Mère-Fée aurait du, à l'origine, paraître dans un projet de recueil qui a finalement été abandonné… Mais cette petite histoire revis grâce à l'auto-édition.
Et pour le coup, on a affaire à une romance, un genre que je n'affectionne pas tant, habituellement. Et finalement, les quelques reproches que j'aurais à faire au roman tiennent aux codes du genre. Les héros s'aiment beaucoup trop vite (trois jours pas plus et c'est déjà l'amour parfait...), l'héroïne se voit pense moche et insignifiante mais évidemment son amant la voit comme parfaite et voluptueuse… Et bien sûr, elle ne connaît rien à l'amour et la sexualité et découvre tout ou presque grâce à Monsieur, pureté et caetera. Bon.
Ça c'est fait. J'imagine que si vous êtes férus de romances, ça de devrait pas trop poser de problèmes. J'ai moi-même tendance à penser que je suis un peu trop cynique voire désabusée pour ce genre de lectures. Puis si j'écluse assez vite toutes ces petites frustrations, c'est aussi qu'il y a des qualités dans ce texte, sinon je ne l'aurait pas lu d'une seule traite ! Premièrement, l'écriture est agréable, assez fluide pour qu'on puisse avaler
Mère-Fée d'une seule traite. le roman est, de plus, assez court, ce qui ici, m'a bien aidé dans ma lecture, puisque l'histoire avance assez vite pour que, dès qu'une pointe de déplaisir me chatouille l'oreille, on passe à autre chose assez rapidement.
Oui parce qu'il faut tout de même le dire, en moins de cent pages, l'auteure a fourni une quantité de contenu assez conséquent. Exit les héros qui se tournent autour pendant cent pages et bonjour l'univers : on découvre rapidement Faerie mais sans donner une trop grande impression de superficialité. L'auteure va à l'essentiel dans la description de son monde, juste assez pour nous laisser voir qu'elle y a réfléchit, et sûrement à plus que ce qui est présenté ici. On sent qu'il y a de la réflexion derrière, et c'est même parfois frustrant de ne pas en voir plus ! On entend, par exemple, parler d'une malédiction et d'une sorcière, mais elle est si rapidement évoquée qu'on n'en sait presque rien. Et avec si peu d'informations, j'ai eu du mal à vraiment ressentir le poids de cette malédiction, d'autant plus que la fin se laisse très vite deviner et une immense partie de suspens se perd ainsi. C'est dommage, parce qu'avec les idées que l'auteure semble avoir pour son monde, quelques pages développant un peu le passé de Faerie auraient facilement satisfait ma curiosité.
J'ai également apprécié de voir que l'intrigue ne se limite pas à un bête “et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants” (héhé. C'est une blague, mais vous ne pourrez la comprendre que si vous lisez
Mère-Fée) en laissant toutes les conséquences éventuelles de côté. Là l'histoire va un peu plus loin et nous montre “l'après”, les quelques difficultés des héros mais aussi comment ils se débrouillent avec leur nouvelle vie. On a ainsi une vraie histoire complète et, mine de rien, assez réfléchie !
Les personnages sont plutôt sympathiques. Pas forcément très surprenants dans leur personnalité, ils sont néanmoins écrits avec une certaine justesse. J'ai même trouvé qu'ils dégageaient un certain optimisme, une bonne humeur bienvenue (surtout en ce moment). Et leur histoire est à leur image. C'est vraiment une petite histoire très sympathique et je pense que ses touches d'originalités sauront plaire à la fois aux amoureux du genre et même aux autres. D'ailleurs, je peux même dire que j'ai testé et que j'approuve. En tout cas, ça fait du bien de lire un livre comme celui-là, tout en simplicité et qui ne dégage que du positif.
Rêver, c'est cool. Continuons à le faire.
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