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Critique de VincentGloeckler


Deux ans après Née contente à Oraïbi (Le Tripode, 2017), un premier roman-conte initiatique racontant le passage à l'âge adulte d'une jeune fille hopi, un texte qui nous avait déjà enchanté, Bérengère Cournut – qui, entretemps, a aussi exercé ses talents d'écrivain en menant un jeu d'échange littéraire avec Pierre Cendors, répondant à l'un de ses textes par le très beau Par-delà nos corps, paru au printemps dernier, mais aussi le scénario d'un album jeunesse qui vient d'être édité – revient dans l'actualité littéraire de cette rentrée avec ce récit, d'une inspiration proche… Si l'on passe des Hopis aux Inuit, on y retrouve, en effet, un même croisement des genres entre roman d'aventure, conte initiatique, récit d'apprentissage, et une histoire portée, là encore, par une protagoniste féminine, une toute jeune femme dominant peu à peu les épreuves grâce aux forces qu'elle découvre en elle-même, mais aussi, enfin, l'utilisation sans lourdeur d'un gros travail de recherches documentaires, pour restituer les légendes ou les chants, les expressions de l'âme d'un peuple. Ici, Uqsuralik, une adolescente inuit, se découvre une nuit, suite à une fracture de la banquise, séparée de sa famille, en compagnie de ses seuls chiens. Au milieu du froid et de la nuit polaire, la voici contrainte pour survivre d'avancer à la rencontre d'autres êtres vivants. Cette errance à travers le monde arctique lui fera côtoyer, parfois avec violence, les animaux et les hommes qui l'habitent, apprenant, en même temps que son voyage spirituel la fait découvrir au lecteur, le langage de la secrète harmonie qui doit lier ces différentes créatures, si elles veulent pouvoir s'épanouir au coeur de cette nature extrême. Et on se laisse volontiers convaincre, en ces temps d'urgence climatique et de menace pour la banquise, par cette leçon de sagesse, séduit par la magie du conte, les sortilèges poétiques de l'écriture de Bérengère Cournut. Une petite merveille, oui, ce texte, que vient de couronner le Prix des lecteurs de la FNAC, et qu'accompagne, cerise sur le gâteau, un très beau cahier de photos, célébrant les Inuit et leur environnement, à la fin du roman.
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