Le monde bien souvent ne voit rien, c'est pour ça qu'il faut lui rappeler à quel point mon frère est courageux et formidable, pour ne pas que le monde l'oublie à force de ne pas le voir. Pour ne pas que le monde l'oublie, parce qu'on voudrait que les belles personnes soient belles et bien portantes. Alors qu'il y a tous les autres, les cassés, les abîmés... qui portaient pourtant en eux toutes les promesses du monde quand ils sont nés.
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Qu’est-ce qu’on garde des belles personnes qu’on a connues? Des impressions, des fragments, des souvenirs des autres qui deviennent les nôtres. Un petit bagage précieux qu’on transporte.
Il est plus facile aux belles personnes d'être chastes que d'en avoir la réputation.
Le secret, m'a t il dit, n'est pas d'être prince - qui croirait à cette fable ? -, mais d'agir en prince, tous les jours, et c'est ça, le véritable héroïsme. Rendre à chaque jour sa beauté, contempler le monde dans les quelques paires d'yeux qui au milieu de la foule, nous adressent pourtant mille promesses.
Plus jamais je n'ai critiqué mon frère sur sa manière d'élever ses enfants, ni donner de conseil à qui que ce soit en matière d'éducation. Il faut s'adapter, observer, être patient. C'est tout.
Un soir, je me suis assise à table avec eux et j'ai osé une question.
Je leur ai demandé s'ils pensaient que ma génération, notre génération, renfermait des a priori, des distances, des jugements quant à la différence, aux différences en général.
Ils ont tous éclaté de rire. Ils m'ont parlé du monde, du Net, des réseaux sociaux, de leur façon de communiquer, de s'ouvrir aux autres, de s'intéresser à eux.
Ils ont dit que bon, c'est vrai, OK, ils ne s'y prennent pas toujours très bien, mais que nous devions apprendre à leur faire confiance et à nous faire confiance aussi sur ce que nous leur avons appris.
Le bien, le mal, ils savent ce que ça veut dire, par contre, les différences...ils n'en ont rien à faire. J'en ai pris plein les dents, mais plein les yeux aussi. On dit beaucoup de choses sur eux, et pas toujours du positif.
Moi, je ne dis plus rien, je les regarde, j'ai décidé de suivre leur conseil, de leur faire confiance.
Ces ados, nos héros d'hier, d'aujourd'hui et de demain. On va l'admettre, mon fils, toi et moi, on les kiffe. (L'Enfant à particule par Catherine)
Allez, ma grosse… Arrête de chialer, tu vas faire déborder le canal… Écoute… ce type, c’est comme s’arracher une dent bien pourrie… Ça fait mal, mais tu te sentiras très vite mieux.
L’image qu’on donne à voir de nous est tellement fluctuante. C’est très difficile de capter une parcelle de quelqu’un. La vérité nous échappe constamment.
Je n'ai rien contre le sirupeux... s'il est mis en valeur par un élément plus coriace.
On en revient à l'importance de la sémantique: appeler quelqu'un
"un migrant"... sous-entend qu'il sera toujours dans la mobilité, comme si on ne l'autorisait pas à s'intégrer un jour. Alors que, pour eux, rester semble le meilleur avenir envisageable. Accueillis et Accueillants