Les sorcières, dit un auteur du XVIe siècle, mélangent ensemble de la berle, de la mandragore, de l’aconit, de la quintefeuille, du sang de chauve-souris, de la morelle endormante et de l’huile. Elles oignent avec cet onguent toutes les parties du corps, les ayant auparavant frottées jusqu’à les faire rougir. Ainsi pensent-elles être portées de nuit, à la « clarté de la lune, par l’air, aux banquets, aux musiques, aux danses et aux embrassements des plus beaux jeunes hommes qu’elles désirent.
Il en est des sciences occultes comme de tant d’effets naturels repoussés par les esprits forts ou par les philosophes matérialistes, c est-à-dire par ceux qui s’en tiennent uniquement aux faits visibles, solides, aux résultats de la cornue ou des balances de la physique et de la chimie modernes ; ces sciences subsistent, elles continuent leur marche, sans progrès d’ailleurs, car depuis environ deux siècles, la culture en est abandonnée par les esprits d’élite.