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Critique de Melisende


Ayant adoré Loup, y es-tu ? il y a maintenant un an de cela, j'avais acheté Lady R. dès sa sortie, quelques mois plus tard. Malheureusement, les journées n'étant pas assez longues pour que je suisse sérieusement étêter cette PAL indécente, ce n'est que la semaine dernière que je me suis enfin plongée dans cette lecture. Une lecture commune a été organisée sur Livraddict et pour l'occasion, Henri Courtade viendra répondre à toutes les questions que nous pouvons nous poser sur ses textes et son travail d'auteur. N'hésitez pas à nous rejoindre sur Livraddict, dès 20h30.
Impressionnée par ce petit pavé qui avoisine les 600 pages, je n'ai finalement pas mis longtemps à en venir à bout (si l'on décompte les journées de fête en famille à manger, peu propice à la lecture…), parfaitement à l'aise avec la plume et l'intrigue mise en place par l'auteur. Même si je place Lady R. un cran en dessous de Loup, y es-tu ? - l'ensemble étant plus « convenu » que le premier-né d'Henri Courtade -, je n'hésiterai cependant pas à lire la suite puisque second tome il y aura, c'est évident !

Voilà des années que je n'avais pas lu de romans historiques, genre que j'affectionnais tout particulièrement pendant mon adolescence, ayant par exemple dévoré les premières histoires de Mireille Calmel et quelques-unes de Jeanne Bourin, pour ne citer qu'elles. Une replongée dans les intrigues médiévales m'intriguait tout en m'angoissant légèrement : allais-je encore savoir apprécier ces histoires d'espionnage et de complots à la cour du roi ? Et bien oui.
Cependant, j'avoue que le style d'Henri Courtade et les figures qu'il fait vivre entre ces pages y sont pour beaucoup car l'intrigue est finalement assez « convenue ». Je ne boude pas mon plaisir, j'ai apprécié cette lecture et suis prête à dévorer la suite lorsqu'elle sortira, mais la « touche Henri Courtade » y est pour beaucoup. Sans elle, n'aurait pas été le même.
L'intrigue principale (retrouver des documents d'une importance capitale pour le royaume d'Angleterre) laisse petit à petit la place à d'autres « sous-intrigues » menant les personnages sur les routes d'Europe et au-delà, et sur les traces de leur passé respectif. Espionnage, complots, trahisons, sociétés secrètes… voilà des mots-clefs somme toute banals dans le genre historique. Oui, mais c'est sans compter sur les nombreuses figures mises en scène ici par l'auteur ; un des plus gros points forts de Lady R., à mon avis.

Les personnages sont nombreux mais possèdent des personnalités assez distinctes et travaillées pour qu'on puisse les reconnaître sans les confondre. Ils ne sont pas pour autant cantonnés à un seul trait de caractère et ne sont pas les témoignages d'un seul cliché lié à leur place/rôle/fonction. Non, ils sont complexes.
Rowena est peut-être la figure la plus « lisse » (dans le sens « sans surprise ») finalement, mais je l'ai quand même beaucoup appréciée. C'est une héroïne forte, déterminée, combative et particulièrement attachante. En face d'elle, l'autre figure féminine - dont je ne peux pas trop parler au risque de vous gâcher une surprise - m'a paru presque plus intéressante que la première. Machiavélique certes, mais avec beaucoup de relief. Beaucoup de questions la concernant restent en suspend, j'espère avoir quelques réponses dans le tome suivant.
Les personnages masculins sont encore plus nombreux et possèdent tous un petit quelque chose ; mais ma préférence va à Caméléon. Caméléon, l'ami fidèle de Rowena, discret mais toujours présent, devenu indispensable à l'héroïne et à la lectrice que je suis. Sa réserve et sa loyauté ont su me séduire. Safir est également une des figures masculines les plus marquantes de cette histoire, lié à l'héroïne dans le présent mais aussi dans le passé…
Et que dire d'Anafesto, de Lord Stratheden ou encore de Lewis ? Et Roxane, la princesse des glaces installée en Ecosse ? Autant de personnages plus ou moins importants qui ont chacun une place bien définie et un rôle à jouer dans cette histoire…

A côté de ces figures tout droit sorties de l'imaginaire de l'auteur, Henri Courtade invite de grands noms de l'Histoire européenne : Richard Coeur de Lion, Jean sans Terre, Aliénor d'Aquitaine ou encore Robin des Bois ! Je ne suis pas assez calée sur cette époque (la fin du XIIe siècle) pour juger de l'utilisation correcte de ces personnages historiques mais en tout cas, l'ensemble m'a paru vraisemblable.
Je pense que l'auteur est un connaisseur passionné et que de nombreuses recherches ont été menées pour la rédaction de cette histoire. Je suis par exemple curieuse de découvrir d'où vient cette Guilde Pérégrine (il ne me semble pas en avoir jamais entendu parler alors, pure invention ou idée inspirée d'une autre Guilde ayant prospéré à cette époque ? Et si oui, laquelle ? Voilà une question que je ne manquerai pas de poser ce soir en direct à Henri Courtade !). Je ne sais donc pas si la vérité historique est respectée mais Lady R. tient les engagements liés à son statut de roman (c'est-à-dire de fiction) : on y croit, ça fonctionne et c'est le principal !

L'autre point très positif de ma lecture est la plume de l'auteur. Il me semble avoir lu quelque chose d'assez mauvais stylistiquement parlant avant de me plonger dans Lady R., alors j'ai été véritablement enchantée par l'utilisation des mots chez Henri Courtade. Je n'ai eu aucun mal à me plonger dans cette histoire, à m'imaginer les décors et paysages, les personnages et les scènes ; tout était clair. J'ai réussi à forger des images dans ma tête et c'est le meilleur témoignage pour juger des effets et de la qualité d'un livre sur la lectrice que je suis.
Je disais au début de mon avis, que l'intrigue était plutôt « classique » mais la narration est si bien maîtrisée qu'elle en devient beaucoup plus passionnante. En effet, Henri Courtade multiplie les points de vue externes qu'il alterne, jouant ainsi avec le lecteur et l'entraînant dans quelques pièges. Je pense notamment à la très grosse révélation qui suit la rencontre de Safir… je me suis pris une claque monumentale, pas du tout préparée à cette découverte !
L'auteur a en plus, le chic pour terminer un petit chapitre (ou une sous-partie) sur des moments-clefs ou de grosses surprises laissant le lecteur bouche bée, obligé de continuer jusqu'au paragraphe ou chapitre suivant pour apprendre le fin mot de l'histoire. Et puis les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit et l'on se rend compte que toutes les sous-intrigues et toutes les figures sont liées… je n'ai pas marché, j'ai couru et n'ai rien vu venir ; bravo !

Les dernières pages offrent une fin assez satisfaisante mais laissent beaucoup de choses sans réponse. Je ne doute pas que l'on saura tout dans une suite ; cependant, j'espère qu'elle sera vite écrite et publiée car je suis assez frustrée par le « non-dénouement » de certains évènements (au sujet de la deuxième héroïne, de Lord Stratheden ou même de Renaud et de Robin des Bois !)…
Curieuse, je le suis encore plus de découvrir ce que nous réserve Henri Courtade pour son troisième roman… Quel genre ? Quelle histoire ? Dans tous les cas, je serai à l'appel !
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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