent prend en photo son décolleté avec son iphone dans l'avion…

Dans ce même bar d'aéroport, son tenancier, Rick, regarde s'accumuler ses jours de sobriété, et s'abonne à des cours de coaching mental pour donner un coup de brosse à reluire à sa prochaine quarantaine.

Accoudé à une table, Lucke noie dans l' alcool sa retraite prématuré en tant que pasteur. Après avoir pris la fuite avec le pactole de l'église, il se demande s'il pourrait encore oublier sa solitude avec la ravissante Rachel qui lui engage la conversation.

Rachel -le personnage peut être le moins subtil du roman hélas- vient s'ajouter aux nombreuses figures de romans campées par une belle et jeune femme blonde, distante, étrange, intelligente mais différente…bref, comme venue d'un autre monde, un ange tombée du ciel, mais qui souffre ici de troubles du spectre autistique.



Joueur_1, enfin, est ce double numérique, ce narrateur contemporain,sorte d'avatar de Rachel, personnage inadaptée aux codes de la société, mais qui pourtant trouve sa place dans son envers numérique.



Ces personnages, ces loosers de l' ère du numérique, se retrouvent isolés dans ce lieu de transition moderne, alors qu'une nouvelle fracassante retentit sur le petit écran télévision: le prix du baril du pétrole vient d'atteindre des niveaux exceptionnels, apte à paralyser le monde que nous connaissons.

Et c'est donc un terrible bouleversement: l'essence et le pétrole devenus inaccessibles, le monde se fissure, attentats, terrorisme, fanatisme, le verni craquelle et ébranle les personnages de ce radeau de la méduse.





Le livre est donc un mélange d'audace, d'anticipation, d'humour et de cynisme. En effet, le pari est d'imaginer ce que serait le talon d' Achile de notre société, son point faible. le cour du baril de pétrole est ici ce qui met en échec des millénaires de construction.

Face à cet écroulement, des questions: Comment garder la foi dans un monde pareil? Qu'est ce que la normalité? Comment supporter la solitude?

A différentes questions, différentes réponses que propose la société occidentale vacillante: il faut avoir un enfant pour être une femme normale, il faut être marié à un certain âge pour ne pas être un solitaire original…



Jamais Douglas Coupland ne se départit de son sens de l'humour acerbe, sur une société fragile, qui se réfugie dans le numérique à mesure que le capitalisme ronge ses dernières ressources.

A l'image de Rachel, que ses troubles autistiques poussent à se réfugier dans un « Lieu du bonheur », comme un grand enfant autiste, la société se retranche dans ses sites, dans ses jeux et ses tchats…

Et nous pourrons nous risquer à citer ici cette réplique culte du film « La Haine » de Mathieu Kassovitz: » C'est l'histoire d'une société qui tombe et qui au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien… » L'important c'est pas la chute, c'est l'atterrissage.«

Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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Je suis au fur et à mesure du temps très intéressé par Coupland, il m'amuse, m'effraie, m'amuse, m'effraie, et parfois me force à réfléchir. Parce que ce mec, il pose de bonnes questions.
Nos politiciens technophobes ferment trop les yeux : de grandes questions s'impose(ro)nt et il faut y réfléchir. Se positionner.
En fait, le problème de ce livre est là. Il y a plein de thèmes que veut aborder Coupland, on le sent. Et on dirait qu'il ne sait pas vraiment comment s'y prendre et qu'il ne veut pas faire un tri (du coup du vrac en forme de lexique-dictionnaire pour terminer comme il peut le travail). L'histoire est factice et on n'y croit pas, il ne s'est franchement pas foulé, on dirait qu'il a été obligé par les éditeurs ou pour des raisons financières ? Une piscine à rénover ?
Bref, j'aimerais qu'il attende un peu, travaille un peu plus et nous sorte une pure bombe (pas un bombinette asthmatique) comme il les a déjà si bien réussies dans quelques-un de ses romans précédents.
Trois étoiles parce que c'est quand même plaisant et... pour les pistes...
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Voici un livre dont l"histoire est mille fois vue mais pas la façon dont elle est traitée. Les réflexions des personnages sont pertinentes, parfois drôles et le fond des pensées sont intéressantes bien qu'on finisse par se dire que l'auteur a accumulé toutes sortes de phrases et métaphores pour toutes les placer dans les lèvres de ses personnages, dans un seul livre.

