Aux prémices de l'époque napoléonienne,
Aurélie Croizé nous offre une uchronie maîtrisée où les cartes sont reines.
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Sombre. Saisissant.
Louise, jeune apprentie cartomancienne d'une figure illustre, évolue à la croisée des mondes, nous donnant un aperçu du gouffre qui sévit entre les bas fonds parisiens et la bourgeoisie.
La lecture des cartes, couplée à celle des expressions faciales, lui permet à elle et à sa maîtresse de s'élever auprès du beau monde grâce aux tirages. Mais c'est lors d'une macabre enquête sur un meurtre que toute la subtilité de ce don se dévoile.
L'ésotérisme est au coeur du récit, retrouvant les spécificités dans les titres de chapitres. Un jeu de main qui donne du caractère à notre jeune protagoniste, expliquant son comportement.
Si l'enquête est bien menée, elle manque néanmoins de souffle, donnant un rythme en partie bancal pour donner le suspens adéquat au genre du récit. Plus d'approfondissements (sans en faire une thèse non plus) auraient été bienvenu afin de saisir tous les tenants et aboutissements.
Pour moi, LE point fort du roman réside dans l'écriture.
La plume y est remarquable, transportant sans ambages dans le contexte historique. Tant les descriptions que les dialogues s'inscrivent dans l'ère napoléonienne, créant l'illusion parfaite d'évoluer en son sein. le phrasé est à la fois d'une richesse lexicale tout en étant fluide, ponctué de note de bas de pages pour « briller en société » : j'ai adoré le procédé !
Entre prédictions et faux semblants, jalousie et survie, c'est un roman sur la quête de soi dans une société marginalisé qui saura séduire un large lectorat par sa dimension multiple.
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