– Je suis en train de faire une crise cardiaque, dis-je en suffoquant à Watson, qui s’agenouille près de moi.
– Mais non. Je sais que tu as cette impression, mais ça va aller. C’est ton coeur qui se brise
Un radar automatique illumine temporairement la rue. Quelqu'un s'est fait attraper.
Je détaille les ombres en bas. Le bruit métallique d'un tram qui passe sur ses rails résonne, les piétons glissent sur le trottoir. C'est illégal de courir dans le Dôme si on n'est pas équipé d'un réservoir à oxygène. Et c'est illégal de marcher à plus de 5 kilomètres-heure. Les radars sont là pour détecter les mouvements. Les gardes aussi.
Cette fois, c'est moi qu'ils traînent hors de la pièce, tandis que Maude se réveille et se met à gémir en me jetant des regards terrorisés, les bras tendus vers moi, en me suppliant de ne pas l'abandonner.
-Donnez-lui de l'eau, s'il vous plait. Ne la laissez pas mourir comme ça, je les supplie alors qu'ils sanglent un masque sur mon visage.
Petra s'approche de Maude, et la fixe avec mépris.
-On va la faire boire, m'informe t-elle. Et la laver. Elle pue.
– Avant, ils ne voulaient pas se battre…
– C’est parce qu’ils n’avaient rien qui vaille le coup de se battre. Jusqu’à maintenant.
Son père est un des hommes les plus gentils au monde, et elle lui ressemble. Si mon père est l'un des plus cruels au monde, qui suis-je moi ?
La porte grince. Je me retourne pas pour voir qui entre. J'ai décidé d'afficher un air indifférent parce qu'il est évident que mon premier ennemi, c'est cette fichue compassion que je ressens à l'égard de chaque personne que je rencontre.
Sous le dôme, l’air est compté, mais pas les rêves. Ils s’envolent vers le ciel, à la recherche d’un souffle nouveau.
En un mot,j'étais trop lâche pour faire ce que je savais être bien,tout comme j'avais été trop lâché pour éviter de faire ce que je savais être mal.
Pour l'instant, tout va bien. C'est le mensonge que je me force à gober.
Ne laisse personne voir ta peur.