Et c'est bien là le bémol. Un bon livre dont, je crois, il ne me restera pas grand-chose... mais qui sur le coup, est plaisant.
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Douglas Coupland a un réel génie pour mettre en scène dans ses livres des personnages très typés, qu'ils soient des clichés ambulants ou des caricatures extrêmes de la population états-unienne, des fous improbables ou des condamnés à mort contemplant les prémices de l'apocalypse, parfois dans un calme olympien, parfois en pétant les plombs puissance mille. Si vous n'avez pas déjà lu Toutes les familles sont psychotiques, son roman le plus connu, je vous conseille de vous jeter dessus si vous êtes un adepte des situations cocasses et totalement incongrues, qui reflètent pourtant avec merveille l'état de notre société actuelle - du moins dans les pays fortement développés où les gens sont beaucoup trop souvent aveuglés par le capitalisme, le matérialisme, l'individualisme et la religion.

L'histoire est séquencée par petits chapitres centrés à chaque fois sur un seul des protagonistes en particulier, regroupés en grosses parties à chaque évènement clé de l'avancement de la situation. Un mot clé ? Désespoir. Comme dans ses autres romans, Douglas Coupland se délecte de nous démontrer à quel point nous sommes menés par le bout du nez par les médias - surtout ce géant Internet, à quel point nous sommes devenus des gens individualistes, pensant que tout nous est acquis, à quel point l'amour peut être une chose absurde mais souvent salvatrice, à quel point nous sommes seuls au milieu de ces milliards d'autres êtres humains. Il s'installe en philosophe et en sociologue du XXIe siècle, encore une fois avec beaucoup d'humour, de réflexion pas trop alambiquée, et nous livre à la fin un petit glossaire de phénomènes ou de théories acquis principalement dans cette nouvelle société décidément très absurde - même si techniquement bien avancée.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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En 250 pages, Coupland fait au plus court : pas de décor, pas d'explications au contexte apocalyptique : il se focalise sur les personnages et leurs réactions. L'absence de description apporte davantage de vie au roman. L'histoire qui part en cacahuète est appréciable ; Il nous présente un petit théâtre de fin du monde grâce à des tranches de vie, des moments pris sur le vif sans oublier une bonne dose d'humour. Cette courte comédie dramatique permet de poser le cerveau et de passer un bon moment. [...]
Lien : http://livrement.wordpress.c..
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Je ne m'attendais pas à ce genre de livre... en fait, je ne sais pas trop à quoi je m'attendais. Mais l'histoire est assez originale, prenante. C'est la première fois que je lis un livre de ce genre donc mon avis n'est sûrement pas très objectif.
Il n'empêche que j'ai aimé ce côté futuriste et fin du monde. Les personnages sont coincés dans un bar, à huis clos ; chacun réfléchissant à sa condition, à ses actes : une vraie réflexion sur soi en somme. Et pourtant, ils sont tous ensemble bloqués dans ce bar, à apprendre à se connaître et à agir encore pour plaire à l'un ou à l'autre. Ce roman dépeint assez bien la vie en société telle qu'elle peut l'être, même aujourd'hui.
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Dans ce roman, ambiance fin du monde. Tiens, un peu comme Enola Games. Ou En un monde parfait.
Les personnages, entre deux avions, se retrouvent dans un bar aseptisé. Rendez-vous galants.
Puis le monde extérieur vacille : le prix du pétrole flambe, plongeant les USA (et certainement le monde) dans la violence et la panique. Mais nous n'en saurons rien car nos personnages sont enfermés dans leur bar, en un étrange huis clos.

Très différents, tous un peu minables et médiocres, nos héros vont donc papoter et s'étudier en attendant... on ne sait trop quoi. Un mieux ? Et on attend avec eux. Heureusement qu'ils sont tous bizarres et que Coupland a de l'humour, sinon, on pourrait s'ennuyer.
Karen vient rencontrer Warren, un homme avec qui elle est en relation sur internet. Luke vient de dévaliser l'église dont il est le pasteur. Rachel est autiste et cherche un père pour son futur enfant. Rick leur sert à boire et attend son héros, un gourou de pacotille. Et puis, Joueur_1, alter ego numérique de Rachel commente.

Et ça papotte, et ça philosophe au comptoir, et ça vit une petite aventure avec un tireur embusqué et un gamin réfugié, et ça passe le temps...
Bon, c'est prenant mais ça ne débouche pas sur grand chose. A bouquiner en bibliothèque.
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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