Les lunes de sang, tome 1

Il n' y a rien de plus dangereux que la cruauté lorsque le bras qui la brandit est puissant.

-En effet, Naïas, déesse du hasard, semble avoir bien fait les choses. Mais il faut se méfier des tours de cette illusionniste. Il n'est pas de hasard qui n'ait de but. N'oublie jamais cela, mon ami.

J’étais assis sur le sofa en face de lui, mon livre ayant glissé à côté de moi, et je laissais mon regard errer dans la pièce, sentant s’ouvrir sous mes pas mentaux les pièges de mon labyrinthe intérieur.

Nul ne sait que celui qui sait qu'il est. Suis-je ? Non, j'étais. J'étais l'ami d'un goûteur de roi qui ne goûtait plus assez la vie pour goûter pour le roi sans goûter le roi lui-même. N'étant pas, je n'entends pas non plus Je ne m'étends pas. Je ne sais pas. Et comme savoir, ce n'est pas croire, je ne crois pas non plus.

L'auberge du Pélerin Gris, dans le quartier de la Lune Rousse, établissement où l'on vous détrousse dans les règles de l'art, selon les règles du lard où vous êtes le cochon qui vient se faire plumer, déplumer dans les cercles de jeu, cercles vicieux s'il en est.

- Ami, oui, répondit-il. Ami dans la vie, pour la vie, pour l'envie, à l'envi !